Commission Charbonneau - «Il n’y avait pas de commande politique»

Marc Deschamps a peiné à justifier son travail lors de la vente des terrains du Faubourg Contrecoeur à Catania

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Ben voyons ! Comportement indéfendable, défense lamentable !

L’agent officiel d’Union Montréal, Marc Deschamps, a été incapable de justifier son travail au sein du comité de sélection qui a consenti à la vente au rabais des terrains du Faubourg Contrecoeur à l’entrepreneur Paolo Catania.
M. Deschamps réfute cependant l’hypothèse que le comité de sélection était « arrangé » pour que le projet tombe entre les mains de M. Catania. « Il n’y avait pas de commande politique, il n’y avait pas de marchandage, il n’y avait pas d’indication », a-t-il dit lors de son témoignage à la commission Charbonneau, le 26 mars dernier.
L’ordonnance de non-publication qui pesait sur le témoignage de M. Deschamps a été levée en grande partie vendredi. Seules quelques informations sur les liens de M. Deschamps avec certaines des personnes accusées dans l’affaire du Faubourg Contrecoeur restent frappées d’un interdit, afin de préserver leur droit à un procès juste et équitable.

Aucune expérience
M. Deschamps, un comptable agréé, n’avait aucune expertise en construction et en immobilier pour évaluer la valeur des cinq propositions. Il croyait être en mesure d’aider le comité de sélection à analyser les aspects financiers des soumissions.
« Vous arrivez donc là blanc comme neige ? », lui a demandé le procureur Paul Crépeau, ce que le témoin n’a pas nié.
M. Deschamps a eu du mal à justifier les notes attribuées aux finalistes. Pour des réponses et des qualifications identiques, Construction F. Catania a obtenu des meilleures notes que ses rivales dans certaines catégories d’évaluation. « On a des notes arbitraires et on n’est pas capable de les justifier aujourd’hui », a déploré Me Crépeau.
Les quatre membres du comité de sélection n’ont gardé aucune trace écrite de leurs délibérations. « Il n’y a pas de procès-verbal malheureusement de la réunion. Il n’y a pas de compte rendu qui permet de pondérer chacune des appréciations », a dit M. Deschamps.
La grille finale, résultat « d’un consensus », est remplie de modifications et de rayures. Les notes finales ont été revues à la hausse pour favoriser Catania et Marton, une firme qui avait présenté une soumission de complaisance.
« Vous êtes un comptable habitué de tout justifier dans des chiffres, de toujours avoir des justifications. Comment vous faites pour aller vous mettre les deux pieds dans les plats comme ça ? », a demandé Me Crépeau.
« Ça restera toujours un problème de justifier, a posteriori, des ratures qui n’ont pas été paraphées et qui n’ont pas été signées », a reconnu le témoin.
M. Deschamps avait été approché par feu Martial Filion, directeur général de la Société d’habitation de Montréal (SHDM), pour siéger au comité de sélection.
Ce comité n’était pas « neutre », a dit une enquêtrice de la Sûreté du Québec (SQ), Isabelle Toupin, lors de son témoignage. Deux de ses membres avaient des liens avec Union Montréal, soit M. Deschamps et l’avocat Mario Paul Hus.

« Un retour d’ascenseur »
Trois mois après l’octroi du contrat à la firme de M. Catania, en mars 2007, l’entrepreneur recevait Marc Deschamps et Bernard Trépanier au club privé le 357C.
M. Deschamps avait « une petite gêne », car il ne connaissait pas Paolo Catania. À la suite de cette rencontre, il est devenu le comptable de Paolo Catania. « Entre vous et moi, ça donne l’impression d’un retour d’ascenseur, M. Deschamps », a lancé Paul Crépeau, ce que le témoin n’a pas contesté.
Paolo Catania, Bernard Trépanier, Frank Zampino et cinq présumés complices sont accusés de fraude, de complot et d’abus de confiance dans le dossier du Faubourg Contrecoeur.


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