Visite en France

Charest le fédéraliste

Jean Charest a dit avoir convaincu le premier ministre Stephen Harper de reconnaître le Québec comme une nation en lui citant les paroles de John A. MacDonnald.

Québec c. Canada — le Québec entravé





PARIS – Le premier ministre Jean Charest a terminé sa courte visite en France en faisant l'éloge du fédéralisme canadien.
«N'eût été cette volonté de créer un pays fédéral, le Canada n'existerait pas comme pays», a déclaré M. Charest, mercredi, devant un parterre d'environ 250 personnes venues l'écouter à l'Institut français de recherches internationales (IFRI), à Paris. «Les fondateurs du Canada ont choisi d'en faire une fédération sachant que c'était une condition posée par le Québec.»
Jean Charest a dit avoir convaincu le premier ministre Stephen Harper, en 2006, de reconnaître le Québec comme une nation en lui citant les paroles de John A. MacDonnald (premier premier ministre du Canada). «M. MacDonnald écrivait (en anglais) dans une lettre à un journaliste en 1864 : «Je préférais un État plus centralisé, mais nous avons fait le choix d'un système fédéral parce que le Québec n'y aurait pas adhéré». Il écrit aussi à propos des Canadiens français : «Traitez-les comme une nation et ils se comporteront généreusement comme toutes les autres nations. Traitez-les comme une faction, ils se comporteront comme telle.» «J'ai dit à M. Harper : «si le premier des premiers ministres de l'histoire du Canada était capable de reconnaître le Québec comme une nation, pourquoi voudriez-vous le contredire?»
Quelques semaines plus tard, le Parlement canadien adoptait une motion à la Chambre des communes reconnaissant le Québec comme une nation», a précisé M. Charest, qui venait aussi de rappeler que la tentative de reconnaissance constitutionnelle du Québec comme «société distincte», dans l'accord du lac Meech, avait échoué en 1990. Il n'a pas mentionné que le Québec n'avait pas signé l'accord constitutionnel de 1982, cette entente ayant été conclue par le gouvernement fédéral et les neuf provinces anglophones canadiennes.
Malgré certains «désaccords», le Canada est l'une des fédérations les plus décentralisées du monde et où les provinces ont «beaucoup de pouvoirs», a plaidé M. Charest. Le Québec dispose de la capacité d'assumer ses compétences dans ses relations internationales. «Ce qui est de compétence québécoise chez nous est de compétence québécoise partout», a martelé le premier ministre. La compétence en matière de politique étrangère n'est d'ailleurs attribuée à aucun des deux niveaux de gouvernement dans la Constitution canadienne, a-t-il précisé.
M. Charest a salué la contribution de la France, «qui a donné au Québec la reconnaissance diplomatique sur son territoire», dans sa démarche d'affirmation sur la scène internationale à titre d'État fédéré francophone.


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