CHUM en PPP - le délire

CHUM

Le vérificateur général du Québec n'y croit pas. Plus que cela. Il a révélé l'astuce qu'Infrastructure Québec a mise au point pour faire croire qu'il y avait 300 millions d'économie à faire en construisant en mode PPP. Simple comme bonjour. Infrastructure Québec estime que si la construction se fait en mode traditionnel, 30 ans plus tard, la valeur du bâtiment frisera le zéro. Une aberration qu'il a vertement dénoncée.
Rien n'y fait. Le gouvernement libéral persiste et signe. Nous voilà lancés dans une aventure délirante.
Déjà que les preuves sont faites, plutôt deux fois qu'une, en Angleterre notamment, que les travaux en PPP ont coûté systématiquement plus cher que ceux en mode traditionnel. Et ici même, le pont de la 25, à peine commencé en mode PPP, a requis des ajouts substantiels. Et c'est un pont! Plutôt simple.
Un hôpital alors! Pas n'importe lequel. Un méga hôpital universitaire. D'une complexité inextricable. Et pas seulement la construction. Mais aussi son entretien pendant 30 ans.
Tout a été prévu? On nous dira que l'on connaît le prix des modifications que solliciteront le développement des connaissances, celui de la technologie et celui de l'environnement social? Absolument non. À chaque fois, il faudra donc négocier. Dans des conditions telles que l'État n'aura jamais personne d'autre à qui s'adresser. Pendant 30 ans, il sera prisonnier du propriétaire-décideur.
Ajoutons qu'en soi les PPP exigent à la fois des ententes contractuelles extraordinairement complexes qui se paient à fort prix et une colonne de profits qui n'existe pas dans la comptabilité du mode traditionnel. Et il se trouve encore des personnes qui se veulent crédibles pour affirmer qu'il y aura des économies de 300 millions?
J'aimerais dire que ce gouvernement nous conduit en bateau. Mais il n'y a même pas d'eau. Systématique dans la dilapidation de notre patrimoine le voilà qui sabote notre avenir. Deux CHUM, alors qu'il y en a un de trop, en mode PPP, c'est une hypothèque que nous mettrons plusieurs générations à rembourser. Avec l'effet concret que nous n'aurons plus aucune marge de manoeuvre pour entreprendre quoi que ce soit qui nous permette d'anticiper autrement l'avenir.
Charest bâtisseur? Fossoyeur plutôt.


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