Couillard et le PLQ, c'est la droite radicale (2e partie)

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Les ravages du néo-libéralisme





L'austérité à géométrie variable du PLQ


Dans mon premier texte portant sur la véritable nature du PLQ, j'ai parlé des tenants et aboutissements de l'austérité libérale qui a écorché les classes moyennes et pauvres, mais qui parallèlement a profité aux médecins et au patronat. En plus, au lieu de réduire les ignobles inégalités économiques, l’austérité libérale les a accentuées. Ça, c'est un fait que Philippe Couillard a admis lui-même. Alors, continuons avec les élucubrations de ces politiciens libéraux du Québec qui s'apparentent idéologiquement aux conservateurs fédéraux et de Maxime Bernier et des républicains américains de George W. Bush. Toutefois pas aussi cinglé que les fanatiques adeptes de Donald, je dois bien le reconnaître en toute honnêteté.


La «bonne» foi des corrupteurs et des «colluseurs»


C'est la politique du deux poids, deux mesures avec le PLQ de Philippe Couillard et de Jean Charest. Parti en guerre contre les syndicats, les écologistes, les commis d'État, les assistés sociaux, les étudiants et la population qui tient à ses services publics, exactement comme le faisait Stephen Harper : «Couillard critique le corporatisme des syndicats» (Le Devoir, 28 septembre 2015). Mais le patronat ne fait jamais dans le corporatisme, voyons donc. Tout le monde sait ça, en tout cas Philippe le sait. C'est tout ce qui compte.


Quant aux entreprises québécoises qui nous ont volé des milliards de dollars en pratiquant allègrement ces dernières années la corruption et la collusion, au vu et au su de leurs élus, eh bien, pour le gouvernement libéral du Québec, contrairement à ce qui se fait aux États-Unis, pas de prison et pas de remontrances, bien au contraire: «Fraude. Québec mise sur la bonne foi (sic) des entreprises» (Le Devoir, 14 novembre 2013). Miser sur la bonne foi de malfrats, faut tout de même avoir du culot. De même alors que l'on s'est fait flouer par les États-Unis sur nos ententes négociées avec eux sur le bois d’œuvre et qui nous ont toujours imposé leurs conditions, Philippe déclare innocemment: «Bois d’œuvre. Couillard lance un appel à la bonne foi des États-Unis» (Le Devoir, 15 juin 2016). Ben oui Philippe, les États-Unis vont entendre ton vibrant appel et vont t’accommoder.


Ben plus exécrable, pour les canailles qui nous ont volé sans retenue et sans scrupule, le PLQ, toujours miséricordieux avec les puissants et avec notre argent, décrète que : «Fraude ou collusion. Le programme de remboursement volontaire (sic) sera confidentiel (sic).» (La Presse, 24 septembre 2015). Et les remboursements «volontaires» et «confidentiels» se font rares:«Cas de fraude et de collusion dans les contrats publics. Le programme de remboursement volontaire (sic) se fait attendre.» (La Presse, 18 septembre 2015). Une invitation à continuer à frauder quoi! Pas grave, en attendant le PLQ continue à varger dans nos services publics plutôt que de venir «irriter» nos pseudo-créateurs de richesse. Et Martin Coiteux, alors président du Conseil du trésor de nous dire, même si cela implique des milliards de dollars que l'on pourrait investir dans nos programmes sociaux faméliques : «Le Québec et l'équilibre budgétaire. Coiteux ne compte pas sur l'argent de la collusion.» (La Presse, 17 octobre 2014). Faut pas manger la main de ceux qui nous nourrissent, hein, monsieur Coiteux? Plus facile et plus lâche de couper dans les services à la population ordinaire et de les faire payer les vols de fonds publics effectués par ceux qui vous financent et qui vous corrompent, hein monsieur Coiteux? Tiens, pour une fois, je suis entièrement d'accord avec monsieur Couillard : «Philippe Couillard se réclame de Jean Charest.» (Le Devoir, 4 juin 2015). Deux individus à l'éthique et à l'équité élastiques et à géométrie variable qui penchent toujours du même côté.


Et bar ouvert pour les exploiteurs :


Bombardier, tout va bien, madame la marquise


Le PLQ coupe des milliards de dollars dans tout ce qui est du ressort public et s’inquiète de ne pas aller assez loin dans son derby de démolition. Le PLQ verse des milliards de dollars en argent public au gros privé et récidive en lui promettant plus, s’il le faut, même si c’est du fric qui viendra augmenter la dette publique et le déficit gouvernemental : «Standard and Poor’s. Philippe Couillard ne s’inquiète pas de la décote du titre de Bombardier» (Le Devoir, 27 septembre 2016). Pas grave pour les milliards de dollars versés à Bombardier. Par contre, si Standard and Poor’s, cette importante firme de notation avait décoté la dette publique du Québec, Philippe Couillard aurait paniqué et ajouté d’autres «dégraissages» à son abominable cure d’austérité actuelle. Idem pour son ex-ministre : «Bombardier n’inquiète pas Jacques Daoust» (Le Journal de Montréal, 8 octobre 2015). La vie en rose quoi, que chantait Édith Piaf.


Rio Tinto, tout est sous contrôle


Rio Tinto, qui reçoit chaque année des milliards en exploitant notre électricité, et qui, malgré ses belles promesses, supprime une autre fois de nombreux postes dans son mini siège social à Montréal, eh bien voilà: «Couillard se veut rassurant sur Rio Tinto» (Le Journal de Montréal 27 septembre 2016). Dormez tranquilles sur vos deux oreilles mes enfants, Philippe s’occupe de «vraies» affaires en votre nom et avec votre argent. Et le ministre banquier jovialiste Carlos Leitao d’ajouter : «Mise à pied chez Rio Tinto : pas une catastrophe, selon le ministre Leitao» (La Presse Canadienne, 17 février 2016). Pour le PLQ, la catastrophe, ce sont les services publics assurés par l’État aux gens de la basse société.


Cimenterie McInnis et le compteur marche toujours


Ah ben, la Cimenterie McInnis en Gaspésie, très polluante, gérée par le privé et par la famille Bombardier de la compagnie Bombardier accuse des dépassements de coûts de «seulement» 450 millions $. Qui va payer le note selon vous? Des dépassements de coûts du privé, mais assumés par la population, c’est pas ben grave pour le PLQ et pour le patronat. Ils ont toujours de bonnes raisons «scientifiques» pour justifier ces écarts «naturels». Mais quand il s’agit du public, c’est alors inadmissible et faut à tout prix privatiser. Il y a jamais de motifs acceptables pour les dépassements de coût du public et la chorale patronale crie alors à l’incompétence des fonctionnaires et à la supériorité «innée» du privé : «Cimenterie McInnis : c’est un bon projet dit Philippe Couillard» (Le Journal de Montréal, 14 août 2016). Un bon projet et près d’un milliard $ de fonds publics englouti, la facture est encore ouverte. Un «running bill» quoi, sur le bras de la collectivité qui doit elle subir la cure d’austérité libérale. Pour Bombardier, McInnis et d’autres y’a de l’argent, mais par pour les services publics selon les libéraux de Philippe Couillard.


Rona tout comme Provigo et «adios» les achats locaux. Ils sont partis.


Comme Provigo, cet ancien joyau public vendu à l’ontarienne Loblaw’s, qui achète de moins en moins de nos producteurs québécois depuis son déménagement, malgré les béates promesses faites aux non moins innocents élus québécois, il semble que ce sera la même chose pour Rona, vendue en catimini récemment à l’américaine Lowe’s avec l’assentiment hypocrite de Philippe Couillard et de Jacques Daoust : «Un courriel inquiète les fournisseurs [québécois]. Il y est question de la révision des ententes commerciales» (Le Journal de Montréal, 6 septembre 2016). Ah ben vous m’en direz tant. En parlant justement d’innocents, que dites-vous de celle-là et de celle-ci : «Vente de Rona. Une transaction bénéfique pour le Québec, selon la ministre libérale Dominique Anglade» (Agence QMI, 3 février 2016). Ayoye. Selon elle, il est payant pour le Québec de vendre nos entreprises à des étrangers. C’est supposément comme ça que l’on va s’enrichir. Rona, transaction bénéfique pour le Québec, selon madame Anglade même si «Rona ne protège aucun emploi. Le contrat de vente au géant américain Lowe’s ne prévoit pas de garanties à cet effet» (Le Journal de Montréal, 1er avril 2015). Félicitations à votre programme madame. En plus, dans un autre élan de positivisme aigu, la ministre libérale Dominique Anglade a claironné, même s’il y pas de garantie pour les employés et les fournisseurs québécois, ces belles paroles réconfortantes qui ne sont que du vent : «La ministre Anglade se veut rassurante» (Le Journal de Montréal, 7 septembre 2016). Elle se veut rassurante même en l’absence d’aucune assurance de la part de Lowe’s, les nouveaux propriétaires américains de Lowe’s.


Air Canada


Air Canada s’y connaît en mises à pied sauvages afin d’enrichir actionnaires et dirigeants. Lors de la privatisation à gogo d’Air Canada, sans la tenue d’aucune consultation publique et pour des pinottes, le gouvernement fédéral a obligé légalement la compagnie à maintenir son centre d’entretien ici au Canada, entre autres à Montréal et à Winnipeg, afin de préserver l’emploi d’au moins 2000 travailleurs. Mais voilà, Air Canada ne respecte pas son engagement légal et transfère ses emplois à Singapour, Hong Kong, Tel-Aviv, etc. Poursuivie en justice, la cour supérieure et la cour d’appel donnent tour à tour raison au gouvernement du Québec et aux ex-employés afin de maintenir ses centres d’entretien au Canada. Direction alors vers la cour suprême, mais avant que Philippe Couillard intervienne afin de protéger Air Canada.


Mais contre toute attente et contre toute logique économique, Philippe Couillard se fait encore dicter la marche à suivre par des lobbyistes professionnels et laisse tomber la poursuite judiciaire contre Air Canada et les 1800 employés d’Air Canada dévolus à l’entretien des avions en échange d’une commande de quelques avions de la compagnie à Bombardier (Série C) et d’un «probable» centre d’entretien à Montréal qui sera implanté, si jamais il l’est vraiment, qu’en 2025, pas avant. Un geste de Couillard et du PLQ intolérable qui dépasse tout entendement. Mais qu’à cela ne tienne : «Couillard réitère son entière confiance (sic) envers Air Canada» (Le Journal de Montréal, 22 juillet 2016). Une confiance qui repose sur des paroles en l’air, et non sur un engagement formel écrit. Pis au diable les 1800 ex-employés d’Aveos, sous-traitant d’Air Canada. À cet effet mes amis, puis-je vous suggérer de lire l’excellente chronique de Michel David du Devoir publiée le 20 février 2016 et intitulée : «Et il faudrait être fier».


Les droits d’expulsion et de forage accordés aux bineries pétrolières


Couillard qui nous dit : «Agir pour le climat est urgent, dit Couillard» (Le Journal de Montréal, 17 octobre 2015). Lutter contre le réchauffement climatique tout en autorisant, et en finançant avec des fonds publics les bineries Pétrolia, Gastem et Junex, pour leurs forages à Anticosti et en Gaspésie. Et, pour ce faire, aux pseudo-pétrolières et gazières du Québec inc., le PLQ accorde tous les droits comme: «Le ministre Pierre Arcand défend le droit d’expropriation des pétrolières» et «Hydrocarbures. Les municipalités devront vivre avec les permis déjà accordés (par le gouvernement). (Le Devoir, 9 juin 2016 et 30 septembre 2016). Aucun droit n’est donné aux individus et aux municipalités de se défendre contre les pétrolières québécoises. Mais quand vient le temps de frapper sur la tête des simples employés, alors là, le PLQ est intraitable et donne alors tous les droits aux municipalités : «Québec veut donner de nouveaux outils [pouvoirs] aux villes» et «Un droit de lockout pour les villes? Québec envisage d’accorder des pouvoirs plus musclés (sic) aux villes face à leurs employés» (La Presse, 23 mai 2015 et Les Devoir, 23 mai 2015). Donner des pouvoirs plus musclés aux villes contre leurs travailleurs et aucun contre les pétrolières qui pourront effectuer des forages où elles le veulent et quand bon il leur semble. Comprenez-vous quelque chose à ça?


Le Québec, société distincte


Toutes les provinces au pays et le fédéral s’entendent pour augmenter les prestations de retraite au régime public de pensions du Canada qui obligent les compagnies à contribuer moitié-moitié avec leurs employés. Mais le Québec est le seul à s’y opposer et favorise plutôt un régime obligatoire de retraite financé seulement par l’employé (RVER) et géré par des firmes privées non publiques. Couillard ne veut pas irriter le patronat : «Régime de pensions. Le Québec fera bande à part» (Le Journal de Montréal, 23 juin 2016).


Le partage selon l’évangile libéral


Enfin, que pensez-vous de ça? «PLQ. Ouverture à l’économie du partage (dans l’industrie du taxi)» (Le Devoir, 17 août 2015). Pour Couillard, son économie de «partage», c’est pas des politiques visant une meilleure répartition de la richesse et une diminution des odieuses inégalités économiques favorisant les riches au détriment des pauvres, mais plutôt celle obligeant les actuels chauffeurs de taxi qui travaillent souvent plus de 60 heures par semaine pour pas grand-chose à partager leurs petites rémunérations avec les nouveaux chauffeurs à temps partiel d’Uber. Philippe Couillard appelle ça «moderniser» l’industrie du taxi comme il appelle les coupures draconiennes dans les services publics et les mesures ignobles d’austérité au nom de la «modernisation» de l’État afin de favoriser la haute caste: «Nous ne reculerons pas jure Couillard. Le PM est déterminé à réformer en profondeur (sic) l’État québécois» (Le Devoir, 22 mai 2014). Ce n’est pas pantoute les propos qu’il tenait en campagne électorale, le menteur. Mais une fois élu... Et aussi, pour terminer: «Le salaire minimum actuel (10,75$ l’heure) est suffisant, selon Leitão» (Le Soleil, 14 août 2016). Je le met au défi d’essayer de vivre avec un salaire 10,75$ l’heure, ainsi que ses amis du patronat.


Et pis, dites-moi, le PLQ se situe où sur l’échiquier politique? Moi, je dis qu’il est un parti de la droite radicale. Voulez-vous que je vous amène d’autres preuves?




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