Le projet industriel le plus polluant de l’histoire du Québec est en difficulté financière alors que des dépassements de coût de 450 M$ affligent la construction de la cimenterie McInnis.
L’érection de l’ouvrage devait coûter au départ près de 1,1 milliard $, réparti entre trois actionnaires, la famille Beaudoin-Bombardier, la Caisse de dépôt et Investissement Québec. En plus de cette participation active, le gouvernement du Québec a fait un prêt de 250 M$ à l’entreprise familiale.
Le Globe and Mail a révélé mercredi ces importants dépassements de coût. La ministre de l’Économie Dominique Anglade a confirmé la mauvaise nouvelle en matinée. Elle avait été mise au courant de cet état de fait en mai. «Personne n’était content d’apprendre ça», a-t-elle lancé aux médias à la sortie du conseil des ministres à Québec.
Québec «réitère sa confiance dans la rentabilité du projet». Mme Anglade promet qu’aucuns fonds publics additionnels ne seront versés pour payer ces dépassements de coût. «Nous demandons une mise à jour mensuelle, nous exigeons une garantie que les sous-traitants québécois seront rémunérés. Nous voulons aussi un plan clair à long terme pour le financement de l’entreprise.
Le projet de cimenterie à Port-Daniel a été annoncé peu avant les élections générales de 2014 par le gouvernement Marois. Une fois complétée, elle aura une capacité de production de 2,2 millions de tonnes de ciment qu'elle souhaite exporter sur la côte-est américaine.
Le complexe industriel aura toutefois un impact considérable sur l’environnement et n’a pas été soumis au Bureau d’audiences publiques sur l’environnement, une décision confirmée par le gouvernement Couillard, qui l’a verrouillé avec un projet de loi spécifique.
Il devrait à lui seul augmenter de 10 % les émissions de GES du secteur industriel québécois et utilisera comme combustible de la coke de pétrole, qui est plus polluante que le charbon et qui contient du soufre et des métaux lourds.
Le gouvernement Couillard et la Caisse de dépôt se sont montrés très critiques à l’endroit des dirigeants de Ciment McInnis. Ils se fient désormais à des experts de chantiers mandatés par l’entreprise pour faire un suivi plus serré des opérations. Ciment McInnis n’a pas rappelé le Journal.
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