Déficit zéro

Tribune libre

Québec, le 23 mars 2012
Déficit zéro
Le problème des déficits a débuté dans les années 1970. En effet les gouvernements du Québec et du Canada ont tous deux connu un décrochage de leurs finances publiques à partir du milieu des années 1970, s'endettant non seulement pour financer leurs dépenses d'immobilisation mais également leurs dépenses d'opération annuelles.
D’une part rappelons-nous qu’en moins de 10 ans, le régime Trudeau a multiplié le déficit par 16. De ce fait lorsque les dépenses sont supérieures aux revenus, le gouvernement doit forcément emprunter pour combler la différence.
D’autre part dans toute l’Histoire du Québec, jamais un premier ministre n’aura autant endetté le Québec que Jean Charest avec plus de 40 milliards additionnels depuis son arrivée au pouvoir. D’ailleurs le gouvernement Charest avait innové en septembre 2009 en imposant un bâillon dès les premiers jours de la session parlementaire afin de faire adopter le projet de loi 40 qui suspendait l'application de la Loi sur l'équilibre budgétaire, dite loi du déficit zéro.
En plus le Vérificateur général du Québec lui-même a confirmé en commission parlementaire que le budget de l’état a été en déficit structurel chaque année sous le Parti Libéral du Québec.
On ne peut s'endetter davantage, car on s'en va vers des années où la croissance économique sera moins forte, entre autre en raison du vieillissement de la population. Il faut donc s’attaquer à ce problème au plus vite puisque oui, si on ne fait rien, les prochaines générations devront payer pour nos dépenses courantes, celles qui ne laissent aucun actif durable.
Trois options s'offrent à un gouvernement qui désire réduire le fardeau de son endettement : tabler sur la croissance économique pour réduire automatiquement la taille relative de la dette publique, procéder chaque année à des remboursements d'une partie de la dette, ou vendre certains actifs et allouer les montants ainsi obtenus au remboursement de la dette.
Rien dans le dernier budget Bachand n’amorce une minime partie d’une de ces trois options.

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2 commentaires

  • Archives de Vigile Répondre

    23 mars 2012

    Vous soulevez ici un bon point historique qui mérite une petite précision technique qui a toute son importance : la dette publique est une arnaque de haut-vol à laquelle sont complices tous les politiciens au Québec et au Canada justement depuis la période Trudeau.
    Contrairement à la croyance populaire, le déficit et la dette publique ne sont pas causés par une trop forte augmentation des dépenses ou de la mauvaise gestion de l'économie de l'État, mais bien par le fait même que depuis Trudeau, le Canada se doit maintenant d'emprunter sur les marchés financiers privés internationaux pour s'alimenter en capital, alors qu'avant Trudeau cette tâche était l'exclusivité (et l'est toujours selon la Constitution) de la Banque Centrale du Canada.
    À titre d'exemple, le Canada a réussi à se financer son effort de guerre (39-45) sans s'endetter par l'entremise de sa Banque Centrale. Pour un peu que l'on s'intéresse aux liens entre les financiers (et leurs dettes), les marchands d'armes et la prolifération des guerres, il s'agit là en soi d'un exploit dont je n'ai pas trouvé d'autres exemples dans l'Histoire.
    Il s'agit là (la création monétaire) d'un sujet primordial pour n'importe quel projet d'accession à la souveraineté et à l'indépendance qui se veut crédible, et pourtant ce sujet est écarté de la table des discussions dans les cercles souverainistes depuis 40 ans au point d'en être devenu un tabou.

  • Archives de Vigile Répondre

    23 mars 2012

    On a l'impression que c'est toujours la droite qui veut réduire l'État à sa potion congrue qui dépense le plus en réduisant les revenus et en détournant l'argent public au profit du secteur privé.
    L'administration Bush a fait la même chose.
    Pierre Cloutier