Des maires en guerre contre Desjardins: ils retireront tous les avoirs de leur ville de la caisse

Ils dénoncent la fermeture des centres de services de la caisse situés dans leurs villes

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Des maires s'insurgent et boycottent Desjardins






Deux maires de Lanaudière ont décidé de retirer les avoirs de leur Ville des caisses Desjardins pour protester contre la fermeture de centres de services dans leur région.




«C’est dégueulasse. La mission de Desjardins est de s’occuper des petits villages. Les administrateurs l’ont complètement oublié. Ils font comme les banques en ne parlant que de rentabilité. Ce n’est pas la mission d’une coopérative», s’insurge Normand Laporte, maire de Sainte-Béatrix.




M. Laporte et son homologue de la municipalité de Sainte-Marcelline-de-Kildare, Gaétan Morin, dénoncent la décision de Desjardins de fermer les comptoirs et les guichets dans les deux municipalités le 5 juin prochain.




«La caisse a été fondée en 1858 alors qu’il n’y avait que 500 résidents. Il n’a jamais été question de fermer. On a même partagé le bâtiment de l’hôtel de ville pour les aider et maintenant ils nous laissent tomber», glisse M. Morin.




Des résolutions ont donc été votées dans les deux villes pour retirer les 2,4 M$ gérés par chacune des municipalités.




La MRC Matawinie, qui administre 8 M$ et dont M. Morin est le préfet, est aussi à la recherche d’une nouvelle banque pour y déposer ses avoirs.




Rendre les commandites




Les deux maires comptent également redonner à Desjardins les commandites offertes pour financer les activités organisées par la Ville.




Ils invitent les autres petites municipalités de Lanaudière à suivre le mouvement en fermant aussi leurs comptes, par solidarité.




«Il y a de nombreux citoyens qui ont promis de nous suivre. Desjardins va perdre de nombreux membres, en plus des assurances et d’autres prêts qu’ils ne prennent pas en considération», insiste M. Morin.




Selon les maires, les commerces locaux souffriront de la décision de Desjardins.




«Tant qu’à faire 10 ou 15 minutes de voiture pour aller à la caisse dans une autre ville, les citoyens vont aussi aller à l’épicerie, à la pharmacie et faire toutes leurs commissions au même endroit», soutient M. Laporte.




Guichet par défaut




Claire Levasseur, propriétaire du seul dépanneur de Sainte-Marcelline, s’inquiète aussi de devenir par défaut le guichet automatique du coin. «C’est complètement ridicule de penser qu’on peut fournir de l’argent aux gens, ça nuirait à ma sécurité, d’avoir autant de liquidités», indique-t-elle.




De son côté, le directeur général de la Caisse de Kildare, Patrick Gravel, se désole de la réaction des maires.




Il signale cependant que les habitudes des gens ont changé et qu’il a fallu s’adapter, soulignant que déjà 95 % des transactions se font ailleurs que dans les comptoirs.




M. Gravel assure que des mesures seront mises en place pour accommoder les quelque 120 personnes qui utilisent exclusivement les services au comptoir.




«Perdre un membre ou une municipalité, ce n’est pas ce que l’on souhaite. On offre des emplois de qualité et on soutient les organismes locaux», précise-t-il.



 




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