Comment augmenter le nombre d’indépendantistes, selon Lisée

Avant la démarche souverainiste, prendre le pouvoir

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Les recettes de Jean-François Lisée

L’option souverainiste au Québec bat de l’aile, mais Jean-François Lisée croit que le mouvement indépendantiste est animé par une nouvelle génération de militants. Le Parti québécois doit rallier ces jeunes avant d’envisager de proposer quelque démarche que ce soit pour accéder à l’indépendance.

« Si l’élection avait lieu demain, je ne voudrais pas conduire le Parti québécois à une défaite et donner les clés du pouvoir aux libéraux, livre Jean-François Lisée dans une entrevue au Devoir. Proposer une démarche “à la Option nationale”, c’est un aller simple vers l’opposition. »

Candidat possible à la chefferie du PQ, mais non encore déclaré comme tous les autres prétendants, Jean-François Lisée propose une série d’actions concrètes afin d’augmenter le nombre d’indépendantistes d’ici 2017, soit un an avant les prochaines élections. Le PQ devra alors se brancher : se limiter à offrir à l’électorat un bon gouvernement — « un excellent gouvernement », dit-il — ou encore proposer une démarche d’accession à la souveraineté. « La meilleure façon de faire l’indépendance, c’est de prendre le pouvoir, et la moins bonne façon de la faire, c’est d’être dans l’opposition », résume-t-il, une position que nombre de ses collègues députés partagent.

« Champ de ruines », a dit Jacques Parizeau. Son ancien conseiller s’inscrit en faux. « Le PQ, compte tenu de l’ampleur de sa défaite, est remarquablement en forme. Pas dans l’opinion publique, pas dans les sondages. Il est plus en forme qu’en 1988 [quand Jacques Parizeau l’a repris en main] »,avance le député de Rosemont. L’équipe parlementaire est forte, les candidats défaits n’ont pas déserté, et les jeunes commencent à rappliquer, avance-t-il.

N’empêche que le PQ en est à l’étape de « reconstruction de sa base militante », reconnaît-il. C’est pourquoi « la question du calendrier [référendaire] n’intéresse à peu près personne », selon lui.

Les baby-boomers redeviendront souverainistes si le train indépendantiste se remet en branle. Mais ce sont les jeunes qu’il faut avant tout convaincre, insiste-t-il. « Chaque année, il y a 80 000 adultes de plus au Québec, qui ont 18 ans et qui n’ont jamais entendu parler de souveraineté sauf deux heures dans un cours d’histoire. »

Cela comprend « les jeunes de la diversité », dit-il. René Lévesque avait Gérald Godin pour s’adresser aux communautés culturelles. « Ça nous prend 1000 Gérald Godin. » Il suggère d’instaurer des quotas pour assurer la présence des minorités visibles dans les instances du parti.

Jean-François Lisée propose même de créer un groupe d’anglophones pour l’indépendance. Il en a vu, assure-t-il. « Les Bold Anglos for Independence », les a-t-il désignés.

Le problème, c’est que les souverainistes, y compris ceux de la nouvelle génération, ne se parlent qu’entre eux, croit Jean-François Lisée. Il a imaginé des activités d’animation : ouvrir des « cafés-bistrots de l’indépendance » un peu partout au Québec, faire du « porte-à-porte indépendantiste » et des assemblées de cuisine, lancer une « souveraine tournée » d’artistes indépendantistes l’été, une idée énoncée par Paul Piché il y a 20ans, aller en minibus à la rencontre des aînés non souverainistes pour leur expliquer qu’ils ne perdront pas leur pension.

Jean-François Lisée souhaite que les souverainistes accroissent leur présence sur le Web et fassent des publicités à la radio. Il projette de créer une « communauté virtuelle » qu’il appelle Unité permanente d’idéation indépendantiste créatrice (UPIIC).

Le PQ doit-il absolument se doter d’un chef charismatique pour relancer le projet souverainiste ? « On ne le sait vraiment jamais d’avance si le chef va être charismatique », fait valoir le probable candidat.


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