Le Québec / Réel et imaginaire

De l'illusion au rêve

Le "Nous" - l'expérience québécoise


Qu’est-ce que le Québec réel?

Actuellement le Québec va bien. Historiquement, nous sommes probablement au sommet de notre évolution comme peuple. Depuis la Nouvelle-France, il n'y a jamais eu autant de gens instruits, l'économie va bien, nos artistes sont reconnus à travers le monde, et toute proportion gardée, nos chercheurs et nos universitaires font bonne figure sur le plan international. Avec la loi 101 nous avons ralenti l'anglicisation de Montréal. De plus en plus d'anglophones et d'immigrants parlent le français. Mais est-ce bien le Québec réel? Oui, bien sûr, à court terme, c'est la réalité, mais qu'en est-il des prochaines décennies. Avec le vieillissement de la population, la fragilité de la loi 101 et le statut politique réel du Québec (une province canadienne) cette lune de miel historique ne saurait durer. En effet, cette fenêtre historique n'est qu'illusion. Nous nous croyons québécois alors que dans les faits nous sommes toujours des canadiens français.
Demandez-le aux gens qui vivent au Québec et qui ne sont pas de souche.
Demandez-leur s'ils se sentent québécois. Malheureusement, la majorité des immigrants au Québec, comme dans le reste du Canada, se sentent canadiens. Pour eux les Québécois se sont des Canadiens français. Pouvons-nous les en blâmer alors que pour beaucoup de québécois de souche le qualificatif québécois est consciemment ou inconsciemment synonyme de canadien français pour eux aussi. Et c'est là le drame.
Comment voulez-vous qu'un individu qui arrive de l'Inde, de Chine ou de Pologne devienne canadien français. C'est impossible! Il pourrait devenir québécois, mais jamais il ne pourra devenir canadien français. Et jamais il pourra devenir québécois si cela signifie, dans les faits, être canadien français. Tant que le Québec ne sera pas un pays indépendant nous serons toujours des Canadiens français et tant que nous serons des canadiens français il sera difficile pour ces nouveaux arrivants d'être solidaires de notre défi de garder cette nation francophone en Amérique. Notre réalité actuelle ne tient qu'à une loi qui peut être aboli à tout moment. Lorsque nous perdrons notre avantage démographique dans 20 ans, 40 ans ou 60 ans, cette loi sautera et ce sera le déclin du fait français au Québec. Comme le disait Jean Chrétien, nous deviendrons un gros Nouveau-Brunswick. Tant que le Québec ne sera pas un pays indépendant il sera toujours un pays imaginaire, un leurre.



Le Québec imaginaire?

J'aimerais plutôt parler du pays rêvé. Un pays indépendant en collaboration économique, politique et culturelle continuelle avec ses voisins canadiens et américains. Un pays ouvert sur le monde, qui joue d'influence auprès des autres nations et qui contribue au mieux être de la planète. Un pays où ses habitants sont solidaires, où la prospérité est présente, où la richesse individuelle est possible, mais où le bien-être des plus démunis est pris en compte. Un pays désireux de se développer au plan économique et social, mais qui demeure soucieux de son environnement. Un pays où toutes les personnes qui l'habitent se sentent et se disent québécoise. Un pays où la grande majorité a le souci du maintien et du développement de la langue française en Amérique. Un pays laïque où la tolérance est de mise et où les valeurs de respect et de liberté sont présentes et déterminent nos droits et nos lois : respects des égalités entre les races, égalité entre les hommes et les femmes, égalités entre les personnes quelque soit leur langue, leur religion, leur orientation sexuelle ou leur opinion.

Robert Groleau


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