Des choix douteux de Trudeau

L'amateurisme inquiétant de Pee-Wee Trudeau






Justin Trudeau a fait un choix douteux pour remplacer Stéphane Dion comme ministre des Affaires étrangères. Au premier abord, Chrystia Freeland semble un bon choix. Elle est polyglotte. Elle a séjourné dans plusieurs pays comme journaliste. Elle a négocié avec succès la signature de l’Accord de libre-échange entre le Canada et l’Europe.




Mais en y regardant de plus près, plusieurs problèmes surgissent. Par exemple, Freeland est viscéralement pro-ukrainienne. Au point où le gouvernement russe l’a interdite de séjour sur son territoire. Au lendemain de la nomination de Freeland, le site de presse Sputnick, contrôlé par le gouvernement russe, lançait une attaque contre Justin Trudeau: il «trompe son monde avec ses grandes déclarations [...] et son style propret». Voilà qui augure mal pour le rôle traditionnel du Canada comme médiateur.




1. Quelle est la politique du Canada à l’égard de l’Ukraine ?




En janvier 2014, le Canada a accordé à l’Ukraine une aide de plus de 700 millions de dollars. De plus, 200 militaires canadiens sont maintenus sur le territoire ukrainien afin de faire de la formation. Cet été, le Canada a signé avec l’Ukraine un accord de libre-échange. Cette générosité du gouvernement canadien s’explique en grande partie par la présence de plus de 1,2 million de personnes d’origine ukrainienne qui vivent au Canada... Et par le désir des divers gouvernements de récolter les votes de la communauté ukrainienne.




2. Quel est le problème avec la politique du Canada face à la Russie ?




Les relations entre Stephen Harper et Vladimir Poutine étaient exécrables. Cela empêchait le Canada de développer de saines relations avec la Russie et ses alliés. Sous Dion, le gouvernement canadien avait commencé à entretenir des relations plus cordiales avec la Russie. Cette meilleure entente a fait débloquer plusieurs dossiers. Par exemple, le Canada pouvait raisonnablement espérer à nouveau occuper un siège au Conseil de sécurité. Cet espoir s’est complètement évanoui avec l’arrivée de Freeland.




3. Quel est le problème de Freeland aux États-Unis ?




Chrystia Freeland a deux problèmes. Elle est une femme, et il faut bien admettre que Donald Trump est un misogyne. Elle est une ancienne journaliste qui a collaboré avec le Washington Post. Or, Trump a une dent contre les journalistes, en particulier contre ceux de quelques médias, dont le Post. On se demande comment Justin Trudeau a pu faire un choix aussi hasardeux, d’autant plus que Mme Freeland ne possède que très peu d’expérience politique.




4. Trudeau a-t-il fait d’autres mauvais choix ?




Le nouveau ministre de l’Immigration pose aussi problème. Ahmed Hussen est un citoyen canadien exemplaire. D’origine somalienne et arrivé au Canada à l’âge de 18 ans, il s’est parfaitement bien intégré à la vie au Canada. Il est musulman. Ce n’est pas un défaut. Mais cela complexifie considérablement la tâche lorsqu’on est ministre de l’Immigration et que Trump menace d’interdire l’accès aux États-Unis aux musulmans en provenance de pays à risque. D’autant plus que des sites conservateurs américains de propagande avertissent (faussement) contre les dangers d’invasion de migrants somaliens. Comment M. Hussen pourra-t-il être pris au sérieux par son vis-à-vis américain et par l’opinion publique américaine?




5. Où va la politique étrangère du Canada ?




Elle semble déboucher sur un retour à la politique des conservateurs, c’est-à-dire sur un suivisme des politiques américaines. Quelle ironie pour un premier ministre dont le père a cherché à rendre le Canada plus indépendant des États-Unis.



 




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