Déclaration du Mouvement Québec français

Le français — la dynamique du déclin


Nous, citoyennes et citoyens regroupés dans le Mouvement Québec français, lançons un appel pressant à la mobilisation et à l’action!
Au regard des faits, la situation actuelle du français est claire : le pouvoir d’attraction de l’anglais reste largement supérieur à celui du français. Le français n’est pas la langue commune. Alors que la population francophone est maintenant sous les 50 % à Montréal et sous les 80 % dans l’ensemble du Québec, il est impérieux qu'un mouvement national pour le français voit le jour.
Nous avons joué à l’autruche assez longtemps, il est urgent que le débat linguistique se fasse partout au Québec car l’anglicisation a déjà un impact important dans l’ensemble de notre territoire.
Il ne faut plus accepter que les employés de toutes les régions et les travailleurs issus de l’immigration voient leur droit de travailler en français bafoué même quand leurs emplois ne nécessitent pas de communication avec l’extérieur du Québec.
Nous dénonçons le surfinançement des cégeps, des universités, des hôpitaux et des autres institutions anglophones à Montréal, qui se fait au détriment du financement gouvernemental de ces institutions dans les autres régions.
Faire du français la langue publique commune et assurer son avenir doit constituer l'axe central d'une mobilisation de toutes les composantes de la société civile dans l'ensemble du Québec.
Les Québécoises et les Québécois n'ont pas à se culpabiliser de vouloir-vivre en français. Il existe des lois et des modes d’aménagement linguistique partout au monde. Dans la plupart des États, sur un territoire donné, l’éducation et les services gouvernementaux sont offerts dans la langue officielle et commune.
En tant que citoyennes et citoyennes du Québec, nous avons aussi la responsabilité d’exiger que des moyens adéquats permettent l’apprentissage du français pour les nouveaux arrivants comme pour tous les citoyens.

La Charte de la langue française visait à faire du français « la langue de l’État et de la loi aussi bien que la langue normale et habituelle du travail, de l’enseignement, des communications, du commerce et des affaires ».


La loi 101 n’a pas été conçue contre le bilinguisme individuel, mais contre le bilinguisme institutionnel. Elle visait à faire du français non pas l’une des langues officielles, mais plutôt la seule langue officielle du Québec. Elle devait faire du français non pas la langue des seuls francophones, mais la langue commune de tous les Québécois. Le français comme langue commune du Québec est essentiel à la cohésion sociale et à l’inclusion de tous les citoyens.
Il s’agit d’une condition essentielle pour assurer l’avenir du français au Québec, seul État majoritairement francophone de l’Amérique du Nord.
Nous voulons combattre le défaitisme ambiant, qui pousse à l'inaction et à la capitulation devant la fragilité du français en Amérique du Nord.
En tant que citoyens et citoyennes du monde, nous avons la responsabilité de défendre et de promouvoir la différence culturelle et linguistique du Québec.
Comme le disait Pierre Bourgault, « quand nous défendons le français chez nous, ce sont toutes les langues du monde que nous défendons contre l'hégémonie d'une seule. » 
Mais la loi 101 a été férocement combattue dès son adoption. La constitution canadienne de 1982, signée sans l’accord du Québec, a ouvert la voie à l’invalidation de plusieurs de ses articles. La Charte de la langue française a subi plus de deux cents modifications depuis son adoption.
Le dernier coup a été donné par la Cour suprême du Canada qui a invalidé la loi 104 contre les écoles passerelles, loi adoptée à l’unanimité par l’Assemblée nationale du Québec.
NOUS, citoyens de toutes les régions du Québec, prévaudrons si nous sommes solidaires, et c’est solidaires qu’aujourd’hui nous demandons au gouvernement du Québec un renforcement majeur de la loi 101 et son application prioritaire dans les secteurs de l’éducation, des services publics et des milieux de travail.
Portant bien haut le flambeau de la langue française en Amérique du Nord, nous disons :
Vive la loi 101, Vive le Québec français !


Laissez un commentaire



Aucun commentaire trouvé