Conseil de la fédération - Le consensus des provinces tient bon

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Niagara-on-the-Lake — Le consensus des provinces contre Ottawa et sa nouvelle Subvention canadienne pour l’emploi aura tenu malgré le traitement différencié dont elles ont bénéficié de la part du gouvernement conservateur. Les 13 premiers ministres sont sortis de leur rencontre du Conseil de la fédération en déclarant unanimement qu’ils ne veulent pas de ce programme mur-à-mur dicté par le gouvernement fédéral. Mais ce dernier persiste et signe.
« Une large proportion de notre rencontre a porté sur la Subvention canadienne pour l’emploi, a déclaré jeudi la présidente du Conseil de la fédération et première ministre de l’Ontario, Kathleen Wynne. Il y a une unanimité de préoccupations à propos de la Subvention canadienne pour l’emploi, le manque de consultation qui entoure sa mise en oeuvre et l’impact qu’elle aura si elle est mise en place telle quelle. »
Mise en garde
Les premiers ministres se sont entendus pour réclamer une rencontre de leurs ministres de l’Emploi et du Travail respectifs avec le ministre fédéral de l’Emploi et du Développement social Jason Kenney, responsable de la subvention depuis le remaniement ministériel de la semaine dernière. Les premiers ministres de la Colombie-Britannique et du Nouveau-Brunswick, Christy Clark et David Alward, auront la responsabilité de ce dossier. L’idée, a expliqué Mme Clark, est d’avoir un représentant de chaque extrémité du pays pour bien illustrer l’universalité de l’opposition.
M. Kenney n’a cependant laissé aucun doute sur son intention d’aller de l’avant comme prévu. « J’ai hâte de rencontrer mes collègues provinciaux et territoriaux à l’automne pour discuter d’importantes questions liées au marché du travail et aller de l’avant avec la mise en oeuvre rapide de la Subvention canadienne pour l’emploi », a-t-il déclaré par voie de communiqué de presse. Selon lui, cette subvention « a été largement saluée par une variété de groupes d’employeurs et de parties prenantes à travers le pays ». Au Québec, le Conseil du patronat s’y est opposé.
Christy Clark avait cependant cette mise en garde à faire à M. Kenney. « Il doit corriger cela s’il veut le mettre en place. […] Tous les premiers ministres ont dit que le programme comme il est proposé en ce moment ne sera aucunement appuyé par aucune province au pays. »
Dans leur communiqué de presse final, les premiers ministres rappellent que « la formation de la main-d’oeuvre et les programmes d’emploi relèvent de la compétence des provinces » et que ceux-ci sont taillés sur mesure, province par province, pour répondre « aux besoins de leurs marchés du travail ». Aussi, « ils craignent que les changements proposés mettent en péril la réussite des mesures déjà en place ».
Dans son dernier budget, Ottawa a annoncé que des 500 millions de dollars versés annuellement aux provinces pour la formation de la main-d’oeuvre, 300 millions devraient désormais être redirigés pour mettre sur pied des subventions de formation dédiées d’un maximum de 15 000 $ chacune. Chacune de ces subventions devra être financée à parts égales par Ottawa, les provinces et les employeurs.
La Subvention canadienne pour l’emploi « aura pour effet d’exiger que les provinces trouvent plus de 600 millions en financement supplémentaire afin d’assurer le maintien des programmes existants […] et la contrepartie financière requise par le gouvernement fédéral », estiment les provinces.
Stratégie de division
Kathleen Wynne a reconnu que ses collègues n’avaient pas tous eu droit au même traitement, comme le rapportait Le Devoir mardi. Les trois provinces les plus à l’ouest ont obtenu d’Ottawa des détails du futur programme, mais pas les autres. « C’est vrai, il n’y a pas eu une distribution équitable [de l’information] », a-t-elle indiqué, diplomatiquement. La Nouvelle-Écosse avait, en coulisse, décrit cette approche comme une tentative d’Ottawa de diviser les provinces. Pauline Marois s’est d’ailleurs réjouie que le consensus ait tenu le coup.
« J’ai une motion unanime de l’Assemblée nationale qui demandait que le gouvernement puisse aller chercher l’appui des provinces. On en a douté à un certain moment. Or, nous avons cet appui. Par ailleurs, nous sommes toujours plus forts, qu’on le veuille ou non, lorsque nous avons une position unanime. »
Selon des informations ayant été fournies à au moins une province, Ottawa exigera de la visibilité pour ce programme et réclamera des provinces un rapport comptable sur sa bonne gestion et un autre sur les moyens pris pour en réduire le fardeau administratif. Si elles s’avèrent, ces conditions sont inappropriées, selon Mme Marois. « Le Québec rend déjà des comptes et est imputable. Tout est fait en toute transparence. D’ailleurs, le Québec ajoute des sommes considérables en matière de formation de la main-d’oeuvre. […] Nous n’avons pas à cet égard de leçons à recevoir de la part du fédéral puisque nous investissons de façon très sérieuse et importante dans ce champ de compétences qui est le nôtre.»
Le bureau du ministre Jason Kenney a émis en fin de journée un communiqué de presse ne laissant aucun doute sur l'intention d'Ottawa d'aller de l'avant. «J'ai hâte de rencontrer mes collègues provinciaux et territoriaux à l'automne pour discuter d'importantes questions liées au marché du travail et aller de l'avant avec la mise en oeuvre rapide de la Subvention canadienne pour l'emploi. […] La Subvention canadienne pour l'emploi a été largement saluée par une variété de groupes d'employeurs et de parties prenantes à travers le pays.» Selon M. Kenney, le «plus grand obstacle à la croissance économique» est l'inadéquation entre formation et emplois disponibles, avec pour conséquence qu'il y a «des emplois sans employé et des personnes sans emploi».


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