Charest redore son image

Climat politique au Québec



Pour la première fois depuis cinq ans, une majorité de Québécois sont satisfaits du gouvernement Charest. En janvier, 51 % des gens étaient satisfaits du travail fait à Québec, le meilleur score enregistré par Jean Charest depuis qu’il est devenu premier ministre, en avril 2003.

Réalisé du 17 au 27 janvier derniers auprès de 1000 répondants, le dernier sondage CROP réalisé pour La Presse réserve quelques bonnes nouvelles au chef libéral. Même si, du côté des intentions de vote, les changements restent homéopathiques par rapport aux sondages de la fin novembre 2007, les dernières semaines auront permis à Jean Charest de redorer son image, observe Claude Gauthier, vice-président de CROP.
C’est davantage la cote personnelle de Jean Charest que celle du Parti libéral du Québec qui est en hausse. Depuis l’été dernier, Jean Charest a progressé d’environ 10 points de pourcentage au palmarès du « meilleur premier ministre » cependant que Mario Dumont chutait d’autant. Quant à Pauline Marois, elle demeure première, mais est de plus en plus menacée par le chef libéral.
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>>> Le sondage en chiffres
>>> Les questions détaillées
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Dans le sondage, précis à trois points de pourcentage près, le poids des insatisfaits glisse de trois points, passant de 49 à 46 %. Il faut remonter au dernier sondage sur le gouvernement de Bernard Landry, en avril 2003, pour retrouver un gouvernement aussi populaire à Québec. Chez les francophones, on est à 48 % de satisfaits contre 46 % d’insatisfaits.
Au chapitre des intentions de vote, même si les données brutes ne bougent pratiquement pas par rapport à novembre, la répartition des indécis fait monter le PLQ et le PQ d’un point de pourcentage, et descendre de deux points l’ADQ. Si des élections avaient eu lieu cette semaine, le PQ aurait récolté 35 % des suffrages, contre 31 % au PLQ et 24 % à l’ADQ. Un nuage pour Jean Charest : son parti stagne à 23 % chez les francophones depuis octobre dernier. Devançant de loin ses adversaires chez les francophones, le PQ y obtient 41 % des suffrages et l’ADQ, 26 %.
Pour Claude Gauthier, des élections cette semaine auraient donné un gouvernement probablement péquiste, peut-être libéral, mais à coup sûr minoritaire.
Par région, le PLQ gagne trois points de pourcentage dans le Grand Montréal, à 37 %, le PQ fait deux points de mieux qu’en novembre, à 32 %, mais l’ADQ perd trois points, à 19 %. Le parti de Mario Dumont reste toujours anémique dans l’île de Montréal, avec 16 % des intentions de vote, mais a perdu des plumes, 5 points de pourcentage, dans la couronne nord et la Rive-Sud, où le PQ passe de 33 à 39 %.
Dans la région de Québec, les libéraux font un bond impressionnant, de 25 à 34 %, tandis que l’ADQ chute de 36 à 29 % et que le PQ recule de 30 à 27 %. Ces fluctuations importantes doivent toutefois être observées avec prudence, compte tenu de la taille réduite de l’échantillon, 187 répondants. En dehors de Québec et Montréal, le PQ domine, avec 39 % des intentions de vote, contre 29 % à l’ADQ et 24 % aux libéraux.
Palmarès des chefs
Le palmarès des chefs réserve d’autres bonnes nouvelles au leader libéral. Bien sûr Pauline Marois est vue comme « meilleur premier ministre » par 35 % des Québécois, mais le chef libéral n’est désormais pas loin derrière, à 31 %.
Pour Claude Gauthier, ce gain de popularité s’explique par un automne sans trop de turbulences, mais aussi par la visibilité du premier ministre pendant toute la période des Fêtes – les bulletins d’information l’ont montré aux Fêtes du 400e anniversaire de Québec ainsi qu’à une journée portes ouvertes à l’Assemblée nationale, une première. M. Dumont a passé les Fêtes loin des caméras, en famille à Cacouna et dans les Laurentides. Mme Marois était en Martinique.
La cote de Mme Marois est au même niveau grosso modo qu’à l’été dernier, celle du chef libéral a monté de près de 10 points de pourcentage. La mauvaise nouvelle est pour le chef de l’ADQ : Mario Dumont se retrouve déclassé ; seulement un Québécois sur cinq (22 %) estime qu’il serait le meilleur chef de gouvernement. Sa baisse est constante depuis son sommet de 32 % en mai dernier. Chez les électeurs francophones, Mme Marois a une avance plus évidente, à 41 %, contre 25 % pour M. Charest et 24 % pour Mario Dumont.
Mme Marois est toujours vue comme le chef de parti qui inspire le plus confiance pour la défense des intérêts du Québec, à 35 % d’appuis, contre 32 % à Jean Charest et 21 % à Mario Dumont. Par rapport au précédent sondage, on constate un recul de cinq points de pourcentage pour la chef péquiste et une remontée de quatre points pour M. Charest qui, à la mi-janvier, appuyé par l’Ontario, a croisé le fer avec le premier ministre fédéral, Stephen Harper.
Projet de citoyenneté
Dans une série de questions posées à la demande de La Presse, CROP réfute la thèse voulant que le PQ ait fait mouche avec son projet de citoyenneté québécoise l’automne dernier. Pas moins de 59 % des Québécois estiment que, porté au pouvoir, le PQ n’aurait pas le mandat de « créer une citoyenneté québécoise » – une personne sur trois (30 %) pense le contraire et 11 % sont indécises.
C’est plutôt le débat récent sur la situation du français à Montréal qui est susceptible de donner du carburant au PQ. Pas moins de 80 % des gens estiment que le PQ aurait le mandat de « renforcer le statut de la langue française au Québec » s’il était porté au pouvoir, seulement 15 % des gens ne partageant pas ce point de vue.
Près de 6 Québécois sur 10 (57 %) estiment qu’un gouvernement péquiste devrait rapatrier des pouvoirs du gouvernement fédéral, mais exactement la même proportion (57 %) estime qu’une fois élu, un gouvernement péquiste serait tenu de « respecter totalement la Constitution canadienne » plutôt que de « poser des gestes qui dépassent les pouvoirs d’une province ». Cette dernière avenue obtient l’adhésion de 29 % des répondants.
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