À l’approche des élections municipales, chacun est amené à examiner les critères de choix qui conditionneront sa vie quotidienne, à l’écart d’une « élite » bobo-parisienne déracinée.
À vouloir être d’accord avec tout le monde, Macron n’est Président de personne . « Ni pour, ni contre, bien au contraire » : cette citation d’un ancien candidat à la présidence qui ne se prenait pas au sérieux pourrait être sa devise, l’humour en moins (Coluche). Est-ce ce qu’on attend d’un président de la République ?
Or, on ne peut pas se plaindre indéfiniment des conséquences dont on soutient les causes. Face à deux mauvaises raisons qui expliquent une attirance aveugle et répandue pour Macron, apparence et activisme, deux bonnes raisons justifient son rejet des urnes : résistance et renaissance.
Apparence physique, car il n’est pas rare d’entendre des électeurs instruits se pâmer devant le physique du personnage. Certes, les goûts ne se discutent pas et les avis sont partagés sur le bellâtre. Mais en faire l’argument déterminant de son ralliement est à désespérer de la démocratie. Apparence des idées surtout, contrefaçon politique sans vision ni projet, arme discursive de séduction massive à tête active mais charge creuse, pour masquer l’absence de programme politique. C’est pourquoi Vladimir Volkoff avait écrit, en 2002, Pourquoi je suis moyennement démocrate. Expert de la manipulation, pourfendeur de la pensée unique, du politiquement correct et de l’illusion démocratique, il rappelle que tous les totalitarismes et fascismes sont issus de ce gouvernement du peuple par le peuple.
Le vibrionnisme de Macron suscite l’admiration béate d’esprits peu critiques. Hyperactif mais inagissant, il ne fait que renvoyer ses publics à leurs interrogations. Succédané de politique, le macronisme est le succès d’un technocrate pris à son propre jeu. Se laisse abuser qui le veut par ce vacuum politique, dans lequel s’engouffrent toutes sortes d’idéologies transgressives. Dans la même veine, les discours de son Premier ministre et éternel débiteur nous édifient, comme cet extrait récent sur la réforme des retraites : « On peut à juste titre vouloir changer beaucoup de cela. Mais c’est le monde dans lequel nous vivons, et il est sage de voir le monde tel qu’il est [sic] lorsque l’on veut apporter des réponses. » C’est digne du sketch « Parler pour ne rien dire », du poète comique Raymond Devos, à revoir : « Parlons de la situation, sans préciser laquelle ! »
À ce rythme d’abandon de ses valeurs profondes, la France achèvera vite de devenir une cour des Miracles. Car c’est là que le bât blesse : veut-on, par une perpétuelle fuite en avant, se laisser imposer les changements d’un monde tel qu’il serait ou veut-on garder la maîtrise d’un destin dont on assume l’héritage et définit librement les évolutions ?
Certains, y compris catholiques, ont déjà abdiqué par manque de lucidité, de courage et de volonté, en se soumettant à cet État étouffant qui se prétend providentiel. Comme des feuilles mortes, leur seule ambition est d’être dans le vent. Or, le macronisme n’est pas soluble dans le christianisme et nous avons le devoir de résister à ces dérives idéologiques. Français de culture chrétienne, nous sommes appelés à la désobéissance civile pour amorcer une renaissance de la France. Comme les objecteurs de conscience refusant l’ordre, à faire valoir notre refus du désordre.
Avant qu’il ne soit trop tard, les élections municipales seront une occasion unique d’enrayer l’état de délire idéologique, de névrose collective et de désordre généralisé qui règne en France depuis trois ans. Afin de retrouver la sérénité nécessaire à la relance de la machine de production économique et à la reconstruction d’une cohésion sociale, autour de valeurs identitaires partagées.
C’est bien d’être « en marche », mais tout dépend du chemin qu’on suit. À chacun de se déterminer et de voter en conscience.