Dix mille réfugiés plus tard, Ottawa ne craint pas un ressac d’intolérance

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Le gouvernement libéral ne craint pas de voir un sentiment d’intolérance par rapport aux réfugiés gagner la population canadienne, malgré les actes commis par des demandeurs d’asile en Allemagne et l’agression commise contre d’autres d’entre eux à Vancouver. Les Canadiens se sont montrés fort accueillants envers les plus de 10 000 réfugiés syriens qui se trouvent désormais au pays, s’est réjoui le ministre de l’Immigration John McCallum en se disant persuadé que cet accueil demeurera tout aussi chaleureux au cours des prochains mois.

Les libéraux avaient promis d’accepter 10 000 réfugiés syriens au Canada d’ici la fin de l’année 2015 — revoyant à la baisse leur promesse électorale d’en accueillir 25 000. Ce second objectif a été atteint mardi soir, lorsque le 10 000e réfugié a mis les pieds au pays, a annoncé le ministre McCallum, mercredi. Des vols nolisés par Ottawa se posent désormais à Toronto ou à Montréal tous les jours, et la vitesse de croisière a été atteinte pour le gouvernement qui estime qu’il aura accueilli 25 000 réfugiés d’ici le 1er mars.

« On se tourne maintenant vers l’intégration », a indiqué M. McCallum en admettant du même souffle que ce « ne sera pas facile ». Car il faudra assurer un « équilibre délicat » afin d’éviter d’accorder la priorité à ces réfugiés syriens en pénalisant des citoyens canadiens qui par exemple attendent depuis longtemps d’avoir eux aussi droit à un logement social.

Incidents isolés

Le ministre a beau citer cette appréhension depuis des semaines, il ne s’inquiète pas pour autant des événements récents à Cologne, en Allemagne, ou à Vancouver vendredi dernier. Dans le premier cas, une centaine de femmes se sont fait voler ou ont été agressées sexuellement au Nouvel An par des demandeurs d’asile — notamment d’origine syrienne. Du côté de Vancouver, de nouveaux arrivants syriens ont été aspergés de poivre de cayenne par un homme à bicyclette.

« La grande majorité des Canadiens accueille ces réfugiés », a répliqué M. McCallum mercredi. L’événement de Vancouver était « un acte isolé » et « n’est pas un indicateur de ce qui peut arriver ». Qui plus est, l’ensemble de la communauté locale a déploré cette attaque, a noté le ministre, tout comme elle l’avait fait à Peterborough lorsqu’un individu a mis le feu à une mosquée en novembre. « Ces exemples indiquent que la communauté est très accueillante envers ces gens, et appuie les gens qui ont subi ces actes mauvais. » Quant au cas de Cologne, M. McCallum a rappelé que l’Allemagne avait accueilli près d’un million de réfugiés syriens alors que l’objectif du Canada demeure d’en recevoir 25 000.

Bientôt dans des bases militaires

Pour y arriver, le Canada continuera d’accueillir un à trois vols par jour — dont trois à Montréal d’ici vendredi. La majorité des réfugiés seront désormais pris en charge par le gouvernement fédéral — qui a promis d’en parrainer 15 000 au total —, ce qui veut dire qu’ils pourraient habiter un logement temporaire avant d’aller rejoindre leur communauté d’accueil. « Il est probable qu’on va utiliser les bases militaires dans les prochaines semaines », a prévenu le ministre McCallum.

« C’est loin d’être idéal », a noté Janet Dench, du Conseil canadien pour les réfugiés, car pour des gens qui ont vécu la guerre « ça peut être traumatisant ».


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