Des attaques meurtrières frappent la Norvège

Actualité internationale - Oslo attaquée



Agence France-Presse Oslo - L'explosion d'une ou deux bombes de forte puissance près du siège du gouvernement norvégien et une fusillade dans les environs d'Oslo ont fait au moins sept morts et des dizaines de blessés vendredi dans ce qui pourrait être une attaque concertée pour frapper au coeur le royaume scandinave. Il y a de «bonnes raisons» de croire que les deux attaques sont liées, a dit la police.
Selon un nouveau bilan annoncé par la police norvégienne, sept personnes sont mortes dans une explosion qui s'est produite en plein coeur de la capitale norvégienne, dans un quartier abritant notamment le bureau du premier ministre Jens Stoltenberg, lequel n'était pas sur place au moment de la déflagration. Sur la foi de témoignages, la police a parlé d'«une ou deux bombes».
Presque au même moment, un homme déguisé en policier a ouvert le feu dans une réunion de la jeunesse travailliste à Utoeya, une île en grande banlieue d'Oslo, a rapporté la télévision publique NRK. Quatre personnes auraient été tuées et cinq blessées, selon les premières informations qui circulent dans les médias locaux. La police n'a pas confirmé le bilan.
L'incident s'est déroulé sur l'île où se tient un camp d'été du parti travailliste au pouvoir. Le premier ministre devait initialement s'y rendre vendredi. L'auteur de la fusillade a été arrêté, a annoncé NRK, une information qui n'a pas été officiellement confirmée.
La police norvégienne a dit redouter vendredi que des explosifs aient été placés sur l'île des environs d'Oslo.
Situation «très grave»
Le premier ministre norvégien est intervenu sur les ondes pour montrer qu'il était sain et sauf après l'attentat et a qualifié la situation de «très grave».
Il semble que ce soit la première fois que la Norvège, pays membre de l'OTAN engagé en Afghanistan et en Libye, est frappée par un attentat à la bombe.
L'attentat s'est produit en milieu d'après-midi en plein coeur du quartier officiel, qui abrite plusieurs ministères et la rédaction de VG.
Les images des télévisions norvégiennes montraient le siège des bureaux du premier ministre et d'autres immeubles totalement défigurés, des trottoirs jonchés de bris de verre, de la fumée s'élevant du quartier et de nombreuses ambulances jaunes.
«Je vois que des fenêtres du bâtiment de VG et du siège du gouvernement ont éclaté. Des personnes gisent en sang dans la rue», a déclaré une journaliste de la radio publique NRK présente sur place.
«Il y a du verre partout. C'est le chaos total. Les fenêtres de tous les immeubles environnants ont été soufflées», a ajouté la journaliste de NRK, Ingunn Andersen, qui dit avoir cru tout d'abord à «un tremblement de terre».

Éviter les rassemblements

Un porte-parole de la police a appelé les habitants d'Oslo à «éviter les grands rassemblements» et à rentrer chez eux.
«Plusieurs dizaines» de personnes ont été hospitalisées pour des blessures plus ou moins graves, a-t-il précisé.
Le quartier a été entièrement bouclé et des chiens policiers passaient l'endroit au peigne fin à la recherche d'autres explosifs éventuels tandis que des pompiers luttaient contre les flammes dans un paysage de désolation.
Le porte-parole a indiqué qu'un véhicule avait été vu circulant à grande vitesse peu avant l'explosion sans toutefois pouvoir confirmer qu'il s'agissait d'une voiture piégée.
«Nous n'avons pas de théorie principale, nous n'avons même pas de thèse de travail», a déclaré un responsable de la police.
Très central, le quartier est d'ordinaire très fréquenté, mais l'explosion s'est produite à un moment où de très nombreux habitants de la capitale sont en vacances en dehors de la ville.
Le chef du gouvernement n'était lui-même pas dans son bureau au moment de la déflagration. «Tout ce que je peux dire c'est que le premier ministre est en sécurité», a déclaré un de ses conseillers, Sindre Fossum Beyer.
Une heure après l'explosion dont la police a été alertée à 15H26 (13H26 GMT), les sirènes des secours retentissaient encore dans la capitale norvégienne.
La communauté internationale condamne
Les États-Unis et l'Union européenne ont condamné l'explosion meurtrière et adressé leurs condoléances. «Nous condamnons ces actes de violence odieux», a déclaré à l'AFP la porte-parole du département d'État Heide Bronke Fulton. «Nos coeurs sont avec les victimes et leurs familles».
«Je condamne en les termes les plus forts ces actes de lâcheté pour lesquels il n'y a aucune justification», a déclaré le président de l'UE, Herman Van Rompuy.
«La Norvège a apporté ses bons services à la paix dans les régions les plus instables de la planète. La dernière chose qu'elle mérite, c'est un attentat terroriste sur son sol», a déclaré le président du Parlement européen Jerzy Buzek.


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