La charge de « Québec Inc. » contre la francité québécoise

Déni, Mensonge, Mauvaise foi...?

Le «cas» des « Jus Lassonde »

Tribune libre

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Dans la foulée des contributions récentes, ici même chez Vigile, portant sur le rôle dévastateur d'un nombre grandissant d'entreprises du soi-disant Québec Inc., et en suite plus spécifique à mon intervention personnelle auprès de Industries Lassonde inc., et ce dans le prolongement du coup d'envoi de M. Gouin sur la présente page numérique, voici un échange entre une représentante de cette compagnie et moi, qui, je crois, se révèle d'intérêt public. D'où la présente proposition de publication.
J'insérerai d'abord le mot de la représentante, suivi de mon commentaire.
Aux Vigiliens de se constituer leurs propres opinions.
Car par-delà ce cas de figure, et c'est ce qui importe par-dessus tout, c'est la quasi-totalité de l'entreprenariat québécois (Metro, Cascades, Pharmacies Brunet, Maître Saladier, Super C, etc.) qui est ici, en dernière analyse, mise en cause.
Merci.
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Le Lundi 1 août 2016 16h32, info.support@lassonde.com a écrit :
Bonjour madame Morgane,
Merci d'avoir pris le temps de nous contacter et partager vos commentaires avec nous.
Toutefois, veuillez noter que Lassonde ne s'adresse pas aux consommateurs anglophones en priorité. Tout nos emballages de produits sont bilingues et ce de manière équitable. L'information est écrite à la même échelle dans les deux langues.
Soyez assuré que Lassonde ne prend pas position en créant des emballages bilingues. Nos emballages sont bilingues car nos produits sont vendus partout à travers le Canada donc à des anglophones et à des francophones.
Cordialement,
Valérie Trudel
Service aux consommateurs de Lassonde
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Bonjour mademoiselle Valérie Trudel
www.lassonde.com/a-propos/direction
info.support@Lassonde.com

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«Tout (sic) nos emballages de produits sont bilingues et ce de manière équitable. [...] Soyez assuré que Lassonde ne prend pas position en créant des emballages bilingues
V. T., pour Industries Lassonde inc., à la soussignée (qui souligne…), 1er août 2016
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Lassonde / Rougemont / Fairlee / Allen’s / Fruité / Sunlike / Canton / Oasis... obéit à la Canadian Law sur les langues officielles. Certes. Vous avez raison à cet égard. Le bilinguisme intégral qui accompagne les produits de la Maison Lassonde en témoigne.
Or ce n'est pas ce dont il s'agit dans mon propos. Que d'ailleurs vous pourrez lire, ou relire, à la page numérique suivante : http://vigile.quebec/La-chaine-METRO-Metonymie-de-nos-76244
(i.e. ici même, pour les lecteurs de Vigile).
De fait, la québécoise (sic) Lassonde / Rougemont / Oasis accorde bel et bien priorité à l'anglais sur le français dans ses multiples présentations. Et ce, systématiquement.
Illustrations / confirmations : Quant à la présentation principale, sauf très rares exceptions (cas où on ne peut distinguer la priorité d'une langue sur l'autre), c'est toujours l'anglais qui domine. Ainsi, un exemple parmi moult, les cartons de jus, toujours présentés côté "bouchon" au consommateur, affichent anglais. Le français étant relayé… à la face arrière. Par ailleurs, lorsque se voient abordées "côte-à-côte" les dimensions secondaires de la présentation ou de l'emballage (les composantes du produit, ou ingrédients, voire, le mode d’emploi le cas échéant, les coordonnées civiques de la Maison, etc.) - aux plans horizontal ou vertical indifféremment - c’est toujours l’anglais, derechef, qui a priorité (à gauche, suivi du français à droite, ou en partie supérieure, suivi du français en partie… inférieure).
Je crois qu’il est inutile, n’est-ce pas, de poursuivre la démonstration…
Sinon, pour l’anecdote (mais signifiante tout autant, et ô combien), en mentionnant au surplus que je constatai, à la faveur d’un voyage en Tunisie, que même en ce pays franco-arabe vos produits s’y affichent en donnant priorité à l’idiome anglais sur la langue française... Alors que celle-ci, rappelons-le, a statut de langue nationale, et principale, du pays. Après l’arabe. Non après… l’anglais!
Vous êtes donc lourdement dans l'erreur, mademoiselle Trudel de Industries Lassonde inc.
En conséquence, ou bien de facto vous prétendez de la sorte que la présente soussignée profane des bêtises ou des faussetés, ou bien vous avancez vous-même des faussetés… Il n’y a pas ici, je le regrette, mademoiselle, de zone grise possible.
Ce dernier cas échéant, je veux espérer que c'est par ignorance de votre part, plutôt que par mauvaise foi. Dès lors, entre l’incompétence et le mensonge, à vous, et à votre employeur, d’évaluer où vous logez. Quant à moi (d’autant plus que je ne désire nullement faire de vous un bouc émissaire, ce qui serait injuste : vous êtes une membre du personnel qui, je présume, fait tout simplement ce que ses supérieur(e)s hiérarchiques lui demandent de faire… rien de plus, rien de moins), je n'oserais certainement pas m'instituer en juge de vos manières. D'autant qu’il n’est pas exclu - en effet - que c’est votre employeur lui-même, Jus Lassonde / Rougemont / Oasis, qui exige expressément de vous, sur cette question spécifique de la Langue, un libellé de réponse qui participe sans détour du déni.
Histoire, peut-être, de noyer le poisson dans les eaux glucosées de la Maison de Rougemont.
Reste que dans les deux cas de figure il me faut admettre que je ne perçois pas - bien au contraire! - un grand respect de la clientèle. S'adresser à celle-ci ou bien sans savoir de quoi l’on parle, ou bien en maquillant délibérément les faits, c'est idem sur ce plan. Celui du respect. Qui du coup se révèle franchement nul.
Subséquemment, mademoiselle Trudel, vous comprendrez que je reçois votre courriel comme étant rien moins qu’une forme d’insulte s’ajoutant à l’injure généralisée déjà signalée en première instance, lors de mes contacts initiaux avec votre employeur - ci-devant entreprise hautement fautive.
Car, voyez-vous, loin de faire amende honorable et de laisser entendre que Lassonde / Rougemont / Oasis est susceptible de réfléchir à ses manières profondément indignes eu égard au respect dû à la Langue française et, plus largement, aux Québécois(es), votre propos, commis au nom même de la firme en question, nie carrément les faits. Convenons-en, mademoiselle : c’est proprement stupéfiant!
Pour mieux les perpétuer. Impunément. Ces dits «faits».
Pourrait-t-on alors en déduire en toute la logique.
Cette «logique» même qui suinte à grosses gouttes (effet de la crainte irrépressible de la compagnie de se voir jugée, et avec raison, sur la place publique?) de chacun des cartons de la compagnie Lassonde / Rougemont / Fairlee / Allen’s / Fruité / Sunlike / Canton / Oasis…
Car - je persiste et signe - une entreprise québécoise qui s’adresse prioritairement en anglais aux Québécois (elle fera bien ce qu’elle voudra, quant à moi, dans son commerce avec le Canada et les États-Unis, par exemple) est une entreprise pour qui Dignité, Respect de Soi-même et Amour-propre, a fortiori Respect du client, constituent des notions absolument vides de sens.
Bref, vos patrons «québécois» (M. Pierre-Paul Lassonde en particulier, Président du conseil et chef de la direction), mademoiselle Trudel, plutôt que de feindre de ne pas voir leur orientation idéologique puissamment biaisée en faveur de la langue anglaise, ont certainement intérêt à procéder, et ce rapidement, à un solide examen de conscience.
Quant à vous, je vous transmets mes plus cordiales salutations. Puisque je n’ignore pas, bien sûr, que vous n’êtes d’aucune manière responsable des sournoises (et combien détestables, et, à terme, franchement dangereuses) politiques linguistiques de votre employeur rougemontois.
Merci.
Marie-Louise Morgane,
citoyenne québécoise et ex-cliente de Industries Lassonde inc.
2 août 2016


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3 commentaires

  • Archives de Vigile Répondre

    4 août 2016

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    De la VIOLENCE au POUVOIR
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    Vous avez tout à fait raison, messieurs St-Pierre et Sauvageau, dans vos interventions respectives.
    Les instances gouvernementales et administratives (les principales pour le moins) -- le Pays de l'ado-fils de Pierre Elliott, la Provincia de Philippe-Elvis Gratton-Pétain et la Cité of Mount Real de sir Coderre -- sont devenues systématiquement des instruments de violence contre l'ensemble du concept même de Québécité.
    Instances, en effet, que «nous» élisons...
    En vertu de nos règles démocratiques.
    Complètement faussées. Voire, dénaturées.
    Exaspération. Du coup. Profonde exaspération.
    Si tant est que l'on s'en tienne à cet euphémisme.
    Laquelle pourra - devrait? - conduire à la Révolte.
    Saine. Lorsque cette violence s'oppose à mon existence même.
    À titre de citoyenne.
    Québécoise.
    Et qui ce faisant s'oppose, cette Violence au Pouvoir, à la Nation tout entière.
    Or, en attendant, on cherche par tous les moyens à «psychotiquer» un terroriste anti-français, anti-Québécois, anti-«séparatistes». Pour mieux décriminaliser l'infâme - l'homme et le geste tout en un.
    Et nos aspirants-chef du Parti (dit) Québécois, pendant ce temps, et indistinctement, à trois virgules près, continuent à nous entretenir des fleurs du tapis... Le Saguenéen, tout spécialement!
    Oui. Tout ceci appelle (à) la Révolte.
    Sinon la Révolution.
    MLM
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    Note : Dans mon texte initial (ce sera ma fleur de tapis bien personnelle...), il eût fallu lire: «proférer des bêtises ou des faussetés [...]», plutôt que: «profaner des bêtises ou des faussetés [...]». Désolée pour ce lapsus calami. Qui, de toute façon, n'est-ce pas, on peut le subodorer avec M. Hugues-Ouhgo, et sans par là vouloir me montrer arrogante, aura certainement échappé à M. Pierre-Paul Lassonde

  • Ouhgo (Hugues) St-Pierre Répondre

    3 août 2016

    Voilà un problème insultant et presque insoluble. Les grosses corporations utilisent la langue de bois pour décourager les protestataires. Si nous persistons, elles laissent traîner. Quand l'exaspération nous gagne, nous composons une belle lettre. Mais les administrateurs ne lisent pas. Surtout les belles lettres. En majorité, ici, sur Vigile, nous écrivons à l'ancienne mode: phrases complètes, avec usage grammatical correct (selon chacun). Emportés par l'émotion, nous allons dans l'enluminure: qualificatifs doublés, ou mots recherchés. Ceci n'émeut pas les gestionnaires.
    Les chefs de C.A. ne comprennent que le langage juridique. Phrases brèves, qui claquent. Ultimatums. Lettres signées de juristes au service de grandes populations regroupées: tous les buveurs de jus du Québec associés, enregistrés, incorporés... association des consommateurs de produits Lassonde en furie... Or, qui pourra constituer une telle force de négociation au Québec? Le peuple est au spectacle, au jeu de poche des campings, aux sports d'aréna ou aux écrans sadiques olympiques, s'ils ont la chance d'avoir un revenu acceptable... sinon, ils sont au courant de rien. Les 3 niveaux de gouvernement sont aux mains de ceux-là mêmes qui créent ces situations linguistiques abusives sur Notre langue. Et ces gouvernements sont démocratiquement élus! Par Nous! Alors, se lever et prendre le micro au Centre Bell pour susciter une motivation de consommateur???????? Good luck! Goodbye! Adios! Auf Wiedersehen ...

  • Archives de Vigile Répondre

    3 août 2016

    Madame Morgane,
    Je trouve vos propos très à point à ce moment-ci. J'espère que les candidats à la chefferie du Parti Québécois en prendront bonne note. Je trouve très malheureux que des québécois en affaires, de langue française par surcroît, ne comprennent pas l'importance de l'urgente nécessité de la primauté du français au Québec, et même au canada français. Un multitude d'autres produits comme Natrel, Compliments, Choix du Président, etc. agissements envers plus de 6 millions de québécois, et même, environ 1 million de canadiens-français dans le reste du Canada.
    Je souhaite que des milliers d'autres personnes se réveillent et vous appuient.