Chefferie du PLQ - Charest fustige le gouvernement Marois et vante le Canada

L’ex-premier ministre a profité de sa soirée-hommage pour attaquer les péquistes

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Dernières pirouettes du bouffon

Comme s’il était encore animé par le feu sacré, l’ex-premier ministre Jean Charest n’a pas manqué de s’en prendre au gouvernement Marois dans un discours à forte saveur politique qui clôturait la soirée hommage que le Parti libéral lui avait réservé samedi soir.
«Les libéraux savent qu’il est possible de se doter d’une économie qui crée de la richesse sans couper les programmes sociaux, sans être obligé de couper dans les services de garde, sans s’attaquer aux personnes âgées sur l’aide sociale», a lancé un Jean Charest en grande forme devant quelque 3000 militants présents à l’ouverture du congrès à la chefferie du parti, qui doivent élire dimanche le prochain chef libéral.
«L’alternative que le Parti québécois offre encore aujourd’hui, c’est le repli, c’est le recul», a dénoncé Jean Charest. Au grand plaisir des militants, l’ancien chef a usé de l’humour qui était sa marque de commerce en politique. «S’il y avait une compétition mondiale en marche arrière, le PQ serait champion. Si le PQ avait à faire un hymne national, ce serait : bip, bip, bip [le bruit émis par un camion qui recule].»
Pour le Québec, «il faut un premier ministre de tous les Québécois», a-t-il déclaré sous les applaudissements. «Un premier ministre pour qui la langue anglaise n’est pas une langue étrangère parlée au Québec.» Et d’ajouter en anglais : «Vous n’êtes pas des étrangers dans cette province.»
En anglais toujours, Jean Charest a fait un vibrant plaidoyer en faveur de l’appartenance au Canada. «Pour le peuple du Québec, le Canada est le pays que nous avons fondé, le pays que nous avons créé. Le Canada est notre demeure.» Aux Canadiens des autres provinces, il a dit : «Ne vous laissez pas convaincre par un séparatiste que le Québec veut vivre en dehors du Canada.» Il a rappelé qu’à l’élection de 1998, en obtenant la pluralité des voix, les libéraux avaient «bloqué le chemin» au PQ qui projetait de tenir un autre référendum sur la souveraineté. Derrière cette défaite, «se cachait une victoire», a-t-il avancé.
Jean Charest n’a pas esquivé la question : il est revenu sur le printemps «érable», sans exprimer aucun regret. Il a soutenu qu’il s’agissait de sa motivation pour se présenter aux dernières élections alors que des gens de son entourage lui prédisaient la défaite. «Il y a des choses pour lesquelles il vaut la peine de se battre», a-t-il affirmé, ajoutant que le droit des étudiants à recevoir leur éducation était une question de principe.
Jean Charest n’a pas pris parti pour l’un ou l’autre des candidats à la chefferie. Ce sont trois personnes pour lesquelles il a «une profonde admiration» et qui «peuvent très bien diriger le Québec». En revanche, c’est l’économie qui le préoccupe pour la suite des choses, un domaine où Raymond Bachand se démarque. «Le choix que nous ferons dans les prochaines heures sera déterminant pour l’avenir du Québec. Ce n’est pas rien. On joue gros. Le Parti libéral du Québec doit nous ramener à une véritable politique économique pour se débarrasser du bricolage péquiste des derniers mois.»
Encore avec humour, Jean Charest a suggéré qu’on pourrait écrire sur sa pierre tombale : «Il a perdu tous les sondages et gagné toutes les campagnes.»


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