Créer la Banque du Québec

Par la nationalisation des Caisses Populaires

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Tribune libre

Nous sommes maintenant en 2016 dans un monde où la Finance et les grandes institutions bancaires régissent, qu’on le veuille ou non, la politique. Nous n’avons qu’à regarder le ratio de dette par pays pour comprendre que le peuple est rendu l’esclave des grandes institutions financières de la planète. Juste au Québec, la dette nationale frise les 278 milliards de dollars, soit près de 11 milliards uniquement à payer en intérêts par le gouvernement du Québec à ses créanciers.

Je ne vous apprendrai également rien en vous disant que le budget de l’intérêt de la dette au Québec est le troisième en importance après celui de la santé et de l’éducation.

Pratiquement, il est impossible de venir à bout de cette colossale dette sans trouver des ressources naturelles à exploiter à grande échelle, et ce, sans hypothéquer l’environnement.

Alors, que pouvons-nous faire pour nous enrichir collectivement sans pour autant faire une vente de feu du patrimoine québécois?

Je ne suis certes pas un spécialiste du monde bancaire et encore moins un grand économiste, mais j’ai toutefois la piqure de la politique et une passion sans nom pour le Québec.

Voilà pourquoi je propose de nationaliser la Caisse Populaire Desjardins et d’en faire la première grande banque du Québec qui appartiendrait au gouvernement, soit à tout le monde…

Ce qu’il faut comprendre dans ce processus, c’est que la nationalisation de la Caisse Populaire ne couterait rien à l’État puisque nationaliser une entité qui est déjà une coopérative, revient à reprendre ce qui appartient déjà au peuple, mais cette fois-ci, au service direct du peuple, soit en redistribuant par l’entremise du gouvernement, certains revenus venant des profits de la nouvelle banque étatisée, et ce, par divers programmes sociaux ou autres investissements.

Avec la nationalisation des Caisses Populaires, nous pourrions avoir près de 2 milliards supplémentaires en profit net à investir par année dans plusieurs secteurs névralgiques de notre économie ou bien, directement, par exemple, dans le secteur de l’éducation afin de se rapprocher de la gratuité scolaire ou, tout simplement, de financer une allocation supplémentaire par enfant, ce qui enrichirait directement les foyers, ce qui stimulerait par le fait même l’économie du Québec.

Il ne faut également pas oublier que l’actif total de Desjardins est d’environ 248 milliards, ce qui ouvre un colossal éventail de possibilités quant à ce qui pourrait être fait pour le Québec avec ce nouveau levier.

En effet, nous pourrions prendre une partie de cette somme pour acheter une portion de notre dette à l’étranger afin de baisser les intérêts à payer sur cette dernière, ce qui d’emblée dégagerait de l’argent supplémentaire pour autres opportunités que de payer de l’intérêt sur la dette et d’enrichir ainsi d’autres banques internationales…
Il ne s’agit ici que d’un exemple parmi tant d’autres.

Cependant, imaginer toutes les possibilités pour le Québec si nous accomplissions cette nationalisation.

Ne serait-ce pas cela, être maître chez nous? Cette nationalisation ne pourrait-elle pas nous émanciper de la peur face au désir que le Québec devienne un jour un pays?

D’ailleurs, nous n’aurions pas été obligés d’emprunter à l’extérieur pour investir dans Bombardier si nous avions notre propre capacité à nous financer ou bien à nous emprunter de l’argent sans payer de l’intérêt.

Nous ne serions également pas pognés dans une logique d’austérité libérale qui n’a que pour but de briser habillement et par la peur, le modèle de solidarité du Québec afin de nous rendre plus esclave d’une forme d’oligarchie.

Évidemment, plusieurs vous diront que de nationaliser la Caisse Populaire est une utopie. Toutefois, ne laissez pas les représentants et les sbires des grandes banques vous dire que ce n’est pas possible. Ils ne veulent pas perdent leurs mainmises sur ce secteur névralgique, mais oh combien lucratif qu’est le domaine bancaire privé.

Sortons des sentiers battus et jouons-nous aussi à armes égales le jeu de la vie!

Desjardins en chiffres

• 248,1 G$ en actif total
• 1 959 M$ d’excédents après impôts et avant ristournes
• 1er groupe financier coopératif au Canada
• Un ratio de capital de la catégorie 1A de 16,0 %, toujours parmi les meilleurs de l’industrie bancaire
• D’excellentes cotes de crédit :
AA (DBRS), A+ (Standard and Poor's), Aa2 (Moody's), AA- (Fitch)
• Fondée en 1900 par Alphonse et Dorimène Desjardins
• Au 7e rang des meilleures entreprises citoyennes au Canada selon Corporate Knights (édition 2015)
• 3e coopérative financière la plus socialement responsable selon le magazine Maclean’s (édition 2015)
• 1er rang nord-américain du classement 2015 World’s 20 Strongest Banks de l’agence financière Bloomberg

L'auteur est un ex-attaché et conseiller politique, ex-journaliste, blogueur politique ainsi que philosophe à ses heures


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7 commentaires

  • Archives de Vigile Répondre

    28 décembre 2016

    Nationaliser les caisses Desjardins n'est pas la solution car si nous observons comment l'état québécoise gère les ministères à mon avis serait un fiasco. Avez vous pensé que tout les employés devenus fonctionnaires (rond-cuir) dont leurs salaires doubleraient avec une protection en or pour la vie comment croyez vous que les caisses pourraient survivre. Je ne comprend pas ceux qui préconisent cette action ne voient pas comment la gestion du système de la santé est efficace, le ministère de la justice, l'environnement, le transport l’enseignement, Pourtant ce cafouillis politique au Québec devraient nous enseigner la prudence et se rouler les manches pour améliorer ce que nous avons avant d'en créer d'autres organistes.
    Je sais que l'on me traitera de négatif mais il faut bien faire face à la réalité.

  • Jean Lespérance Répondre

    22 mai 2016

    Il est vrai que les banques sont de juridiction fédérale mais si le Québec voulait vraiment avoir une banque, nous pourrions en avoir une sans la permission du fédéral. Il suffit de lui donner au autre nom comme la Banque du Vatican appelée l'Institut des oeuvres religieuses. (IOR). Toute institution peut prêter si elle a en caisse l'argent pour le faire. On peut commencer petit et avec les années devenir grand. Mais c'est tout un défi compte tenu du degré de corruption existant au Québec. On a vu à quel point c'est difficile avec le Fonds des travailleurs de la FTQ. Une vraie banque ( de voleurs) avec ses pouvoirs, cela il faut l'oublier tout de suite.

  • Jean Lespérance Répondre

    20 mai 2016

    C'est la pire chose qu'on pourrait faire. On voit bien que vous n'avez pas étudié les Accords de Bâle. Les banques nous ont mis dans le trou en nous endettant, en rajouter une de plus, ne résoudrait pas le problème. Il faut savoir que la nature humaine, étant ce qu'elle est, les nouveaux banquiers n'hésiteraient pas une seconde à imiter les anciens. On peut avoir une Banque du Québec à une seule condition, d'être capable d'en faire la seule banque à faire des prêts hypothécaires en garantissant 100% des prêts comme les caisses le font présentement. Pour avoir une banque honnête, ça prend un gouvernement honnête, pas de gouvernement honnête, pas de banque honnête. Les gouvernements s'arrogent le droit de laisser faire aux banques tout ce qu'elles veulent. Les banques volent et payent les dépenses des partis politiques.
    On ne doit pas toucher aux caisses, y compris la Caisse de dépôt et Placement qui veut déroger de son mandat en se mêlant de vouloir subventionner nos infrastructures avec un train léger sur rails.

  • François A. Lachapelle Répondre

    20 mai 2016

    Excellente idée que de créer la Banque du Québec en nationalisant le Mouvement Desjardins. Votre suggestion est celle d'un sage visionnaire.
    Je crois que l'ex-présidente du Mouvement Desjardins, Mme Monique Leroux, avait prévu le coup en souhaitant que le Mouvement Desjardins obtienne une Charte fédérale pour éviter toute tentative de nationalisation par le Québec.
    Ce sujet doit être débattu d'urgence durant la course à la direction du PQ avec la contribution des membres. Cette consultation serait un exercice de notre démocratie en marche. En avant tbrnc ! Aaaah !
    Il est évident que les banques privées "canédiunes" exagèrent en imposant des taux d'intérêts sur la création de monnaie par le crédit. Ce privilège de création de monnaie "ex nihilo" doit revenir au peuple du Québec et à son Gouvernement.
    La nouvelle Banque du Québec abolirait les frais d'intérêts sur les prêts et les remplacerait par: a) des coûts raisonnables pour couvrir les frais d'opération ( salaires des employés, entretien des immeubles et des biens meubles, systèmes informatiques, chambre de compensation, etc.
    b) Émission à chaque citoyen à sa demande d'une carte bancaire comme la carte "soleil" des soins de santé. Le crédit de cette carte bancaire serait sans intérêt et régit par des quotas de crédit comme les quotas d'examens médicaux fournis dans le réseau de la santé du Québec. Les cartes de crédit existantes continuent leur vie: tous les soldes sont payés avant échéance: pas d'intérêts dus.
    Tu veux t'acheter une automobile: serait-ce une Lada ou une Mercedes ? Tu pèses 60 kg ou tu pèses 200 kg. Ça pourrait ressembler à une organisation communautaire comme dans une troupe scoute ou dans l'armée. Je vois vos visages s'assombrir . . . sans raisons. Place à la consultation donc.

  • Archives de Vigile Répondre

    20 mai 2016

    « L’union du Haut et du Bas-Canada ainsi que la Confédération nous ont été imposées dans un but hostile à l’élément français et avec l’espérance de le faire disparaître dans un avenir plus ou moins éloigné. » — Honoré Mercier, le 4 avril 1893
    La stratégie des anglophones est de conserver à tout prix le contrôle sur l'argent. Ils peuvent de temps consentir des accomodations raisonnables aux francophones. Mais jamais sur un sujet qui peut réduire ou menacer leur emprise sur l'argent.
    Lors de la Constitution de 1867 ont s'est assuré de limiter le pouvoir de contrôle des francophones dans les banques en s'asurant qu'elles soient de juridistion fédéral. http://www.theglobeandmail.com/report-on-business/top-business-stories/english-oppression-of-french-at-heart-of-canadas-strong-banks-study/article10967461/
    On se souviendra de la saga Robert Carpeau vs Royal Trust ou les 5 grandes banques Canadiennes ont complotées pour lui interdire l'accès au contrôle de l'institution. ttp://www.theglobeandmail.com/report-on-business/trudeaus-folly-was-oil-mulroneys-is-banking/article1075397/
    Même Paul Démairais a frappé son plafond de verre francophone lorsqu'il a tenté s'approprier le contrôle du Canadien Pacifique. http://www.nytimes.com/1981/09/09/business/a-stake-in-canadian-pacific.html.
    D'actualitée, la récente maneuvre canadienne "Commission nationale des valeurs mobilières" pour encore réduire l'influence des francophones dans la finance. http://affaires.lapresse.ca/economie/canada/201407/10/01-4782605-commission-nationale-des-valeurs-mobilieres-quebec-sopposera.php
    Des milliers d'autres petits et grands événements, trop nombreux à décrires.
    C'est une approche au problème de la relation Québec-Canada qui n'a jamais été suffisamment recherché, exploré, exploitée, écrit. L'emprise de la l'argent par les anglophones au canada c'est aussi l'emprise des anglophones sur les francophones. C'est le noeud gordien que le Québec doit résoudre pour gagner sont indépendance.
    Toutes initiatives qui tend, quelque soit peu, a fissurer cette offensive contre le Québec, est une approche qui mérite d'être poursuivie.

  • Archives de Vigile Répondre

    19 mai 2016

    À qui profite Desjardins, sinon aux québécois eux-mêmes?
    Il faut mettre en contexte cette dette qu'on dit monstrueuse. L'IRIS le fait très bien ici: [https://www.facebook.com/IRISrecherche/videos/961444213889550/?video_source=pages_finch_main_video->https://www.facebook.com/IRISrecherche/videos/961444213889550/?video_source=pages_finch_main_video]

  • Serge Jean Répondre

    19 mai 2016

    C'est à ça que ça sert l'indépendance d'un peuple dans son pays.