Depuis plusieurs années, les décideurs partout en Occident ont été de toute évidence incapables de donner le sentiment à la classe moyenne qu’elle pourrait aspirer à vivre mieux et ainsi permettre à ses enfants de vivre encore mieux que les parents.
Les décideurs ont aussi failli à leur tâche, impuissants à protéger les citoyens contre le terrorisme islamique, qui tue, mais aussi pollue les esprits et les cœurs. Les décideurs sont devenus eux-mêmes victimes des nouveaux barbares. Les armées et la police sous leurs ordres arrivent difficilement à contrôler ces hordes de loups qui se faufilent dans les replis des villes où ils se terrent afin de passer à l’action.
Les décideurs ont fermé les yeux devant les exploiteurs de tout acabit. Par intérêt, par aveuglement ou par incompétence, ils ont remplacé l’action par la communication. Si bien que leurs discours remplis de promesses qu’ils savent ne jamais pouvoir tenir sont autant de gifles encaissées par les citoyens.
Privilèges
Les décideurs ont souvent évité de décider, car tout choix risque de déplaire à une partie de leur électorat. Or, les politiciens veulent être réélus, les gens d’affaires désirent engranger plus d’argent, les syndicats verrouillent les conventions collectives et les élites médiatiques assurent leur pérennité grâce aux technologies qu’elles contrôlent.
Un personnage comme Donald Trump n’aurait jamais accédé au pouvoir suprême si depuis des décennies les divers dirigeants n’avaient pas persisté dans une vision légaliste de leurs actions et ne s’étaient pas révélés impuissants à contrer les retombées de la mondialisation, qui ont écrasé les classes moyennes, les dépouillant de leurs emplois, donc de leur pouvoir d’achat.
La morale
La mondialisation telle qu’appliquée a donc broyé les travailleurs manuels pendant que le système d’éducation se vidait de son contenu pour produire des techniciens de haut niveau, certes, mais peu aptes à s’interroger sur la morale qui a présidé à cette révolution technologique.
Le multiculturalisme qui déracine l’identité, fruit de l’histoire et de la culture individuelle et collective, a plongé les peuples dans un relativisme où ils perdent à la fois leur assurance et la capacité de se définir face à l’Autre. Trop de gens ne comprennent plus qui ils sont et n’ont qu’une vision floutée du bien et du mal. Ils sont perplexes, pour ne pas dire perdus, devant les bouleversements qui obligent à redéfinir, par exemple, la nature même de l’être humain, son orientation sexuelle et les relations entre les sexes.
Les peuples sentent confusément que ce XXIe siècle marque la fin de la civilisation dans laquelle ont baigné leurs ancêtres. L’inconnu est leur seul avenir. À peu près tout ce à quoi ils se sont identifiés a été mis à mal ou déboulonné. Ils ne savent plus départager le vrai du faux. Or, Donald Trump est un homme qui affiche une absence totale de doute. C’est l’homme des solutions simples et rapides alors qu’ils n’ont subi que les hésitations et les demi-vérités des décideurs, qu’ils rejettent d’emblée. Voilà pourquoi aujourd’hui Donald Trump devient président des États-Unis.
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