La semaine dernière, un chroniqueur du Toronto Star, Vinay Menon, commentait la révolte des Iraniennes contre le voile. Sympathique à leur cause, il a eu le malheur de confesser son malaise devant des femmes en burqa qu’il croise parfois à Toronto. Selon lui, elles ont l’air d'être vêtues de costumes d’Halloween et leur choix n’est pas volontaire.
Il n’en fallait pas davantage pour que le Conseil national des musulmans du Canada (CNMC) prenne l’intéressé en grippe. Selon l’organisation, ce chroniqueur «ignorant» dénigre et rapetisse les femmes. On sous-entend que c’est «dégoûtant».
Plutôt que de soutenir la liberté d’expression de son journaliste et de défendre les musulmanes contre l’intégrisme, le Toronto Star a battu en retraite. Il a exprimé ses regrets et retiré le passage du texte sur la burqa.
Islamophobie
L’an dernier, une affaire semblable avait eu lieu. Dans le Journal de l’Association médicale canadienne, Sherif Emil, un chirurgien pédiatrique, avait dénoncé la parution d’une photo d’une fillette avec un voile dans cette même publication. Il avait soulevé la question du bien-être des femmes quand on leur impose le voile si jeune. L’intéressé a été accusé «d’islamophobie» par le CNMC. L’Association médicale et le docteur Emil ont dû s’excuser.
Le CNMC veut aussi faire reculer le Québec avec la loi 21. Il la conteste devant les tribunaux et, pour ce faire, reçoit du financement de plusieurs villes canadiennes-anglaises. Avec l’organisation Justice pour le Québec, je poursuis d’ailleurs la Ville de Toronto à ce sujet, car cette pratique est illégale, selon nous.
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L’une des forces du CNMC est de se présenter comme modéré et fréquentable. Par exemple, ses dirigeants affichent leur sympathie pour les Afro-Américains, les minorités et les Autochtones. Ils semblent du côté de la vertu.
Charia
La réalité est différente. Ce groupe a milité pour l’implantation de la charia en droit familial. Il veut que les musulmans puissent dispenser leurs enfants de cours de musique s’ils le souhaitent. Il prône aussi la ségrégation sexuelle des cours de danse à l’école, entre autres.
Dans la controverse avec le Toronto Star, le chroniqueur parlait principalement de l’Iranienne Mahsa Amini, assassinée par la police des mœurs parce qu’elle portait mal son voile. Si actif pour dénoncer les injustices de toutes sortes, le compte Twitter du CNMC est resté silencieux devant ce crime de l’Iran. Même chose quand Salman Rushdie a été poignardé l’été dernier, et ce, pour avoir publié en 1988 Les Versets sataniques, qui critiquent le Coran et Mahomet. Je n’ai trouvé aucune réaction de leur part ailleurs sur le web. Je leur ai demandé s’ils avaient réagi et n’ai eu aucune réponse. S’ils se sont bel et bien tus, comme on peut le penser, leur silence est assourdissant!
C’est ça, le Conseil national des musulmans du Canada, des intégristes opposés à l’égalité des femmes et dont l’indignation est à géométrie variable. Le fait que l'on capitule toujours devant eux illustre à quel point le multiculturalisme canadien a détruit notre sens des valeurs. Il est plus que temps de cesser de céder.