Légitimité c. Légalité

De jure, le Québec ne fait plus partie du Canada (2)

Tribune libre

Pour répondre à Pierre Cloutier concernant l'article: "De jure, le Québec ne fait plus partie du Canada".
Cher ami Pierre,

Merci pour les précisions juridiques, Maître. Je suis bien conscient que toute cette jurisprudence a un pouvoir de blocage formidable. Le Québec en sait quelque chose.
Mais voilà, je suggère d'en faire fi, comme en ont fait fi de nombreuses nations pour atteindre leur indépendance. Une proclamation unilatérale de l'indépendance du Québec permettrait une avancée formidable. Beaucoup de pays ont ainsi procédé. Le référendum est souvent venu après.
Nous en sommes là. N'acceptons plus les lois, conventions et traditions désuètes, devenus supposément incontournables.
Référons nous plutôt à l'Assemblée nationale des élus en tant que pouvoir suprême.
J'entendais Gil(les(?)Rémillard à l'émission biographique du canal de l'Assemblée nationale dire que cette constitution de 1982 non signée par le Québec ne changeait rien. AH OUI! Ça doit pas valoir grand chose un papier comme ça.
Je préfère me fier au bon sens du peuple plutôt qu'aux conventions et traditions dépassées qui furent érigées par des individus qui exigeaient des privilèges royaux. De quel côté êtes-vous, mon cher Pierre? Du côté des lois et conventions qui se veulent un cadenas pour l'avenir de la Nation québécoise ou du côté de ceux qui refusent de se laisser emberlificotés par ces discours légaux sans légitimité car imposés par la force(1759)et par des non-élus.
Bref, il faut considérer la légitimité avant la légalité dans le cas ici présent.
Oui! Outrepassons la légalité quand elle est illégitime, S.V.P.
Et oui! Ça s'appelle RÉSISTANCE, mais sans violence.
Ceci dit, je propose que le gouvernement du Québec ou une Assemblée constituante, rédige dès que possible sa propre constitution et qu'elle permette un avancement vers l'auto-détemination de la Nation et du peuple québecois.
Je te souhaite fraternellement, ainsi qu'à tous ceux qui travaillent pour Vigile et donc pour l'indépendance du Québec, une très bonne année.
Alain Raby, Saint-Jean-Port-Joli
PS. Bienvenue à la GRANDE MARCHE PATRIOTE, le 20 mai prochain lors de la Fête des patriotes. Voyez Facebook sous cette appellation.Cette manifestation populaire demandera l'abolition du poste de lieutenant-gouverneur.Le peuple parlera.

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Alain Raby118 articles

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Né à Mont Saint Michel, Qc

Bac en pédagogie - Hull

Maîtrise en Relations Internationales.

University of the Americas - Mexique 1971

Scolarité de doctorat en sciences politiques - Université Laval

Enseignant à Saint-Claude, Manitoba

Globetrotter et commerçant-importateur - Art populaire des cing continents à Saint Jean Port-Joli - Les Enfants du Soleil





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9 commentaires

  • Marcel Haché Répondre

    2 janvier 2013

    Le référendisme agit comme une lunette : ce qui est recherché paraît éloigné, ce qui nous désole. Ce qui est proche et qui entrave paraît insurmontable, ce qui nous désole encore plus.
    La gouvernance souverainiste, ou indépendantiste, ou même provincialiste de merde, toute l’action d’un gouvernement qui enlèverait cette maudite lunette pourrait s’éclaircir et garder espoir.
    Ce n’est pas la Cause qui est le problème. Le problème, c’est l’angle de défense, qui devrait être un angle d’attaque.
    Poser qu’une négociation Québec-Canada serait un préalable à toute manœuvre sérieuse de la part du gouvernement québécois, c’est succomber à la vieille ruse péquiste des années 70, le référendisme, qui n’avait été utile uniquement pour prendre le pouvoir, rien d’autre. Cette ruse avait donné tout ce qu’elle pouvait. Le ballon est crevé depuis longtemps. Inutile de souffler dedans. Il est requis depuis d’enlever sa lunette pour constater les dégâts infligés à notre Cause.
    Mais alterner sans cesse entre le référendum et l’élection référendaire, c’est imprimer à une Marche qui tourne en rond, le même mouvement que celui d’une couleuvre. Cela ne pas mener bien loin.
    Peut-être que la gouvernance souverainiste ne pourra mener loin, peut-être, rien n’est jamais assuré, mais du moins cette méthode change d’angle. Après deux référendums perdus, après les claques reçues par le P.I. puis O.N., il serait requis de bien ajuster ses lunettes : les derniers résultats électoraux indiqueraient véritablement les forces en présence, très exactement comme les résultats du référendum de 80 l’avaient révélé aux « fédéraux », ce qui leur avaient servis de tremplin au rapatriement de la constitution.
    Le gouvernement péquiste est minoritaire. La conquête d’une majorité pourrait créer le même momentum en sa faveur que celui dont avait déjà profité le gouvernement Trudeau à l’époque, mais en sens inverse. Je sais, passer son tour, passer son tour à l’élection sans renoncer, se marcher sur le cœur, reculer, oui, reculer un peu : grosse job pour les couleuvres.

  • Archives de Vigile Répondre

    1 janvier 2013

    Encore le Kosovo...qui n'est nulle part (ONU, UNESCO, Comité Olympique, etc...) a cause du droit de veto de la Russie au Conseil de Sécurité...et qui va rester un état croupion aussi longtemps qu'il plaira a la Russie (qui défend la minorité serbe).
    A tous ceux qui échafaudent des scenarii pour tenter de ne pas passer par un référendum (une question claire) et une majorité de oui il est utile de rappeler les principes suivants;
    C'est la loi du pays, que nous ayons signé la constitution ou pas, et Ottawa pourra facilement faire valoir son point de vue sur la scene internationale.
    Nous n'obtiendrons AUCUNE reconnaissance internationale tant et aussi longtemps qu'une négociation sur les termes de la séparation et l'échéancier n'auront pas été agrées par la puissance occupante du territoire (le Canada) et le futur état (Le Québec).
    Nous avons absolumment besoin, pour des raisons diverses, historiques, stratégiques, politiques, économiques, de la reconnaissance des USA, de la Grande-Bretagne et de la France, je ne vois aucun de ces gouvernements faire quoi que ce soit avant un accord entre le Canada et le Québec. Même si nous pouvons nous plaindre des politiques de Ottawa il serait idiot d'ignorer l'excellente réputation du Canada sur la scène internationale. Le reste suivra.
    Il faudra faire face aux demandes des peuples autochtones qui auront de grandes chances devant une cour arbitrale internationale de voir leurs droits ancestraux garantis et probablement d'obtenir autre chose (indépendance, rattachement au Canada, états associés) que ce que veut leur réserver le programme du PQ en cette matière...et ici bien entendu on ne parle pas des fantasmes du style rattachement de l'Outaouais ou de Westmount au Canada...
    L'équation pourrait être différente si nous parlons de révolte ou d'insurrection populaires mais ce n'est pas le style de la maison.

  • Archives de Vigile Répondre

    31 décembre 2012

    Il ne suffit pas d'être volontariste pour qu'une chose arrive.
    Si les citoyens du Québec sont pleinement conscients que l'abolition du poste de Lieutenant-Gouverneur du Québec constitue sur le plan politique et sur le plan juridique une déclaration d'indépendance, il n'y pas de problème puisqu'un tel geste pourrait être approuvé par référendum et devenir effectif. Mais, il y a un mais.
    Il y a beaucoup de citoyens québécois qui sont d'accord avec l'abolition du poste de Lieutenant-Gouverneur tout simplement parce qu'ils considèrent que le poste est inutile et qu'il constitue une dépense injustifiée, sans nécessairement être d'accord pour se séparer du Canada.
    Les sondages auxquels fait référence Alain ne le disent pas, car le choix n'a pas été posé aux gens. Voilà la différence et elle est de taille.
    Il ne faut pas agir en hypocrite dans ce dossier. Si on oublie de mentionner aux citoyens que l'abolition du poste de Lieutenant-Gouverneur est contraire à la constitution canadienne et entraîne nécessairement un geste de rupture et de défi à l'endroit du Canada et indirectement une déclaration d'indépendance, cela peut se retourner contre les souverainistes.
    Par contre, si les enjeux sont clairs et qu'un gouvernement est prêt à en expliquer la portée et les conséquences, je pense que cette stratégie pourrait - je dis pourrait - peut-être être payante.
    Mais je le dis et je le répète : je doute fort que le PQMarois emprunte cette voie.
    Et je doute fort que la majorité des gens qui appuient l'abolition du poste de Lieutenant-gouverneur soient d'accord pour en faire un geste de rupture à l'endroit du Canada et que cela soit considéré comme une déclaration d'indépendance.
    Par contre, rien n'empêche le Québec d'avoir sa propre constitution - de préférence citoyenne - comme Étienne Chouard le propose - et de remettre l'entrée en vigueur des clauses de rupture - ex: Lieutenant-Gouverneur, cour suprême du Québec etc - après un référendum gagnant.
    Politiquement, tout est possible et le juridique va suivre. Par contre, si on n'a pas la majorité du peuple avec nous, soit sur une question subsidiaire comme l'abolition du poste de Lieutenant-Gouverneur ou sur une question générale comme l'indépendance, ce sera quasiment impossible que ces gestes de rupture deviennent effectifs.
    Pierre Cloutier

  • Archives de Vigile Répondre

    31 décembre 2012

    Prendre la question par le biais de la légitimité c'est la renvoyer au débat public et éventuellement au verdict populaire. La prendre par le bout de la légalité risque de la confiner trop à la classe politique et aux experts. La première approche favorise une critique radicale du régime fédérale et une prise de conscience plus profonde. Me semble donc plus pédagogique et plus porteuse de résultats et de choix durables.
    GV

  • Archives de Vigile Répondre

    30 décembre 2012

    Le PQ-Marois n'a pas à suivre la voie de Pierre, Jean et Jacques. On n'a qu'à s'écrire une constitution et l'appliquer sur notre territoire, c'est tout!

  • Archives de Vigile Répondre

    30 décembre 2012

    Mon cher Alain,
    Cela me fait drôle de me faire demander de quel côté je suis après 50 ans de militantisme.
    Je l'ai écrit souvent ici même sur Vigile : l'abolition du poste de Lieutenant-gouverneur serait un geste de rupture important à l'endroit du Canada anglais et il faut juste en être conscient avant de le poser et surtout avoir l'appui du peuple qui aura compris toute l'importance du geste, car beaucoup s'imaginent que le Québec peut le faire sans aucun problème juridique, tout simplement pour des questions d'économie.
    Idem pour la déclaration d'indépendance. Le gouvernement du Québec pourrait faire une déclaration d'indépendance sans violer le droit international - voir la décision de la CIJ sur le Kosovo - mais cela ne rendra pas son indépendance effective, car pour cela il faut la reconnaissance internationale, qui est une question politique. Or, il est douteux que tous les pays - particulièrement le Canada, les États-Unis et leurs alliés - reconnaissent l'indépendance du Québec si celle-ci ne résulte pas d'une décision majoritaire du peuple québécois.
    En tout cas, une chose est claire : le PQMarois n'empruntera jamais cette voie.
    Pierre Cloutier

  • Archives de Vigile Répondre

    30 décembre 2012

    La monarchie ne constitue pas une valeur québécoise et si on demandait aux gens sur la rue ce qu'ils en pensent, une majorité répondrait, qu'elle aille se faire cuire un oeuf!

  • Archives de Vigile Répondre

    30 décembre 2012

    Bonjour Monsieur Raby,
    Je viens de lire vos trois derniers textes et ce faisant, j'ai ressentie comme une bouffée d'air frais. Je suis entièrement d'accord avec votre point de vue!
    J'espère que l'année 2013 nous fera avancé concrètement vers ce pays que nous désirons. Vous avez décrit de façon concise la manière d'entreprendre sans tarder les moyens pour y arriver.
    Bonne année 2013 à vous et à tous les patriotes!
    Lawrence Tremblay.

  • Archives de Vigile Répondre

    30 décembre 2012

    Effectivement, nous n'avons pas à attendre quoi que ce soit pour confectionner notre propre constitution du peuple du Québec.
    Au retour de la session, Marois n'a qu'à convier le peuple à des rencontres dans toutes les régions du Québec dans le genre de celles qui ont précédé le référendum de 1995.
    À la suite de ces rencontres, un comité serait mandaté d'écrire un avant-projet de loi dite: La Constitution de la nation Québécoise .Lorsque Marois aura obtenu sa majorité en Chambre, elle pourra la soumettre au vote des députés de l'Assemblée nationale puis il y aura proclamation de celle-ci.
    On l'applique et la met en vigueur immédiatement et si le gouvernement du Canada s'avisait de l'invalider comme il a fait avec la Charte de la Langue française, on la soumet au peuple par voie référendaire. On la constitutionnalise et le Canada est bien baisé.
    On ne demande pas aux Québécois et Québécoises s'ils veulent se séparer du Canada. On les convie à mettre sur papier leurs valeurs propres et de les proclammer pour en faire la loi du Québec.
    Le reste viendra par lui-même. Nous obtiendrons bien tous les appuis internationaux nécessaires.