Course à la direction du PQ: le livre de Lisée, une dépense?

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L'art de s'auto-pelure-de-banane-iser

(Québec) Les coûts de production du livre de Jean-François Lisée risquent de devoir être inscrits au carnet des dépenses de la campagne à la chefferie du député péquiste de Rosemont.
M. Lisée, qui est devenu le cinquième aspirant-chef déclaré dimanche soir, a officiellement lancé lundi son livre Le journal de Lisée. Selon la Loi électorale, les coûts de production, de distribution et de promotion de l'ouvrage devront être comptabilisés si le livre vise à mousser la candidature de M. Lisée.
Au bureau du Directeur général des élections (DGE), le porte-parole Denis Dion explique que si la publication du livre était prévue avant qu'il soit question d'une course au leadership, le camp Lisée n'aura pas à tenir compte de la dépense.
La date du dernier scrutin, le 7 avril, le jour où Pauline Marois a démissionné, représente «ce moment où on a su qu'il y aurait vraisemblablement une course à la direction», dit-il.
Or, le projet de livre, qui devait au départ être un recueil de ses blogues, a germé dans l'esprit de son auteur «après l'élection», de l'aveu même de M. Lisée. «J'ai commencé à l'écrire et je me suis dit que je ne peux pas juste mettre les blogues, explique-t-il au Soleil. Il faut que je raconte des choses, que je les mette en contexte. C'est ce que j'ai fait cet été et le manuscrit était prêt début septembre.»
Le «premier» tirage du livre est de 8000 exemplaires. Les Éditions Rodgers ltée refuse de donner une indication de la facture totale. «Ces informations sont strictement confidentielles», nous dit-on. Une source dans le milieu de l'édition évalue à entre 30 000 $ et 40 000 $ le coût de production uniquement du livre de 335 pages.
Lors d'une conférence nationale des présidents et présidentes, début octobre, les militants péquistes ont fixé à 400 000 $ le plafond des dépenses permises pour les candidats lors de la course à la chefferie.
M. Lisée indique avoir «considéré» la possibilité que les frais associés au livre puissent être pris en compte. «On va soumettre le cas au DGE dans les jours qui viennent pour qu'il nous donne son avis et on va s'y conformer tout simplement», indique-t-il.
D'autre part, le député de Rosemont, qui souhaite que 1000 personnes au Québec lui offrent une heure pour travailler à sa campagne, ne regrette pas la tempête qu'il a déclenchée en s'interrogeant sur le cas de Pierre Karl Péladeau. Pour lui, «au global, ça a été plus positif que négatif». «Il y a eu des gens très fâchés qui me l'ont fait savoir, mais il y a eu autant sinon plus de gens qui se sont ralliés à moi autour de ça», affirme M. Lisée.
«J'assume tout ce que j'ai dit, ajoute-t-il. Beaucoup de gens m'ont dit : "Tu avais raison sur le fond, mais il ne fallait pas le dire". Si j'avais raison, il fallait que quelqu'un le dise.»
Il entreprend une tournée de quelques régions du Québec pour présenter son livre et tenter de se faire connaître des gens «au-delà de la caricature». «Je ne suis pas juste un homme d'idées, je suis un homme d'action», souligne-t-il. M. Lisée se présente comme quelqu'un qui n'a pas «la langue de bois» mais qui est aussi capable d'être rassembleur.


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