Il y a les "choses" et il y a les mots. Entre les deux, on y installe souvent la confusion.
Vous rendez-vous compte que pour augmenter les taxes et les tarifs (mais surtout pas les impôts et les abris fiscaux des trrrrès bien nantis), on nous parle de "révolution" «culturelle»? On utilise pour nous "fourrer" (n'ayons pas peur des mots), l'art de la confusion.
On "dénature" souvent les mots pour nous anesthésier l'esprit.
On nous parle de "démocratie" pour justifier l'invasion et l'occupation de pays, on nous parle de "droits humains" pour faire la guerre, on nous parle de "liberté" pour passer des lois, on nous parle de "droit de la personne" pour faire avancer les religions, on nous parle "d'immigration" et de "culture" pour faire accepter les pratiques religieuses et on nous parle de "révolution" et pas n'importe laquelle, la "culturelle" pour venir nous extraire nos dernières économies.
Il y a des "spécialistes" de la confusion.
En utilisant des mots dénaturés de leur sens et en les disant avec le ton «le plus sérieux du monde» comme si on parlait vraiment avec leur sens propre, on en vient à faire passer des énormes couleuvres qui, si elles étaient décrites avec des mots correspondants à leur réalité, ne seraient JAMAIS avalées. En tout cas, jamais aussi facilement.
Imaginez qu'on ait dit à la population: « nous allons envahir l'Irak pour occuper le pays ». Jamais la population, déjà en majorité contre la guerre, n'aurait accepté cette infamie. Pour faire avaler la couleuvre, on a parlé (et on parle encore) de "démocratie".
Imaginez qu'on ait dit: nous envoyons des troupes pour occuper ce territoire stratégique au niveau énergétique et géopolitique (l'Afghanistan) sans parler de "droits humains". On a tué en Afghanistan des milliers de personnes
1] en parlant de "droits humains" et de "démocratie". (Certains évaluent à près de [50 000 victimes seulement pour l'Afghanistan.[2])
Imaginez que notre bon gouvernement qui a très bien les deux mains sur le volant nous dise simplement: on augmente les taxes et on vous fait payer plus cher tous vos services, sans nous endormir avec des mots comme "révolution" «culturelle». C'est une belle trouvaille de mêler la culture à la "crapulerie" économique. On pense automatiquement (sic) à l'économie lorsqu'on voit le titre "révolution" «culturelle», n'est-ce pas ? C'est le grand art de la confusion pour éviter que l'esprit des électeurs ne s'éveille trop.
En conservant leurs mêmes termes inadéquats et trompeurs, on pourrait aussi dire qu'il n'y a aucune "révolution" «culturelle» du côté de nos capitalistes au pouvoir. On augmente les frais pour les salariés et on maintient au plus bas l'impôt des plus riches.
Au G-20 de Londres en avril 2009 on parlait de la publication d'une liste des paradis fiscaux [3]
On disait: «"Le temps du secret bancaire est révolu". Les pays du G20 se sont engagés, dans leur déclaration finale, à "agir"» Le Point.fr [4] . On disait: l'OCDE publie deux listes… Les paradis fiscaux…
Nous a-t-on reparlé des paradis fiscaux depuis ces fabuleuses annonces ?
En tout cas, moi ça m'a complètement échappé. J'ai sans doute mangé trop de Popcorn [5]
Les paradis fiscaux… s'il y a un endroit où l'argent s'envole, c'est bien vers les paradis fiscaux. Parlons-en à Paul Martin, parlons-en à Paul Desmarais, parlons-en à Jean Charest. Des milliards à l'abri du fisc. Et nous… on nous fait payer, toujours un peu plus, nous sommes les "utilisateurs – payeurs" et on paye et on paye et on va payer jusqu'à ce qu'on ait plus les moyens de se faire soigner. Ceux qui voyagent régulièrement vers ces destinations "fiscales", eux, n'auront jamais de problèmes pour payer leurs soins de santé.
Ça prend de bons mots pour nous endormir et pour nous maintenir l'esprit embrumé, parce que si les choses étaient dites avec les mots qui leur va, je crois que ce serait «la révolution» et pas nécessairement "culturelle".
On nous endort de tous bords et de tous côtés. On prend un malin plaisir à nous baigner allègrement dans la confusion.
Délaissons la "culture" (économique) pour parler un peu d'immigration. On parle beaucoup d'immigration. [6] Des chiffres "alarmants", ça fait "peur", nous allons virer de toutes sortes de couleur et on va parler toutes sortes de dialectes, peut-être même «arabe». On va en perdre notre «identité». On "capote" ben raide !
Et en même temps, on nous dit: "Il faut être tolérant, les enfants" (comme le dit, Charles Taylor, "le plus grand philosophe vivant" (terme employé par Guy A. Lepage à TLMEP).
Immigration, identité, liberté individuelle, liberté de croyance, charte des droits… un chausson aux pommes avec un voile avec ça ?
Ouf ! C'est la grande confusion. Nous sommes les deux pieds dans l'art de tout mêler.
Premièrement, bien sûr que l'immigration massive va nous changer le canayen. Nul besoin d'avoir la tête à Papineau pour comprendre ça. Mais, toujours sans avoir la tête à Papineau, il faut bien être conscient que le changement du canayen ne se fera pas du jour au lendemain.
En général, les changements se font d'une façon si graduelle qu'on ne s'en rend pas compte. Nous sommes passés du canayen au canadien-français puis au Québécois, sans trop se le dire. Nous sommes devenus Québécois pure laine après des décennies de canadiens-français canayen. On a passé du rigodon à Beau Dommage juste en marchant notre chemin. Nous sommes passés du VHS au DVD, du 78 tours au CD, du commodore 64 au Blackberry, de l'église à l'émancipation sans trop nous en apercevoir. Il en sera de même pour l'immigration qui risque de nous changer un peu.
Perdre notre identité ? Je ne crois pas. Nous aurons toujours un fleuve et un climat qui nous façonne. Nous aurons toujours des racines et une Histoire qui nous alimentera. Peu importe l'immigration, je crois que nous serons toujours Québécois au Québec. Le St-Laurent ne sera pas un désert demain matin et même avec le réchauffement climatique nous aurons besoin de manteaux d'hiver en janvier. Je crois qu'il ne faut pas "paniquer" sur le futur. Le futur se fait à tous les jours, pas à pas.
Je crois qu'il ne faut pas vivre dans la peur du futur, mais qu'il faut plutôt vivre dans la lucidité le présent et être bien conscient où l'on met les pieds. C'est chacun de nos pas qui nous conduit vers demain. L'identité ne se perd pas, elle se transforme.
L'important c'est de savoir où l'on va. Où donc nous mènent nos pas?
Pour moi, ce n'est pas l'immigration qui est dangereuse, c'est nous même. Si nous acceptons de changer nos lois et nos valeurs, ce n'est pas l'immigrant qui est responsable, c'est nous.
Il faut savoir clairement quelles sont nos valeurs et ne pas les renier.
Nous vivons présentement et depuis le début des fameux "accommodements" inqualifiables, un grand débat de société. Pas seulement ici, mais à travers ce que l'on pourrait appeler, «le monde libre». On parle de racisme, on parle de xénophobie, on parle de fermeture, d'ouverture, de tolérance, mais en fait, LE sujet c'est LA RELIGION, point à la ligne.
Avez-vous vu le documentaire "Mes sœurs musulmanes" [7] de Francine Pelletier ?
Connaissez-vous Geneviève Lepage, cette femme voilée ?
Est-ce que Mme Lepage est une immigrante ? NON
Est-ce que Mme Lepage veut porter le voile ? OUI
Il y a aussi bien d'autres Québécoises et Québécois «pure laine» qui se sont convertis à l'islam et qui se battent pour le port du voile. Ce n'est pas un problème d'immigration, c'est un problème de religion.
Connaissez-vous Djemila Benhabib ?
Est-ce que Mme Benhabib est immigrante ? OUI
Est-ce que Mme Benhabib veut porter le voile ? NON
Et il y a aussi beaucoup d'autres immigrantes qui ont choisi le Québec pour vivre à visage découvert. Ce n'est pas un problème d'immigration, c'est un problème de religion. Plusieurs ont fui leur pays parce qu'elles ont connu la persécution faite aux femmes par ces intégristes islamiques. [8]
Le voile fait des vagues en Égypte et en Turquie[9]. Est-ce un problème d'immigration ? NON, ce n'est pas un problème d'immigration, c'est un problème de religion.
Aux Pays-Bas, Theo Van Gogh [10] a été assassiné en pleine rue. Est-ce un problème de racisme ? NON, ce n'est pas un problème de racisme ni de xénophobie, c'est un problème de religion.
Partout, ce n'est pas un problème d'immigration, de racisme ou "d'identité", mais un problème d'invasion de la religion islamique. Comme en témoigne ce clip de nouvelle sur Antenne 2 (France) intitulé : «Burqa en Belgique, la tolérance aveugle des Belges.» On y parle d'une jeune femme Karina, musulmane qui lutte contre le voile[11]. C'est un clip de 2 min. 33 sec. à voir.
Il y a probablement autant d'immigrants contre le port du voile que d'immigrants pour. En Égypte et en Turquie, ces mêmes problèmes concernant le port du voile, ne peut ABSOLUMENT pas être considéré comme un problème relié à l'immigration ou à la crainte de perdre son "identité".
Il faut DÉMÊLER les choses. Notre plus grand philosophe vivant s'applique de son côté à tout mêler. Je l'écoutais hier à Christiane Charrette [12]. M. Taylor disait, d'un ton plus qu'assuré, que les accommodements étaient à peu près tout et peut-être aussi religieux. Une démonstration éloquente de l'art de tout mêler.
Dans tout ce débat, ce n'est pas l'immigration qui est en cause, ce n'est pas le couscous et le bouzouki qui sont en cause, ce n'est pas la couleur de la peau qui est en cause, ce n'est pas l'accent qui est en cause, ce n'est même pas la langue, c'est l'ingérence religieuse et plus précisément l'ingérence religieuse islamique qui fait une pression à faire péter les plombs.
Ce n'est pas notre identité qui est en cause, c'est la modification de nos lois.
Va-t-on modifier nos lois pour accommoder un retour de l'ingérence religieuse dans nos vies?
Il ne s'agit pas d'immigration, ni d'identité. Il s'agit de lois et d'ingérence religieuse.
Acceptons-nous, oui ou non, de vivre selon des règles religieuses du Moyen-Âge ?
Acceptons-nous de vivre avec le retour du sexisme outrancier ?
Voilà les vraies questions.
Pour ce qui est de notre identité, il faut lire l'excellent texte de la croqueuse de mots, Mme Thérèse-Isabelle Saulnier : «Vous avez dit... "identité" ?»
[13] Publié le 9 novembre 2007. Ce texte admirable est toujours d'une renversante actualité. Il nous démontre clairement que nous tournons en rond dans notre marmite de la confusion.
Serge Charbonneau
Québec
P.S.: C'est bien d'avoir pris le temps de lire mes mots, mais ces mots ne sont rien. Il faut plutôt voir les nombreux liens que je vous offre. Prenez le temps de les visiter, dans bien des cas, ce sont ces liens qui sont le plus éloquents.
[1] U.S. stops releasing body count of Afghan insurgents
http://www.cbc.ca/world/story/2009/07/27/us-afghanistan-insurgents.html
[2] On évalue (méthode à vérifier) à 869,720 personnes tuées en Irak et en Afghanistan depuis l'invasion des troupes US et de la "coalition".
http://www.unknownnews.net/casualties.html
[3] G20: «Un compromis historique pour une crise exceptionnelle»
L'ensemble des mesures prises par le G20 devrait permettre d'injecter « 5.000 milliards » de dollars dans l'économie mondiale d'ici la fin 2010.
http://www.liberation.fr/economie/0101559771-le-g20-s-ouvre-sur-fond-de-tensions
[4] Les paradis fiscaux en ligne de mire, l'OCDE publie deux listes
http://www.lepoint.fr/actualites-economie/2009-04-03/communique-officiel-du-g20-le-temps-du-secret-bancaire-est-revolu/916/0/331919
[5] Le G20, ça ne change pas le monde, mais avec un "popcorn" on aime bien !
http://www.legrandsoir.info/Le-G20-ca-ne-change-pas-le-monde-mais-avec-un-popcorn-on-aime.html
[6] Près du tiers des Canadiens seront nés à l'étranger en 2031
http://www.cyberpresse.ca/actualites/quebec-canada/national/201003/09/01-4258853-pres-du-tiers-des-canadiens-seront-nes-a-letranger-en-2031.php
[7] "Mes sœurs musulmanes" http://www.rvcq.com/festival/programmation/films/308/mes-soeurs-musulmanes
[8] Algérie : les massacres collectifs de civils (1996-1998)
http://anglesdevue.canalblog.com/archives/2009/10/07/15342469.html
[9] 04 janvier 2010, Jugement d'un tribunal égyptien contre le port du niqab
http://civitas.blog.tdg.ch/archive/2010/01/04/e5e44d66ae6a457a8dab72ae7955f7ff.html
La Cour constitutionnelle turque annule un amendement autorisant le port du voile à l'université
http://www.lemonde.fr/europe/article/2008/06/05/turquie-le-port-du-voile-a-l-universite-juge-contraire-a-la-laicite_1054399_3214.html
[10] 3 novembre 2004, Les Pays-Bas sont choqués par l'assassinat du cinéaste Theo Van Gogh
http://www.ledevoir.com/culture/cinema/67604/les-pays-bas-sont-choques-par-l-assassinat-du-cineaste-theo-van-gogh
Theo van Gogh
http://fr.wikipedia.org/wiki/Theo_van_Gogh_(r%C3%A9alisateur)
[11] 27 janvier 2010, Belgique : Karima, musulmane, lutte contre le voile
http://www.postedeveille.ca/2010/01/belgique-karima-musulmane-lutte-contre-le-voile.html
[12] Charles Taylor et Jocelyn Maclure à Christiane Charrette, le 10 mars 2010
http://www.radio-canada.ca/audio-video/pop.shtml#urlMedia=http://www.radio-canada.ca/Medianet/2010/CBF/ChristianeCharette201003100905_2.asx
[13] Vous avez dit... "identité" ?
http://www.vigile.net/Vous-avez-dit-identite
De la "révolution" «culturelle» à l'immigration !
Je crois qu’il ne faut pas vivre dans la peur du futur, mais qu’il faut plutôt vivre dans la lucidité le présent et être bien conscient où l’on met les pieds. C’est chacun de nos pas qui nous conduit vers demain. L’identité ne se perd pas, elle se transforme.
Tribune libre
Serge Charbonneau214 articles
Artisan de l’information depuis 1978. Voyageur reporter retraité pour raisons de santé et financière.
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10 commentaires
Archives de Vigile Répondre
13 mars 2010Vous avez bien raison, Monsieur Potvin, de ce point de vue, nous sommes une souris par rapport à l'éléphant anglophone.
Mais le problème c'est de se sentir souris.
Nous sommes peut-être une souris, mais je crois que nous ne devons pas nous sentir battus et défaitistes. Dire que nous sommes trop peu, dire qu’Ottawa nous contrôle, etc. Tout ça, c'est vrai, mais que faire ? Rendre les armes et dire nous n'y pouvons rien ?
Comme vous dites:
«Il ne s’agit pas de nous débarrasser de notre mentalité de colonisés pour faire l’indépendance, mais bien de faire l’indépendance pour nous débarrasser de notre mentalité de colonisés.»
Moi, je dis:
«Je dirais qu’il faut vivre notre indépendance pour la faire.» (commentaire à Monsieur Noël)
Finalement, je crois que nous disons la même chose dans des mots différents. Pour la souris, moi, je parlais du sentiment et vous de la réalité.
Pour ma part, j'ai confiance que si le peuple québécois avait confiance en lui et cessait de se sentir souris et de dire qu’Ottawa décide tout (sans vouloir nier la réalité), je crois que nous pourrions avec notre détermination être indépendant si on vivait comme des indépendants.
Nous avons un parlement et des politiciens. Si nous avions des politiciens au service du Pays, avec une population fière qui les appuie, nous serions indépendants. Mais comment faire? Avons-nous seulement recours à la pensée magique et que finalement, il n'y aura jamais rien à faire ?
Ce n'est pas simple tout ça.
L'immigration sélectionnée par Ottawa ne nous aide pas, mais nos lois qui ne sont pas appliquées nous nuisent encore plus.
La mollesse de nos représentants rejaillit sur nous et nous rend mous.
Avec cette histoire d'accommodements, nous nous ridiculisons nous-mêmes et nous nous adaptons aux nouveaux arrivants et ce devrait être l'inverse.
Qui sommes-nous, Monsieur Potvin ?
Des rêveurs à la pensée magique ?
Des colonisiés ?
Des "catholiques" qui s'ennuient de la force de leur clergé ?
Des accommodants qui s'effacent devant les invités ?
Ou des gens accueillants, mais qui savent dire aux invités de ne pas se mettre les pieds sur la table à dîner ?
Savons-nous qui nous sommes ?
Pourquoi donc avons-nous si peurs de nous affirmer ?
Pourquoi donc avons-nous si peur de perdre notre identité?
Sommes-nous faibles à ce point ?
Comment faire pour prendre notre Pays en main?
Pour ma part, je crois qu'en premier il faudrait voter autrement (que pour Charest) et savoir clairement ce que l'on veut.
Mais en gros, je suis totalement d'accord avec votre analyse.
«Il ne s’agit pas de nous débarrasser de notre mentalité de colonisés pour faire l’indépendance, mais bien de faire l’indépendance pour nous débarrasser de notre mentalité de colonisés.»
C'est l'œuf ou la poule. On dirait que nous sommes dans une impasse. Comment faire l'indépendance si nous gardons notre mentalité de colonisés ?
Serge Charbonneau
Québec
Luc Potvin Répondre
12 mars 2010Monsieur Charbonneau,
Deux ou trois brefs commentaires en réplique à votre réplique.
Lorsque j'emploie l'expression «petite souris» en parlant du Québec par rapport à l'Amérique anglaise (États-Unis + Canada anglais), je ne peux croire que vous n'ayez pas compris que je parle de démographie, rien que de démographie. À même pas 2% face à un bloc de 98%, l'image de la souris et de l'éléphant me semble très appropriée.
Il s'ensuit que l'immigrant qui arrive au Québec, contrairement à celui qui arrive, disons, en France ou en Suède, n'est pas exposé à ce que j'appellerais une seule orbite culturelle, mais bien à deux : la nôtre, qu'on peut appeler canadienne-française ou québécoise de souche, comme on voudra, et l'autre, l'anglo-américaine. Or, historiquement, les immigrés installés au Québec ont surtout été entraînés dans l'orbite culturelle anglo-américaine. Cela résultait de notre statut politique de nation annexée, mais aussi, dans une bonne mesure, du rapport de force démographique continental. Aussi, pour arracher les immigrés à l'orbite culturelle anglo-américaine et les attirer dans la nôtre, il nous a fallu une loi, rien de moins. Cette loi est plus que nécessaire et plus que légitime. Seulement, puisque nous ne sommes toujours pas indépendants, Ottawa et ses collaborateurs ont pu affaiblir cette loi et ne s'en sont surtout pas privés.
Ce fait, vous l'attribuez à notre mentalité de colonisés. Mais, vous savez, si nous n'avions pas cette mentalité de colonisés, c'est que nous serions déjà indépendants. Notre mentalité de colonisés n'est pas la cause de notre dépendance politique, elle en est l'effet, la conséquence, le résultat. Il ne s'agit pas de nous débarrasser de notre mentalité de colonisés pour faire l'indépendance, mais bien de faire l'indépendance pour nous débarrasser de notre mentalité de colonisés.
Toujours est-il qu'en attendant, les forces qui s'opposent à notre libération nationale savent ce qu'elles font lorsqu'elles augmentent à des niveaux astronomiques le taux d'immigration. Il tombe sous le sens qu'à 5000 ou 10 000 immigrés par année, nous ne discuterions même pas du problème de l'immigration, tant il nous serait plus facile d'attirer la plupart de ces immigrés dans notre propre orbite culturelle. Nous ne discuterions pas non plus de pluralisme culturel, tant il serait clair pour tout le monde que ce pluralisme-là demeurerait du domaine des libertés individuelles et ne mériterait aucunement de faire l'objet de politiques multi ou interculturâleuses visant à redéfinir la nation.
Mais il tombe tout autant sous le sens qu'à 55 000 immigrés par année, le défi devient pour nous quasiment insurmontable. Faut-il une loi pour que l'immigré entre dans l'orbite culturelle anglo-américaine ? Non. Mais, sauf exception (et qu'on me sacre patience avec les exceptions, 2% par-ci ou 5% par-là !), il en faut toujours une pour le faire entrer dans la nôtre. Cela fait toute la différence du monde. Songeons qu'à Montréal, par exemple, il y a de nombreuses écoles primaires et secondaires où la proportion de Canadiens-Français est dérisoire, de l'ordre de un ou deux sur dix. La loi 101 atteint là les limites de ses capacités. En principe, nous pouvons parfaitement transmettre notre culture aux immigrés, encore faudrait-il pour ce faire que nous restions nettement majoritaires.
Moi aussi, tout comme vous, si je devais m'installer au pays basque espagnol, je préférerais y devenir Basque plutôt qu'Espagnol. En fait, partout où il y a un peuple colonisateur et un peuple colonisé, ma préférence irait d'emblée au peuple colonisé. Mais je sais que ce serait là un choix personnel, partagé par un très faible pourcentage des nôtres. Dans ces pays où il y a colonisateurs et colonisés, l'histoire enseigne que les immigrés ont toujours nettement tendance à se ranger du côté des colonisateurs. Le constater et le dire, ce n'est absolument pas le leur reprocher. Leur comportement électoral, par exemple, tient à des causes sociologiques qui n'ont absolument rien à voir avec la bonne ou la mauvaise volonté de chaque individu, des causes sociologiques que, pour ma part, j'essaie d'analyser dans un esprit aussi scientifique que possible.
La question pour notre peuple sera toujours la même. L'indépendance ou la louisianisation ? Si par malheur la louisianisation se réalise de mon vivant, je serai le premier à critiquer ceux qui en jetteront le blâme sur les immigrés. Les immigrés eux-mêmes n'y auront été pour rien. Mais, entre les mains des forces qui s'opposent à notre libération nationale, l'immigration massive aura quand même été, c'est indéniable, un facteur d'accélération du processus. Sur les 55 000 immigrés qui nous arrivent chaque année, quelques centaines, quelques milliers peut-être sont et seront de coeur avec nous. Mais, la réalité sociologique étant la réalité sociologique, comment, sans recours à la pensée magique, peut-on s'imaginer que la perspective d'un Québec louisianisé puisse représenter pour la majeure partie de la masse des immigrés le cauchemar qu'elle représente pour nous ? Nonobstant les théories fumeuses des multiculturâleux de tout acabit, on sait fort bien que, sauf exception (et qu'on me sacre patience avec les exceptions !), les descendants des immigrés auront perdu leur culture d'origine pour en adopter une autre. Eh bien ! comment peut-on s'imaginer que, sur les 55 000 immigrés qui arrivent chaque année, il y en ait plus qu'une poussière à qui cela fasse un pli que cette culture qu'adopteront leurs enfants ou leurs petits-enfants, ce soit l'anglo-américaine plutôt que la nôtre ?
Ce n'est pas une question de bonté et d'ouverture des uns ou de méchanceté et de fermeture des autres. Au-delà des exceptions qui ne font toujours que confirmer la règle, c'est une simple question de réalité sociologique. Et cette réalité sociologique, le PQ, hélas, en a fait fi et s'est tiré dans le pied pas à peu près quand il a donné au liberal government de Jean Charest son accord pour augmenter hors de toute mesure le taux d'immigration.
Luc Potvin
Verdun
Archives de Vigile Répondre
12 mars 2010Il y a quelques semaines à peine, à RC, Marco Calliari, qui est québécois, disait à quel point les Italiens ne voulaient rien savoir de la langue française, à cause surtout des tests de la Loi 22, puis de la Loi 101.
J'ai sorti les chiffres dernièrement sur la grande passoire
http://www.vigile.net/La-Loi-101-a-l-ecole-une-immense
Sur 9,717 élèves qui ont l’italien comme langue maternelle, 8475 étudient en anglais ! Si vous pensez que ces enfants-là vont voter un jour pour l'indépendance du Québec, vous êtes dû pour un p'tit souper à St-Léonard
On parle d'une communauté qui est ici depuis longtemps! Qui est blanche, catholique et latine. Sur la plan culturel, les Italiens sont ce qu'on peut trouver de plus près de nous.
Pourtant, ils ne veulent rien savoir de nous (personnellement je suis un italianfreak; j'ai tout laissé un jour pour aller vivre en Italie; J'ADORE l'Italie. J'aime la langue italienne, les villes italiennes, la musique italienne, la bouffe italienne et les Italiennes, les plus belles du monde. De voir qu'ils ne nous aiment pas me fait mal )
Alors si vous pensez que les autres communautés vont nous suivre??? Si vous pensez que le PQ va vendre des cartes dans la communauté tamoule? Afghanne?Coréenne? Bulgare?
Quand je parle de 77%, je ne parle pas des Canadiens franças, tombés autour de 70% au Québec. Je parle des Québécois, un Québécois étant quelqu'un qui parle français comme Mervill et Callieri, comme Charest et Marois
Serge Charbonneau Répondre
12 mars 2010Je que j'aime lorsque je lis Monsieur Fortin, c'est sa capacité de bien voir les nuances et de nous les faire comprendre.
Je partage son point de vue. Cependant, dans la réalité des choses, lorsqu'on dit qu'une femme a le droit de porter le voile, on parle de libertés individuelles et on parle de liberté de «CROYANCE».
Les tenues vestimentaires reliées à la «CROYANCE» n'ont malheureusement pas le même statut que les tenues vestimentaires "ordinaires".
On ne peut faire enlever un turban à un sikh pour lui mettre un casque de moto, par contre on peut exiger de n'importe qui de se décoiffer et de porter le casque de moto.
En Grande-Bretagne, les sikhs ont obtenu le droit de porter le Turban en conduisant un bus ou une moto. En Norvège, ils ont dû lutter pour le droit de conduire un taxi en portant le Turban et en Suède pour pouvoir travailler au chemin de fer. Au Canada, l’armée et la police montée permettent maintenant le port du Turban comme une partie de l’uniforme. On dit que la lutte pour le Turban continue spécialement sur le plan européen.
http://www.unitedsikhs.org/rtt/french_press_room/pdf/7.pdf
Les policiers sikhs veulent un turban à l'épreuve des balles
http://www.cyberpresse.ca/actualites/insolite/200905/08/01-854499-les-policiers-sikhs-veulent-un-turban-a-lepreuve-des-balles.php
Grande-Bretagne : Un turban pare-balles pour les policiers sikhs
http://www.fdesouche.com/articles/41206
Bien difficile de ne pas parler de "religion" et de ne cibler que les "fanatiques". Je crois que de tout temps, les pires "fanatiques" ont été religieux.
Serge Charbonneau
Québec
Serge Charbonneau Répondre
12 mars 2010Je ne crois pas, comme le dit M. Noël que même si au Québec où on est à moins de 77%, (de "canadiens frança") c'est ce qui rendra une victoire du OUI bientôt impossible.
Je ne crois pas que les immigrants sont "automatiquement" des "ennemis" de l'indépendance.
Je considère que c'est fou de dire une telle chose et c'est faire fi de plusieurs immigrants qui veulent vivre dans un Québec souverain.
Pour n'en nommer qu'un, pensons à Amir Khadir, cet immigrant d'Iran veut vivre dans un Québec indépendant comme plusieurs d'entre nous. Il sait très bien que pour évoluer nous devons avoir tous nos outils et nous devons être maîtres chez nous.
Pensons à Luck Mervil, pensons à Dany Laferrière qui, sans renier leur origine, sont des dignes représentants québécois. Pensons à Marco Calliari issu de cette deuxième génération d'Italiens pensons à bien des gens qui ont adopté le Québec et qui en ont fait leur Pays.
Il faut commencer par être fiers de nous et il faut commencer à marcher le dos droit. Il faut que les immigrants sachent dans quel pays ils débarquent et qu'ils sachent ce qu'est ce Pays. Il faut qu'ils sachent qu'ils ne sont pas au Canada lorsqu'ils débarquent à Montréal. Il faut qu'ils sachent qu'ils sont au Québec.
En mettant nos lois claires et en les APPLIQUANT, nous obtiendrons des immigrants qui diront qu'ils sont Québécois et non pas "canadiens". C'est contre cette confusion qu'il faut lutter et non contre les immigrants qui ne savent pas dans quel pays ils arrivent.
Ce n'est pas les immigrants que nous devons craindre, ce sont nos dirigeants et par le fait même, nous-mêmes qui les élisons. Ce n'est pas les immigrants que nous devons craindre, mais l'argent qui manipule l'opinion. Notre référendum volé de 1995 l'a été surtout par l'argent. Certains avaient des moyens énormes pour "convaincre" les gens.
Je dirais qu'il faut vivre notre indépendance pour la faire. Il faut se faire respecter et pour se faire respecter, il faut se respecter.
Les "accommodements" ce n'est pas se respecter. La "tolérance" ce n'est pas accepter l'intolérable.
Parlant d'intolérable, il faut lire «Nous n’avons pas à tolérer l’intolérable», de Djemila Benhabib. http://www.cciel.ca/nous-n%e2%80%99avons-pas-a-tolerer-l%e2%80%99intolerable-par-djemila-benhabib-essayiste/
Serge Charbonneau
Québec
Archives de Vigile Répondre
12 mars 2010Je ne vous cacherai pas que j'aime lire les texte de Serge Charbonneau. Il y a une fraicheur dans la spontanéité de de son écriture et une liberté dans ses réflexions qui donnent le goût de le suivre sur cette voie des échanges. Toujours bien accompagné par de nombreuses références qu'il met à la disposition de ses lecteurs et lectrices, il interpelle, démystifie, dissipe les écrans de fumée qui servent tellement bien les magiciens de la tromperie et de la manipulation. S'il ne donne pas toujours dans la nuance c'est souvent pour mieux marquer d'un trait fort certains points.
Dans la présente réflexion et dans un souci de garder aux mots leur véritable sens, je relèverai le fait que la RELIGION permet de couvrir bien des réalités, souvent en complète contradiction entre elles. Je pense, qu'en chacune, il y a de ces extrémistes fanatiques qui, à les analyser de près, n'ont pas beaucoup à voir avec la Religion à laquelle ils ou elles se réfèrent. Par exemple, pour ne parler que de la religion à laquelle je m'identifie,si nous comparons les ultra conservateurs catholiques dont l'Opus Dei est une expression avec les chrétiens qui s'inspirent de la théologie de libération on réalisera qu'ils n'ont pas beaucoup de choses en commun. Pourtant tous les deux se couvrent de la foi chrétienne (Religion catholique). En ce qui me concerne je préfère parler des problèmes susciter par le fanatisme qui s'empare d'institutions existantes, qu'elles soient religieuses, politiques, économiques, financières, pour en faire des "réalités qui s'avèrent être anti-sociales et oppressantes pour la majorité". S'il y a un problème, à mon sens, c'est moins celui de la religion que celui du fanatisme qui s'y inscrit. Je vois mal que la stricte "relation des humains avec Dieu" (religion), soit un "irritant" dans leurs relations entre eux. Si tel devait être le cas la priorité devrait être donnée aux normes fondamentales qui régissent les relations humaines. C'est l'application du même principe qui dit que les faits scientifiquement démontrés ont préséance sur les écrits bibliques et les déclaration ecclésiales. Dans ce dernier cas ce ne sont pas les conclusions scientifiques qu'il faut changer, mais la compréhension que l'on se fait de certains passages de la Bible et des enseignements de l'Église.
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12 mars 2010Ce n'est pas l'identité québécoise qui est menacée, enfin pas plus que les autres identités nationales à l'heure de la mondialisation. C'est le peuple québécois qui est menacé par des politiques d'immigration suicidaires
L'identité québécoise, comme la langue québécoise, est en constante évolution. Elle prend et elle abandonne.
La cigarette est arrivée au début du 20e siècle. Elle a atteint son apogée dans les années 60, au moment où on a découvert qu'elle tuait. Elle est tombée aujourd'hui à 20%. Elle devrait disparaitre au cours des 20 prochaines années.
La pizza est arrivée à Montréal dans les années 50 et dans le reste du Québec dans les années 60. Aujourd'hui, la pizza québécoise, différente de la pizza italienne, fait partie de notre régime alimentaire
Les premières Honda et Toyota sont arrivés dans les années 70. Aujourd'hui la moitié de nos chars sont japonais
Le soccer est arrivé dans les années 80. Aujourd'hui il y a plus de jeunes qui jouent au soccer qu'il y a de jeunes qui jouent au hockey
Dans les années 90, l'Internet est arrivé au Québec. Aujourd,hui, la plupart des Québécois sont branchés
Notre identité n'est pas statique; elle évolue comme évolue notre langue.
C'est notre peuple qui est menacé. On fond au Canada où il y aura bientot plus d'immigrants que de Canadiens français. On fond à Montréal, où on est tombé sous la barre des 50%, et on fond au Québec où on est à moins de 77%, rendant toute victoire du OUI bientôt impossible. Il est là le probleme. Pas dans notre identité, toujours relativement bien solide. Dans notre minorisation par l'immigration.
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11 mars 2010Il faut cesser de nous sentir "une petite souris".
Je crois que nous ne sommes pas un petit tas de merde que l'on piétine effrontément. Je crois qu'il est grand temps qu'on cesse de s'excuser, qu'on cesse d'être "tolérant". Je crois qu'il est grand temps qu'on cesse d'avoir honte de ce que l'on est. Je crois qu'il est grand temps qu'on ait la fierté de ce que nous sommes. Je crois qu'il est plus que temps qu'on cesse d'avoir peur de faire un Pays.
Je crois que nous avons des lois, comme la loi 101 et que nous devons l'appliquer fermement et s'il le faut, nous devons la renforcer. Je crois que nous devrions avoir une loi pour la laïcité. Je crois que nous devons faire NOS lois. Je crois aussi que nous devons cesser de dire que les lois d'ailleurs font la loi chez nous.
Je crois aussi que ce n'est pas en s'agenouillant de nouveau devant notre ancien crucifix du salon bleu que nous allons nous affirmer. Je crois qu'on a transformé nos églises en écoles de cirques, en salles de spectacles et en condo, je crois que nous nous sommes transformés. Je ne crois pas qu'on doive "se protéger" des immigrants en leur montrant nos vieux crucifix et en ressortant notre eau bénite pour les asperger. Je crois que tout simplement que nous devons dire qui nous sommes et où nous en sommes.
Je crois qu'il faut cesser d'avoir peur d'être assimilé et qu'on doive prendre conscience que «nous pouvons» assimiler. Je crois qu'il faut cesser d'être une minorité qui se fait dicter ses lois par un autre pays. Je crois qu'il est plus que temps que nous réalisions que nous sommes une majorité, une nation québécoise et que nous devons prendre en main notre Pays.
Il est grand temps qu'on cesse de penser que nous sommes nés pour un petit pain en laissant notre gâteau à tous les vautours qui nous entourent. Je crois qu'il faut cesser d'être des petits chiens galeux qui se mettent à tout moment la queue entre les jambes et qui donnent l'impression d'avoir honte d'exister. Il faut être un peu "pitbull" et avoir du mordant.
Il est temps qu'on cesse d'avoir peur de tout et même de son ombre. Je crois que nous devons dire ce que nous sommes. Je crois qu'il faut être fier de ce que nous sommes. Nous ne sommes plus un crucifix, nous sommes Vigneault, Leclerc, Charlebois, Tremblay, Chartrand, Lévesque, Merville, Laferrière, Rivard, Piché, Michel, Léveillé, Lapointe, Laliberté, Dion, Lauzon, Julien, Dufresne, Moffat, Lacombe, Deschamps, et tant d'autres. Nous sommes le fleuve et nous sommes l'hiver. Nous sommes le Tour de l'Île, nous sommes Lemieux, Rousseau, Riopelle, Vaillancourt, Gauvreau, Mousseau, Ferron, Miron. Nous sommes une «culture», nous sommes une langue, une langue qu'on fait parler à bien des gens qui prennent notre "accent" à force de vivre ici et d'aimer le Pays.
Ce n'est pas la "peur" qui peut nous préserver de la disparition, mais la fierté. Une fierté ferme, sans honte et sans peur.
Voilà pourquoi je disais que l'identité ne se perd pas, elle se transforme. C'est nous qui décidons comment nous la transformons. C'est nous qui faisons les pas. C'est nous qui pouvons nous renier et être "accommodant" en nous oubliant et en disparaissant sous toutes sortes de voiles.
Depuis plus de dix ans, on s'excuse d'avoir la loi 101, on ne l'applique plus. C'est nous qui nous effaçons et creusons notre propre tombe.
Je crois que nous devons cesser d'avoir peur et je crois que nous devons être fiers et nous tenir debout. Je crois que nous devons savoir ce que nous sommes, d'où nous venons, où nous allons et où nous en sommes. Je crois qu'il est de plus en plus urgent qu'on se donne un Pays (que nous avons en fait: Le Québec existe, nous devons simplement le "légaliser" et le "clarifier") et il est grand temps qu'on cesse d'avoir «peur».
Une identité, ça se transforme et surtout ÇA S'AFFIRME.
J'ai été surpris de ne pas avoir plus de textes qui disaient «Qui nous sommes» sous mon texte «Qui sommes-nous ?»
Il est grand temps d'être fier de ce que nous sommes. Et il est plus que temps qu'on affirme ce que nous sommes.
Ce n'est pas en ayant peur qu'on va avancer. Il ne faut pas avoir peur des "immigrants" ni des changements climatiques. Ça ne donne absolument rien d'avoir peur des réalités, des tempêtes et des changements. Si la peur du froid nous empêche de nous mettre un manteau, on va crever gelé. Je suis navigateur et je sais que la peur est le plus stupide des sentiments parce qu'elle paralyse et empêche de manœuvrer. Avec la peur on peut couler. Il est plus que temps qu'on prenne fermement la barre et qu'on manœuvre de façon assurée.
Nous devons accueillir les gens avec des règles claires. Nous devons dire fièrement ce que nous sommes et ce que nous voulons. Depuis toujours nous devons être maîtres chez nous et nous devons prendre les moyens pour être les seuls maîtres de notre Pays. Ce ne sont pas les nouveaux arrivants qui doivent faire les lois chez nous, ni un autre pays. C'est nous même qui décidons si nous disparaissons où si nous existons.
Serge Charbonneau
Québec
P.S.: Moi si je m'installais à San Sebastian, je crois que je deviendrais Basque plutôt qu'Espagnol parce que je connais bien la fierté basque et mes amis basques ont la fierté de leur langue et sont fiers d'être ce qu'ils sont. La première fois que j'ai rencontré une Basque, je lui ai parlé en espagnol, elle m'a dit "no entiendo", j'ai parlé en français, elle m'a dit "je ne comprends pas" ensuite en anglais elle m'a dit "don't understand" alors je lui ai dit"¿Que lengua usted habla?" Elle m'a répondu "Le Basque".
Serge Charbonneau
Québec
Jean-François-le-Québécois Répondre
11 mars 2010@ Serge Charbonneau:
«Va-t-on modifier nos lois pour accommoder un retour de l’ingérence religieuse dans nos vies ?
«Il ne s’agit pas d’immigration, ni d’identité. Il s’agit de lois et d’ingérence religieuse.»Acceptons-nous, oui ou non, de vivre selon des règles religieuses du Moyen-Âge ?Acceptons-nous de vivre avec le retour du sexisme outrancier ?
Voilà les vraies questions.
Non, en général, nous n'acceptons pas ce genre de chose. Mais ce que nous en pensons, n'importe pas beaucoup, car tant que le Québec fait partie du Canada, c'est l'interprétation que fait la Supreme court of Canada de la charte de Trudeau, qui fait toute la différence...
Bien sûr, la question de pratique religieuse est centrale, dans ce cas-ci. Mais je crois qu'il y a autre chose: c'est qu'une partie du Tiers Monde déménage chez nous, voulant se reproduire, avec sa façon de vivre et de faire les choses, en sol québécois.
Archives de Vigile Répondre
11 mars 2010Monsieur Charbonneau,
Je vous ai applaudi pour votre texte précédent. Je serai plus nuancé pour celui-ci. «L'identité, écrivez-vous, ne se perd pas, elle se transforme.» Sans doute. Encore faudrait-il faire toutes les distinctions et les précisions qui s'imposent. Est-ce à dire que l'assimilation, ça n'existe pas ? Des millions de Canadiens-Français hors Québec, et même au Québec, ont été anglicisés, anglo-américanisés. Assimilation ou simple «transformation d'identité» ?
Une immigration normale n'est en rien une menace pour l'identité d'un peuple, surtout celle d'un peuple indépendant. Mais une immigration massive chez un peuple toujours annexé, c'est une toute autre paire de manches. Et cela, votre texte précédent, il me semble, le montrait bien.
Le problème auquel nous faisons face se pose d'une façon de plus en plus claire.
Transformé en l'espace de deux ou trois générations en un petit melting-pot où les Canadiens-Français (pour le dire ainsi) ne seraient plus qu'une minorité parmi d'autres, comment le Québec résistera-t-il alors à l'envie d'adopter la langue et la sous-culture du vaste et puissant melting-pot voisin ?
Voilà la question !
Et ce n'est pas du tout, vous en conviendrez, une question de race ou de sang. Notre culture nationale pourrait être facilement transmise aux descendants des immigrés que recevons, si du moins ceux-ci n'étaient pas si nombreux. Sans État indépendant et ne formant toujours qu'à peine 2% de la population nord-américaine, avons-nous collectivement la force d'arracher à l'orbite culturelle anglo-américaine pour les entraîner dans la nôtre des immigrants que nous recevons au nombre de 55 000 par année, sans compter les réfugiés, vrais ou faux, qui relèvent directement d'Ottawa ?
Il ne faut pas nous comparer à des pays européens. En Amérique du Nord, si on fait abstraction du Mexique, il n'y a au fond que deux nations : la nôtre et l'anglo-américaine. Autrement dit, démographiquement parlant, une souris à l'ombre d'un éléphant. En Europe, il y a des dizaines de nations fort variées entre lesquelles existe un équilibre bien relatif, certes, mais beaucoup plus réel qu'ici. C'est l'une des raisons pour lesquelles des phénomènes inconcevables là-bas le sont parfaitement chez nous. Par exemple, on n'a jamais vu et on ne verra jamais un immigrant péruvien qui s'installe à Paris s'y germaniser, même si la France a pour principale voisine la puissante Allemagne. Mais le même immigrant péruvien qui s'installe à Montréal, le voir s'y anglo-américaniser, cela n'a hélas rien d'inusité. Ce fut même jusqu'à une date récente la norme historique. Il a fallu rien de moins qu'une loi pour renverser quelque peu cette tendance et tous savent à quel point cette loi est maintenant édentée.
Évidemment, de tout cela, les immigrés ne sont en rien responsables. Ici comme ailleurs, ils penchent du côté du plus fort. Nous ferions de même à leur place. Émigrerions-nous en masse au pays basque espagnol que nous aurions tendance, pour la plupart, à y devenir Espagnols plutôt que Basques.
Les responsables, ce sont les dirigeants politiques à la solde des capitalistes. Ce sont eux qui se servent de l'immigration massive comme d'une arme pour briser la cohésion culturelle de chaque nation et y paver la voie au rouleau compresseur anglo-américain, Hollywood et Wall Street. Aussi ont-ils vite compris que, de toutes les nations, la nôtre est l'une des plus vulnérables. La nôtre, oui, petite souris aux portes de l'éléphantesque Empire.
Luc Potvin
Verdun