CONGRÉS LIBÉRAL REPORTÉ

Des élections le 26 mars

Québec 2007 - Analyse


Denis Lessard -

On parlait de simples rumeurs; même chez les libéraux, plusieurs y voyaient un bluff. Or, le PLQ a pris des décisions hier confirmant que Jean Charest va devancer les élections générales. Tout est désormais en place pour une campagne hâtive déclenchée vers le 21 février pour un vote le 26 mars.
Rappelons que La Presse a révélé dans son numéro de samedi que le premier ministre Charest avait pris la décision de modifier son plan de match et d'aller aux urnes fin mars.
Le congrès qui devait avoir lieu les 23, 24 et 25 mars est tout à coup remis à une date indéterminée à la suite d'une décision prise hier après-midi par la direction du Parti libéral du Québec. En lieu et place, les libéraux tiendront à Québec, le 17 février, un «conseil général élargi».
La Presse a appris que le programme électoral du PLQ, tremplin idéal placé stratégiquement juste avant de partir en campagne électorale, sera alors présenté aux militants. Et le gouvernement Charest envisage aussi de rappeler l'Assemblée nationale le 20 février pour permettre de déposer un budget.
Il s'agit là d'un important changement de stratégie parce que, peu avant Noël, Jean Charest avait soutenu qu'il attendrait de voir le budget fédéral avant de déclencher des élections au Québec.
Dans le nouveau scénario, la présentation du budget fédéral, le 20 mars, viendrait ainsi donner un nouvel élan à la campagne de Jean Charest à quelques jours du scrutin, si son allié Stephen Harper délie les cordons de sa bourse pour régler la question du déséquilibre fiscal.
Une fois le congrès du PLQ reporté, il n'y a plus d'obstacles au déclenchement d'une campagne pour un scrutin le 26 mars. Les élections tomberaient aussi peu avant que ne soit prêt le rapport du juge Grenier sur les activités d'Option Canada lors du référendum de 1995. Ce rapport doit être remis au Directeur général des élections le 31 mars. Le DGE, Marcel Blanchet, avait d'abord soutenu qu'il ne pourrait rendre public ce rapport, fruit d'un an d'enquête, si le Québec était plongé dans une campagne électorale. Devant les pressions de l'opposition péquiste, notamment, il s'est ravisé. M. Charest, qui était à l'époque vice-président du comité du NON, doit témoigner sous peu devant le juge Grenier.
Bien que les apparatchiks libéraux affirment qu'aucune décision n'est prise, il est clair qu'un congrès général élargi est, normalement, le tremplin idéal pour déclencher une campagne électorale dans les heures qui suivent.
La tenue du congrès fin mars était un inconvénient majeur pour les organisateurs libéraux. Il n'était pas question de tenir cette assemblée durant la campagne électorale - sa facture plus de 150 000 $ aurait dû être comptabilisée dans les dépenses électorales. Il aurait fallu de plus mobiliser des centaines de militants et d'organisateurs, ce qui aurait dégarni les locaux de campagne des candidats libéraux.
Autre signe que Jean Charest a décidé de procéder rapidement, à la permanence du Parti libéral à Montréal, on a commencé en fin de semaine les séances de photo des candidats, les clichés étant destinés aux affiches dans les circonscriptions. Cette opération se poursuit aujourd'hui.
Le PLQ a tenté de garder cette opération secrète le plus longtemps possible pour donner à l'adversaire péquiste l'impression qu'il avait encore deux mois devant lui. Vendredi dernier, la direction du PQ a donné le feu vert à 17 assemblées d'investiture en mars et même en avril. Dans 30 autres circonscriptions, la date de l'assemblée n'était pas encore fixée.
Du côté libéral, on soutient que le choix d'un candidat est réglé dans 51 des 53 circonscriptions «orphelines», qui n'ont pas un député libéral. Dans la plupart des cas, cette investiture est une simple formalité.


Laissez un commentaire



Aucun commentaire trouvé