Cherchons à comprendre QS

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C'est la démographie qui force QS à changer de position : le parti vise l'électorat immigré



Il y a quelques jours, QS a changé de position sur la question des signes religieux ostentatoires. QS plaidera désormais pour une ouverture absolue à tous les signes religieux, burqa et niqab inclus. QS appelle cela être « inclusif ».




Une question s’impose : comment QS a-t-il pu adopter une position aussi caricaturale et condamner aussi violemment l’aspiration à la laïcité, aujourd’hui assumée par une vaste majorité de l’électorat, et plus encore, de l’électorat francophone ?




N’y a-t-il pas un grand risque à s’aligner sur la version fondamentaliste du multiculturalisme canadien ?




Comprendre




Cherchons à comprendre.




QS avait adhéré à Bouchard-Taylor simplement à la manière d’une concession psychologique faite à une majorité historique francophone jugée paranoïaque.




Mais au fond d’eux-mêmes, les militants QS en avaient assez de ce compromis avec la réalité. Ce sont des idéologues purs et durs. Il faut dire qu’avec les années, QS est passé de la gauche nationaliste à la gauche multiculturaliste.




En fait, c’est une question de vision du monde.








Écoutez Les idées mènent le monde, une série balado qui cherche a éclairer, à travers le travail des intellectuels, les grands enjeux de sociétés.





Dans l’esprit de QS, conforme en cela à celui de la gauche radicale, dans chaque société occidentale, Québec inclus, on trouve une majorité xénophobe qu’il faut brider pour l’empêcher d’écraser les minorités.




Lorsqu’une nation exige des immigrés qu’ils adhèrent à son identité, la gauche radicale y voit une manifestation de racisme systémique.




Les nouveaux leaders de QS incarnent­­­ cela jusqu’au délire. Ainsi, Catherine Dorion a affirmé que QS devait mettre de l’avant un indépendantisme résolument antiraciste, laissant comprendre par là que le PQ se complaît d’une manière ou d’une autre dans le racisme, ou du moins, s’y montre indifférent.




Autrement dit, elle réclame pour son parti le monopole de la vertu. Certes, Catherine Dorion, qui se prend pour une députée poète, est surtout une provocatrice narcissique.




On ne sous-estimera pourtant pas la violence idéologique de son propos. Sa déclaration nous en dit beaucoup sur la mentalité des militants solidaires les plus actifs et la posture moralisatrice et sermonneuse qu’ils adoptent. Ceux qui s’opposent à eux sont des « méchants ».




Traduisons concrètement : là où l’immense majorité des Québécois voit dans le projet de loi sur la laïcité de l’État une proposition raisonnable et peut-être même trop molle, QS y voit une agression des Québécois francophones contre les minorités.




Demander aux immigrés de s’adapter à la culture québécoise et à sa manière de gérer le religieux dans l’espace public serait leur faire violence. Demander à l’islam de prendre le pli occidental et exiger que sa frange militante ne cherche pas à s’imposer de manière conquérante dans l’espace public relèverait de la persécution identitaire.




Militantisme




Mais ne nous trompons pas : ce sont les islamistes qui font tout pour imposer le voile dans nos sociétés et qui veulent transformer les musulmans en panneaux publicitaires pour leur cause. Les musulmans sont les premières victimes des islamistes, qui restreignent leurs possibilités d’épanouissement.




C’est paradoxal, car l’Occident pourrait justement offrir aux musulmans l’occasion de s’affranchir d’une vision trop contraignante de leur religion.




Dans tout cela, QS, sans même s’en rendre compte, est moins solidaire des musulmans que des islamistes.