Des géants sous le soleil

Fête nationale 24 juin 2009

Jeanne Corriveau - La chaleur intense qui régnait hier à Montréal n'a pas sapé l'enthousiasme des participants au traditionnel défilé de la Saint-Jean-Baptiste hier après-midi. Des milliers de spectateurs massés le long de la rue Sherbrooke ont regardé défiler les géants dans une atmosphère festive. Bouteilles d'eau et crème solaire étaient toutefois indispensables pour apprécier la fête.
Le cortège de chars allégoriques, de danseurs, d'échassiers, de musiciens et de géants inspirés de personnages historiques a pris le départ à 13h, à l'angle des rues Fullum et Sherbrooke pour cheminer vers l'est jusqu'au parc Maisonneuve, où la fête s'est poursuivie en soirée avec le grand spectacle.
Les géants Paul de Chomedey, sieur de Maisonneuve, et Jeanne Mance ont ouvert la marche, suivis de 16 de leurs acolytes surdimensionnés. Le défilé comptait cette année cinq nouveaux personnages, dont le hockeyeur Maurice Richard et Fanfreluche, qu'a immortalisée Kim Yaroshevskaya à la télévision dans les années 1960 et 1970.
Fuyant le soleil de plomb, de nombreux spectateurs ont trouvé refuge à l'ombre des arbres bordant l'artère, comme Mathilde, 8 ans, son petit frère Thomas et leurs parents, qui avaient choisi un petit coin de pelouse pour regarder le spectacle sans trop souffrir.
Comme le veut la tradition, des politiciens se sont joint à la parade. Parmi eux, le maire Gérald Tremblay, le député de Québec solidaire dans Mercier, Amir Khadir, le député péquiste de Bourget, Maka Kotto, ainsi que le chef du Bloc québécois, Gilles Duceppe.
Certains élus ont d'ailleurs fait un arrêt au château Dufresne, à l'angle du boulevard Pie-IX, le temps de prononcer les discours patriotiques de circonstance du haut des balcons de l'édifice patrimonial. Pendant qu'Amir Khadir s'adressait à la foule, les camions de la Ville avaient entrepris le nettoyage de la rue Sherbrooke. «Il y a des machines qui veulent empêcher les crapauds de chanter la liberté. Malgré tout, les crapauds, comme le disait Félix Leclerc, vont chanter inlassablement la liberté parce que le Québec est une nation insoumise», a lancé avec emphase M. Khadir.
Pour sa part, Gilles Duceppe s'en est pris au chef libéral Michael Ignatieff et au premier ministre conservateur, Stephen Harper, leur reprochant le rejet du projet de loi du Bloc québécois sur la reconnaissance de la langue française dans les entreprises québécoises sous juridiction fédérale. «Quand on reconnaît une nation, on reconnaît sa langue», a-t-il dit. En marge de l'événement, M. Duceppe a ajouté: «Ignatieff et Harper ont cédé au chantage des rednecks. Ils se sont rangés tous les deux du côté des rednecks.»
Pauline Marois a insisté sur la capacité d'accueil des Québécois à l'égard des personnes de toutes origines en ressortant la formule chère à son coeur, le «nous inclusif». Poursuivant sur le même thème, la ministre libérale Marguerite Blais a elle aussi parlé de diversité culturelle.


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