Le 30 mais dernier il y a eu les primaires et le 20 juin prochain
ce sera la grande finale entre le candidat Santos et Mockus. Il est certain
qu'à lire uniquement ce que nos médias nous transmettent de ces élections
en Colombie nous n'y trouverons que ce qu'il y a de plus normal et de plus
démocratique. Il n'y aura vraiment rien de spécial pour attirer notre
attention ou pour éveiller nos soupçons sur ce qui sera considéré, un jour,
comme une des mises en scène les mieux réussies et des plus frauduleuses.
Au lendemain du premier tour de scrutin, une fois connus les résultats, la
sénatrice Piedad Cordoba, celle qui s'est fait connaître, entre autres,
pour sa participation à la libération de prisonniers détenus par les Forces
armées révolutionnaires colombiennes (FARC), a eu ce commentaire : « la
croissance progressive de la popularité de Mockus, avant les primaires, a
été « fictive et médiatique ». En somme, pour elle, une mise en scène
électorale, donnant toute l'apparence de la démocratie, mais où le contrôle
demeure entier sur chacun des acteurs.
Pour dire vrai, je n'ai vraiment compris le sens de ces propos que lorsque
j'ai pris connaissance de cet autre article, cette fois d'un auteur que je
ne connaissais pas, Archibald Emorej. Il nous fait entrer dans le monde de
la politique souterraine qui a bien en main le pouvoir et la destinée du
pays. Dans cet article, « Nouvel acte de la dictature démocratique
Colombienne : les élections présidentielles. (et quelques éléments sur
l'axe Bogotá -Tel Aviv), il nous brosse, entre autres, un portrait des
principaux candidats qui sont loin de l'image que l'on veut bien nous en
transmettre. La lecture de cet article mérite le détour et permet de mieux
comprendre les nouvelles formes d'intervention qui isolent les véritables
oppositions pour leur substituer « des marionnettes » sur lesquelles ils
garderont toujours plein pouvoir.
Pour vous donner le goût d'aller à la source, je me permets quelques
extraits de cet article plus qu'intéressant sur les principaux candidats à
la Présidence et à la Vice-présidence.
Juan Manuel Santos, premier candidat à la Présidence :
« En tant que ministre de la défense du gouvernement Uribe (juillet
2006-mai 2009) Santos a en effet mis en place une politique de prime pour
chaque tête de guérillero... de l'argent et des jours de permissions contre
du sang. Légalisant et payant cette vieille coutume qui consiste à déguiser
tout ce qui bouge en partisan de l'insurrection, on ne peut pas parler de
cas isolés lorsque la « justice » colombienne enquête sur 1273 cas
impliquant des membres de l'armée concernant 2 077 assassinats, dont 122
femmes et 59 mineurs. 481 officiers, dont 14 colonels, sont dans le
collimateur de la « justice ».
Antanas Mockus, second candidat à la Présidence :
« Ce ne sont pas tant les sondages qui se sont plantés en le mettant au
coude à coude avec Juan Manuel Santos, mais c'est surtout lui qui a
auto-sabordé sa candidature. Pas n'importe qui, donc, mais n'importe quoi,
le roi des prestidigitateurs, un clown sans la moindre profondeur
politique, et l'auguste cheval de Troyes de bien sinistres personnages.
Reconnaissons-lui le fait d'être anticommuniste, profondément libéral et
fumeur de marijuana fameux. C'est un peu juste pour être président de la
vieille Colombie mais à peine. Il lui manque le contact avec le vrai peuple
colombien, celui des campagnes et des montagnes, celui qui ne vit pas à
Bogotá dans les quartiers chics. Autrement dit, c'est un parfait inconnu
au-delà du Nord la capitale. A peine docteur en philosophie de l'Université
Nationale en 1988, il en est nommé vice-recteur par un tour de passe-passe
qui écarte ceux qui avaient droit au poste par le mérite de leur travail.
C'est que ses amis lui assignent la tâche de privatiser l'éducation
supérieure et il le fera fièrement, argumentant que pour une bonne
éducation il faut payer. Claro ! Si bien que ses amis lui offrent la mairie
de Bogotá, campagne de presse énormissime, enfin un intellectuel intègre...
et c'est parti pour la grande privatisation de la capitale, de ses services
de transport, de la santé et de l'énergie. Militarisation de la ville,
nettoyage sociale et le projet absurde de faire de Bogotá la capitale
sud-américaine du commerce, des affaires, de je ne sais quelles conneries
quand les immenses quartiers bidonvilles qui ceinturent la ville
s'enfoncent chaque jour dans la misère et dans sa terrible conséquence, la
violence, pauvre jeunesse chair à canon du capitalisme. Finalement, pour
ceux qui piaillent un peu la langue de Gabriel Garcia Marquez, voici un
article complet (2) sur les relations de Mockus et de la famille Rotschild
(rien que ça camarade... Ah ! L'écologie capitaliste, on y arrive à peine.
»
Angelino Garzón, candidat de Santos à la Vice-présidence
« Le personnage a fait toute sa carrière dans les années 80 comme
secrétaire général d'un des plus grands syndicat, la CUT. Un communiste
monsieur, un vrai, un dur, à tel point qu'il fut vice-président de la Union
Patriotica, ce parti politique exterminé par les élites colombiennes. Eh
bien ce personnage est passé à l'ennemi, un parcours à tel point suspect
que l'on se demande s'il n'a pas participé à l'élimination de ses anciens
camarades en donnant quelques noms. Lui qui a accompagné Uribe en 2007 à
Washington pour préparer les accords ultralibéraux du TLC (tratado de libre
commercio) alors que les assassinats des membres de l'UP et de leurs
familles se poursuivent encore aujourd'hui... voilà la formule qui a raflé
toutes les voix dimanche dernier, Santos-Garzón, l'assassin et le traitre.
»
Sergio Fajardo Valderrama, candidat de Mockus à la Vice-présidence
« Ancien maire de Medellin... il est impliqué jusqu'au cou dans la mafia du
cartel. C'est-à-dire qu'il a acheté la paix sociale avec le grand parrain
(et paramilitaire) local, Don Berna, donnant l'illusion d'une politique
efficace... simplement une fois Don Berna extradé aux États-Unis
(jusqu'alors il dirigeait son empire depuis une prison colombienne), une
fois l'accord à l'eau, celui-ci s'est épanché sur la corruption sans
bornes, les fraudes électorales, le maquillage des statistiques,
l'augmentation du trafic de stupéfiants et les liens avec les
paramilitaires du saint Fajardo... un clown et un truand as de la politique
à la Pablo Escobar, voilà l'autre choix démocratique pour le second tour. »
Je pense que cet article vient s'ajouter à celui de notre ami Serge
Charbonneau qui nous a déjà mis sur la piste de ces dessous plutôt mal
connus. Il apporte toutefois un point de vue quelque peu différent sur les
candidats Mockus et Fajardo. De quoi enrichir le débat et la recherche. Le
20 juin prochain je vous prédis l'élection de Juan Manuel Santos à la
Présidence. Je n'en ai aucun mérite, les dés sont pipés et la « démocratie
» devra attendre un autre rendez-vous.
Oscar Fortin
Québec, le 3 juin 2010
http://www.telesurtv.net/noticias/s...
http://www.legrandsoir.info/Nouvel-...
http://www.vigile.net/Election-pres...
Élections colombiennes 2010
Comment maquiller le pouvoir en démocratie
Les dessous d'une élection
Tribune libre 2010
Oscar Fortin292 articles
citoyen du Québec et du monde
Formation en Science Politique et en théologie. Expérience de travail en relations et coopération internationales ainsi que dans les milieux populaires. Actuellement retraité et sans cesse interpellé par tout ce qui peut ren...
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citoyen du Québec et du monde
Formation en Science Politique et en théologie. Expérience de travail en relations et coopération internationales ainsi que dans les milieux populaires. Actuellement retraité et sans cesse interpellé par tout ce qui peut rendre nos sociétés plus humaines.
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4 commentaires
Archives de Vigile Répondre
7 juin 2010Si le lien pour l'article recommandé ne donne pas l'article en question essayez:
http://www.legrandsoir.info/Nouvel-acte-de-la-dictature-democratique-Colombienne-les-elections-presidentielles-et-quelques-elements-sur-l-axe-Bogota-Tel.html
Archives de Vigile Répondre
5 juin 2010M.Poulin votre prédiction s'est effectivement concrétisée. M. Perez est venue défendre les élections en Colombie et l'honorabilité des candidats en liste. Son article circule actuellement sur Vigile.Je viens de lui adresser un premier commentaire. Je n'ai pas l'intention de m'y attarder trop longtemps.
Serge Charbonneau Répondre
3 juin 2010Merci pour ce texte, Monsieur Fortin.
Effectivement, monsieur Emorej, nous livre un éclairage intéressant sur la Colombie et sur les candidats qui étaient en lice au premier tour.
On constate qu'on peut assez facilement transformer la "démocratie" en une mascarade où la suite des choses ne laisse pas de doute.
La "démocratie", je crois que nous devons en parler et en parler.
Celle de la Colombie !!!
Démocratie ???
Celle du Honduras !!!
Démocratie ???
La nôtre !?!
Celle des États-Unis !!!
Démocratie ??? Différence entre Républicains et Démocrates ??? y a-t-il vraiment un choix ou plutôt une sorte d'image de choix ?
Quelle est la différence entre Bush et Obama ?
La couleur ?
Même guerre, même arrogance mondiale, même embargo contre Cuba, même pression sur l'Iran et la Corée du Nord (même axe du "mal"). Même Guantanamo, même IVe flotte, même politique contre l'Amérique latine, même ingérence (Honduras), même budget militaire (pire). Même pratiquement tout, sauf la couleur de l'image. Même politique, mais avec une image améliorée.
Avec Obama, on s'est fait "endormir" pas à moitié. Même Chávez s'est fait endormir. Gros sourire et grosses poignées au Sommet de Trinidad. Chávez qui disait à l'ONU que depuis l'élection de Obama, l'odeur de soufre était partie !
Mais il avait aussi dit: Y a-t-il deux Obamas ?
Il n'y en avait qu'un et ce n'était pas celui que l'on pensait, ou alors le pouvoir présidentiel aux États-Unis démocratiques d'Amérique est totalement inexistant.
La démocratie... qui donc a le pouvoir ??? De moins en moins les gens !
Moi aussi, je prédis que le "saint" sera élu en Colombie. Il y a un dieu qui s'arrange toujours pour faire élire son saint. Saint-Bush, Saint-Harper, Saint-Benny 15, Santos, amen !
Heureusement que nous avons des fidèles pour nous expliquer la "sainteté" et nous démontrer les plans des grands démons du progressisme.
Serge C.
Raymond Poulin Répondre
3 juin 2010Puisqu’on en est aux prévisions, j’en risquerai une aussi. Je m’attends à voir M. Pérez accourir nous expliquer que ce pays est la fine fleur de la démocratie en Amérique du Sud... De quoi donner de l’urticaire même à Charlie Brown.