Martin Ouellet - La ministre Christine St-Pierre a reconnu vendredi avoir commis une erreur en se portant à la défense du «droit d'être contre la loi 101» au sein du Conseil supérieur de la langue française (CSLF).
La ministre responsable de la Charte de la langue française a fait cette admission après avoir mis le feu aux poudres la veille, à Montréal, en affirmant que la nouvelle venue au sein du Conseil, Sylvia Martin-Laforge, avait parfaitement «le droit d'être contre la loi 101».
Mme Martin-Laforge est la directrice générale du Quebec Community Group Network (QCGN), un groupe de pression de la communauté anglophone qui a remplacé la défunte et plus militante Alliance Québec.
En entrevue à La Presse Canadienne, Mme St-Pierre a tenté de remettre le couvercle sur la marmite. Jamais, a-t-elle insisté, elle n'a voulu banaliser le respect de la loi 101.
«L'erreur est humaine», a dit la ministre de la Culture et des Communications, avant d'invoquer un malentendu attribuable à une maladresse langagière.
«Ce que j'ai voulu dire, c'est que tout le monde a droit à son opinion dans notre société démocratique. J'ai toujours défendu cela. Mais c'était un point de presse en anglais et mon anglais n'est pas tout à fait parfait», a dit Mme St-Pierre, au cours d'un entretien téléphonique.
La ministre a admis cependant qu'elle ignorait si Mme Martin-Laforge s'oppose ou non à la loi 101. Qu'importe, la nouvelle membre du conseil aura l'occasion d'apprendre «l'importance» de cette question dans ses fonctions, a-t-elle estimé.
Mme Martin-Laforge n'était pas disponible pour commenter, mais son «porte-parole», Kevin Dobie, du Quebec Community Group Network, a assuré que cette dernière «respecte la loi 101». Souhaite-t-elle des ajustements à la loi en faveur de la minorité anglophone? «C'est hypothétique et nous n'en sommes pas encore là», a-t-il dit.
Au Parti québécois, la maladresse de la ministre n'est pas passée inaperçue. La réplique péquiste, virulente, est venue du député de Marie-Victorin, Bernard Drainville, ancien collègue journaliste de Mme St-Pierre à Radio-Canada.
«C'est sidérant, ça n'a pas de bon sens, les deux bras nous tombent», a martelé M. Drainville.
«Cette personne (Mme Sylvia-Laforge) est nommée pour conseiller la ministre sur les questions relatives à la langue française et notre bonne ministre nous dit: ce n'est pas grave si elle est contre la loi 101.
Voyons donc! On est dans le cafouillage le plus total. Cela dénote très peu de sensibilité à l'égard de la question linguistique», a-t-il déclaré.
Ces critiques récurrentes, qui soulèvent des doutes sur sa détermination à défendre la loi 101, plongent la ministre dans tous ses états.
«Jamais je n'accepterai que l'on remette en cause mon attachement au français et ma volonté de le défendre! Je ne laisserai personne faire ça et j'insiste pour être citée là-dessus», a-t-elle lancé.
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