Des journaux, qu’ossa donne ?

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Les journaux sont responsables du sort qui leur arrive : ce n'est pas à la population de payer pour leurs erreurs


Un malaise plane, du moins chez nos élites. Une sorte de transpiration.


Des journaux en faillite ? Hein ? Mais qu’est-ce ? En 2019 ? Presque vingt ans après le bogue qui avait tant excité les salles de rédaction...


Mais Martin Cauchon, descendu du ciel comme d’un chameau, ne disait-il pas avoir un « plan d’affaires » capable de faire face à la modernité du monde médiatique ?


À court de liquidités ! Cassé ! Les payes doivent être assumées in extremis par les contribuables ! La gauche s’agenouille déjà à pleines pages !


Le désistement subit de Cauchon indique qu’il avait tout faux depuis le début et que toute l’opération, comme son optimisme débordant et méprisable, tout ça n’était qu’une comédie de belle envergure.


Elle visait à soulager le ténébreux clan Desmarais, qu’on ne voyait que de temps à autre, et seulement de loin, quand les Québécois relevaient la tête...


Les monarques soulagés


Ils sont bien contents, ceux-là, de ne plus rien à voir avec ce foutoir...


Ils l’avaient pressentie, la débâcle des journaux Gesca. Gesca, comme les doigts de la main des Desmarais qui avaient des leaders d’opinion dans toutes les villes d’importance : Sherbrooke, Trois-Rivières, Granby, Saguenay... Sans parler de Montréal où La Presse faisait figure de matrone référendaire­­­. Ça lui fait une belle jambe, des jarretelles d’OSBL...


Le souverainisme québécois étant maintenant un poisson sur le sable, des journaux, qu’ossa donne ? Rien, sinon du fric en moins, se sont dit les milliardaires.


Cauchon, astiqueur de haut rang, a donc soulagé les monarques de leur presse locale. Il a sciemment joué le mauvais rôle et tous les imbéciles y ont cru.


Alors, la pompe à fric s’est arrêtée et ce qui devait arriver arriva. Et toutes les têtes se tournent maintenant vers l’État, le p’tit gros de la confédération, le citron aplati qu’on peut presser encore et toujours, si tant est qu’on ait de l’influence...


Subventionner les journaux ? Comme les théâtres d’été, les porcheries, les anarchistes communautaires ? Des journalistes subventionnés comme des artistes ? Ce n’est pas la première fois qu’on en parle. D’ailleurs, plusieurs ont déjà les deux pieds dans le showbiz... Et l’Union des artistes est déjà affiliée à la FTQ...


Quant aux crédits d’impôt, on n’a pas encore suggéré d’en soustraire au Fonds de solidarité ou au Fondaction pour soutenir les journaux syndiqués à la FTQ et à la CSN, mais ça viendra peut-être.


Alors donc, en attendant, on transpire... Du bras gauche, d’où émanait, il n’y a pas si longtemps, l’odeur de la résistance au changement. Ce dont personne ne parle, évidemment...


Pourtant, on sait très bien, au Conseil central de la lutte des classes comme à la Centrale des comptes de dépenses, que les changements technologiques ont été littéralement combattus dans les salles de rédaction du Québec durant des années ; la moindre initiative était un pensum de plus, une affaire de boss et de profits...


Snobisme généralisé


Les réactionnaires ne sont pas toujours ceux qu’on pense.


Un blogue ? D’la marde ! Des breaking news ? No way! Des textes de Québec à Montréal ? Griefs ! Twitter ? Facebook ? Bof !


Sans parler des coups de gueule de soi-disant experts et de commentateurs patentés, du snobisme généralisé contre Québecor, qui suintait sur tous les plateaux, à tous les micros de la SRC. On parlait de la convergence avec mépris...


Des années cruciales à discuter, à élaguer les abus, à négocier des plages horaires et des per diem alors que le temps pressait...


Alors que les grands journaux partout, et leurs journalistes évidemment, sont depuis longtemps omniprésents sur les médias sociaux, plusieurs vedettes locales y sont toujours invisibles. Peut-être ne sont-ils tout simplement plus de leur époque !


Ces jours-ci, des chroniqueurs, experts d’un tas de choses et intermittents du spectacle télévisé, expliquent le marasme de leur journal à la télé, mais n’ont pas écrit un mot sur Twitter depuis des années.


D’une certaine manière, les journaux du Québec, c’est un peu comme les viaducs en ruines. On ne s’en occupe pas jusqu’à ce qu’ils s’effondrent...


Mais, chez nous, dans les deux cas, on préfère ne pas trouver de responsables. C’est moins emmerdant d’appeler le gouvernement...




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