Avec un score de 58% dès le premier tour de scrutin, Pierre-Karl Péladeau a obtenu le mandat fort qu’il souhaitait. On peut même parler d’un appui massif. Et sans ambiguïté. Jamais depuis 20 ans le Parti québécois n’avait parlé aussi clairement d’indépendance. C’est un pari. Car les Québécois semblent avoir décroché depuis un bon moment de la question nationale.
La méthode qu’il privilégiera, c’est la clarté souverainiste. Trop souvent, les souverainistes ont traité l’indépendance comme un idéal lointain. Évidemment, ils voulaient faire du Québec un pays. Mais sans trop en parler. Sinon devant les militants. Mais en public, pour avoir l’air modéré, on se faisait discret. Espéraient-ils une intervention du Saint-Esprit pour la faire progresser?
Le rassemblement
Cette approche s’est effondrée lors de la dernière élection. Le PQ s’est sauvé de son option pendant toute la campagne pendant que le PLQ la lui rappelait négativement. D’un côté, on avait des souverainistes honteux et de l’autre des fédéralistes hargneux. PKP entend rompre avec cette stratégie du souverainisme discret. Il entend non seulement parler d’indépendance, mais montrer comment le fédéralisme entrave notre développement.
Il entend non seulement parler d’indépendance, mais montrer comment le fédéralisme entrave notre développement.
Sa crédibilité économique sera utile. Une étrange légende urbaine veut que le Parti libéral soit celui de l’économie, alors qu’il n’est que le cache-sexe de la grande bourgeoisie. Il n’en demeure pas moins que cette légende urbaine est crue. L’arrivée de PKP peut changer la donne. Il pourrait bien convaincre les Québécois qui aiment bien l’idée du pays, mais craignent son prix qu’il s’agit d’une option gagnante, dont ils tireront avantage.
Vendredi soir, il a lancé un appel au rassemblement des souverainistes. Il n’avait pas le choix. Au fil des ans, le PQ a perdu des centaines de milliers d’électeurs. Quelques-uns à gauche, vers Québec solidaire, mais la plupart à droite, à la Coalition Avenir Québec. Pour cela, PKP a rappelé que l’indépendance n’était ni de gauche ni de droite. C’était vital. Le camp national doit s’ouvrir à tous, sans exclusive idéologique.
Passion du Québec
Et il y a les abstentionnistes. Ceux-là ne croient plus à la politique. Ils entendent les politiciens parler la langue de bois et se disent que ça ne les concerne pas. Il faut qu’un homme politique sorte du ronron habituel et des phrases creuses pour les rejoindre, et qu’il réinjecte un peu de passion dans la démocratie. On ne sait pas si PKP les sortira de leur sommeil apathique, mais on a de bonnes raisons de croire qu’il peut le faire.
On disait PKP mauvais orateur. Ceux qui ont écouté son discours de victoire, vendredi soir, n’ont pu qu’être surpris. L’homme sait prendre de la hauteur et il nous sort de la politique ordinaire. Manifestement, il a le feu sacré de l’indépendance. Il ne s’est pas engagé en politique pour goûter à l’eau tiède du pouvoir provincial. Il est en mission. Il devra avoir foi en la victoire pour renverser la tendance lourde du renoncement québécois.
Quel souverainiste, vendredi soir, n’a pas ressenti un petit frémissement? Comme s’il était de nouveau permis d’espérer. Comme si la marche vers le pays reprenait. Ne taisons pas cette évidence: l’arrivée de PKP comme chef du PQ est une excellente nouvelle.
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