Conférence de Durban sur le climat: mais jamais de conférence sur la pauvreté

Tribune libre

Pourquoi tous ces dirigeants politiques réunis avec les élites scientifiques de la planète pour la conférence de l'ONU sur le climat à Durban ne se penchent-ils pas sur le principal problème que vivent les êtres humains, c'est à dire la pauvreté.
Pourquoi ne discute-t-on jamais sérieusement de ce problème dans les instances internationales?
Le climat, l'économie, le marché du travail, les maladies, mais jamais la pauvreté.
Je commence à penser qu'ils le font exprès.
J'ai lu quelques chiffres intéressants à propos de la pauvreté ici au Québec. Je vous en fait part:
"1. Les inégalités au Québec
Au Québec, la richesse est de plus en plus concentrée et les inégalités augmentent. S’il y a certes des reculs notables des taux de pauvreté (notamment chez les familles), les inégalités, même freinées par l’intervention de l’État, continuent à s’agrandir.
· Entre 1976 et 2006, les 30 % de familles les plus riches ont augmenté leur part
des revenus totaux de 53 % à 59 %.
· En 2008, le revenu disponible du cinquième des personnes seules les plus riches
était près de 7 fois plus élevé que celui du cinquième les plus pauvres.
· Entre 1997 et 2008, le revenu disponible des familles les plus riches a augmenté
de 50 878 $
· Entre 1998 et 2008, le taux d’imposition sur le revenu le plus bas a augmenté de 13 % à 16 %. Durant la même période, le taux le plus élevé a diminué de 33 % à 24 %; c’est-à-dire que les plus pauvres ont vu leur part d’impôt augmenter, alors que les plus riches ont vu la leur diminuer.
2. La pauvreté au Québec
Au Québec, près d’une personne sur dix ne couvre pas ses besoins de base. Ça
représente près de 800 000 personnes.
· 22,8 % des personnes seules au Québec ne couvraient pas, en 2008, leurs
besoins de base. Chez les femmes seules de moins de 65 ans, ce taux atteignait
37 %.
Ces chiffres ne représentent que les personnes qui ne couvrent pas leur besoin de base, non pas celles qui vivent en situation de pauvreté. Même s’il n’existe pas encore de mesure de sortie de la pauvreté reconnue, il est possible d’affirmer que plus d’un million de Québécoises et de Québécois vivent en situation de pauvreté.
3. Le travail et l’incitation à l’emploi
Au Québec, beaucoup de personnes ne peuvent pas occuper un emploi rémunéré en raison d’obstacles majeurs. Les principaux sont la maladie, les responsabilités dans l’entourage familial, les exigences accrues quant à la scolarité, les rythmes de travail insoutenables et les nombreuses discriminations.
De plus, pour beaucoup de travailleuses et travailleurs, l’emploi ne fait pas sortir de la pauvreté.
· À 40 heures par semaine, une personne travaillant au salaire minimum reste
encore en dessous du seuil de faible revenu (SFR), soit 22 235 $ avant impôt en
2010.
· Les travailleurEs au salaire minimum font 24,5 heures par semaine en moyenne,
ce qui leur donne 11 466 $ par année : c’est en dessous de la mesure du panier
de consommation (MPC), soit 13 972 $ (2010).
· 37,3 % des travailleuses et travailleurs occupent un emploi atypique; les
conditions salariales et de travail y sont souvent très difficiles.
Le principe de l’incitation au travail consiste à maintenir les prestations sociales au plus bas afin de précisément « inciter » les bénéficiaires à intégrer le marché du travail.
Pourtant, la réalité québécoise dément ce principe.
Entre 2002 et 2010, le type de ménage qui a quitté davantage l’aide sociale, c’est
les familles. Or, c’est justement elles qui recevaient les meilleures prestations et
qui, par conséquent, couvraient le mieux leurs besoins de base. C’est un dur
coup pour les partisanEs de l’incitation au travail. Cet exemple démontre une
leçon : punir ou maintenir dans la misère n’est pas, de toute évidence, un bon
incitatif à l’emploi."
http://www.pauvrete.qc.ca/IMG/pdf/111017-_Argumentaire_action_17_octobre_2011.pdf
Je salue l'initiative de Québec solidaire qui, à son congrès qui se tenait en fin de semaine, a adopté l'idée d'un revenu minimum garanti pour tous les citoyens de 18 ans et plus.
http://www.cyberpresse.ca/le-soleil/actualites/politique/201112/10/01-4476699-quebec-solidaire-moins-de-programmes-plus-grand-partage-des-richesses.php
La mauvaise nouvelle c'est que QS n'a aucune chance de remporter la prochaine élection provinciale. Donc, les pauvres devront encore attendre avant de voir leur situation s'améliorer... probablement le reste de leurs jours.
C'est à se demander si, lorsque les citoyens votent, ils ne votent pas spécifiquement contre les pauvres.


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