Ce qui est possible. Ce qui est plausible.

Ce qui est certain

Demain, Nous allons nous mettre en règle avec nous-mêmes, avec toutes les générations qui nous ont précédés, avec celles qui suivront. Nous serons fidèles et Nous vaincrons.

Tribune libre

Si le P.Q. gagnait la prochaine élection générale, CELA EST POSSIBLE, s’il formait le prochain gouvernement provincial, des souverainistes seraient à la tête de notre État.
Un gouvernement provincial «souverainiste », cette expression n’est contradictoire qu’en apparence. Évidemment, un futur gouvernement péquiste ne signifierait pas l’indépendance tout de suite. Mais le Pouvoir acquis serait la toute première condition, décisive, pour aller de l’avant d’un pas résolu.

Le peuple québécois ne s’apprête pas maintenant à voter prochainement pour l’indépendance. Malgré tout, Y-A-T-IL UN SEUL QUÉBÉCOIS QUI IGNORE QUE LE P.Q. EST SOUVERAINISTE, hormis quelques indépendantistes qui soutiennent que le P.Q. est fédéraliste ?
C’est un peuple québécois bien tanné, sans doute, mais tanné comme peut l’être un peuple adulte et sûr de lui, prudent, qu’on fait hésiter bien inutilement, et qui dirait Oui à la formation d’un prochain gouvernement « provincial », très certainement « provincial », mais non moins certainement aussi « souverainiste »…
Un peuple adulte se donnerait un gouvernement adulte. Nous ne sommes pas un peuple-enfant. Tannés comme ils le sont, les québécois se donneraient un gouvernement prudent. Nous en sommes là, dirait le grand étapiste. C’est pour l’avoir oublié que les libéraux actuels sont désavoués. Le peuple québécois voudrait que son gouvernement soit sérieux et traite les choses sérieusement, c’est-à-dire un gouvernement qui marcherait ET qui mâcherait de la gomme, pas seulement futé et avisé, courageux aussi, et s’attendrait en retour, tout naturellement, que ce gouvernement lui donne l’heure juste et le traite avec respect. Ce dernier point est important. La démocratie québécoise est très solide. Il n’y a que les idéologues et les mafieux pour ne jamais s’en rendre compte.
Et puis, advenant un gouvernement péquiste, le peuple québécois se placerait lui-même en mode « écoute ».Il l’est déjà dans une certaine mesure. C’est cela que pourrait bien révéler les sondages les uns après les autres, et que la partielle de Kamouraska a révélé au grand jour, peu importe ici la différence marginale des scores des différents partis.
Il y a eu à l’élection partielle de Kamouraska, à la fois une belle victoire (du P.Q.), indéniablement, et une immense défaite (des rouges). Pauline Marois avait raison de le dire.
Si le P.Q. gagnait la prochaine élection générale, CELA EST PLAUSIBLE, démocratiquement et à la face du « monde entier », eh oui Ovide, du « monde entier » cette fois-ci, ce serait alors aux souverainistes du gouvernement « provincial » de jaser, par là dire et faire la souveraineté au quotidien, livrer bataille (politique) et sortir le fédéral du Québec en pièces détachées, bien oui, paradoxe, selon la tradition britannique elle-même, de l’intérieur, à coup de précédents, du dedans les institutions. Cela pourrait s’appeler mettre de la pression. Pas seulement dans la rue, la pression, ni dans une menace référendaire télégraphiée, manquée à l’avance, mais quotidiennement, au cœur même des institutions, et jusqu’à la rupture de celles-ci, toutes britanniques qu’elles puissent être.
Jamais-jamais essayé ça, le P.Q.au pouvoir, mettre de la pression et livrer bataille. A préféré l’esquive et les grandes messes référendaires qui divisent, en comités du oui et du non, plutôt que d’unir toutes les générations sous notre drapeau. BEN OUUUUUI, UNIR L’OPINION PUBLIQUE, RÉUNIR TOUTES LES GÉNÉRATIONS, tout Nous autres, toutes les vieilles générations qui savent tout, mais qui n’ont rien compris, et toutes les jeunes, qui ne veulent plus rien savoir, parce qu’elles ont déjà tout compris. (Qu’on me corrige ici, cela n’a été tenté à ma connaissance qu’une seule fois, mais si timidement, par le lointain gouvernement Lévesque, qui avait retraité rapidement et piteusement sur la « Réciprocité ».Posture « nationale » (plutôt que « provinciale ») s’il en fut une seule. C’était pourtant, même avec une telle timidité, c’était déjà l’absolu contraire de la politique actuelle des libéraux, nos dégonflés du départ et de l’arrivée.)
Si le P.Q. gagnait la prochaine élection générale, C’EST CERTAIN, Nous recommencerions à grandir.
Nous le sommes déjà un grand peuple. Nous ne sommes plus « quelque chose comme ». Nous sommes un grand peuple.
Nous sommes capables de nous sortir de là où on voudrait nous maintenir. Le parti québécois est un parti expérimenté, capable de gouverner « dans » le régime, même hostile, y compris avec une tradition parlementaire britannique qui Nous a été imposée, y compris avec une constitution rapatriée qui Nous a aussi été imposée. La vérité, c’est que NOUS SOMMES FRANÇAIS DANS UN RÉGIME ANGLAIS. Nous connaissons bien les anglais. Nous les connaissons bien mieux qu’ils nous connaissent. Nous avons résisté à tant de choses, depuis si longtemps, avec si peu de moyens au début. Nous résistons encore.
Demain, Nous allons nous mettre en règle avec nous-mêmes, avec toutes les générations qui nous ont précédés, avec celles qui suivront. Nous serons fidèles et Nous vaincrons.
Tous les grands peuples sont résilients. Ils le sont tous. Nous itou.


Laissez un commentaire



5 commentaires

  • Marcel Haché Répondre

    15 janvier 2011

    @ jibouthil
    Comme disait Lucien Bouchard : chaque génération apporte sa pierre à l’édification de la maison Québec. Duplessis a beaucoup apporté sur la question nationale. Des avancées et des reculs ? Bien évidemment. Des erreurs ? Sans aucun doute.
    À la suite du référendum de 95, Lucien Bouchard et Bernard Landry à sa suite, étaient tous les deux dans la situation inconfortable d’avoir toujours le dos au mur. En réalité, c’est le Québec lui-même, déstabilisé dans son État même par le référendum, qui avait le dos au mur. Un très vieux Québec s’est effondré avec l’arrivée de Charest à la tête de notre État.
    Mme Marois n’aura pas pareil alibi si elle parvient à survivre à son propre parti, puis à être élue à la tête du Gouvernement. À ce jour, sa feuille de route comme chef du P.Q. est impeccable, malgré quelques ratés bien secondaires.
    J’ai beaucoup apprécié votre commentaire. Je crois que Duplessis s’était emparé de l’État du Québec. Pour lui, la « province », c’était notre État. N’avait pas peur—hou-hou-hou-- de Nous, Maurice Duplessis. Je ne doute pas un instant que si Mme Marois réussit son pari, on parlera de « Pauline » avec la même affection que naguère on a parlé de « Maurice ».
    @ M. André Taillon
    Le Plan Marois est dans la realpolitik. C’est ce dont avait le plus besoin, depuis longtemps, le souverainisme et l’indépendantisme. Et puis…et puis je préfère Machiavel qui, quoi qu’en en pense, n’était pas dénué d’idéalisme.
    @ M. Jean Claude Pomerleau
    Ce n’est pas la première fois, ni sans doute la dernière, que nous sommes d’accord. Je ne suis pas certain que toute la députation elle-même du P.Q. réalise pleinement l’immense menace que le Plan Marois adresse à l’institution fédérale canadienne. Est-ce que cela ira jusqu’à l’indépendance si le P.Q. gagnait le Pouvoir ? N’en suis pas certain. Mais je suis certain que cela pourrait y mener.
    J’aime bien la maxime qu’il n’est pas nécessaire d’espérer pour entreprendre…
    @ Mme Nicole Hébert
    Au fil du temps, le P.Q. s’est mérité, oui, mérité, bien des griefs. Cela n’est pas très grave. Le P.Q. a une Cause. Le P.L.Q., lui, n’en a pas. Il a de simples intérêts, partisans, passagers par nature. C’est Mme Marois qui doit maintenant assumer bien des erreurs de son parti (les siennes aussi) et toujours aussi la Grande Cause. Cela est injuste, mais c’est comme ça. C’est elle qui tient le micro du P.Q.
    Mais bien des critiques sur son « leadership » ne lui viennent pas de son propre camp…Vous n’avez qu’à comparer le traitement que le P.L.Q. a réservé dernièrement à son chef Jean Charest, sur la question majeure d’une Commission d’enquête réclamée par le public, et le traitement infligé à Pauline Marois par son soi-disant camp, sur une question grave, mais somme toute mineure au regard de l’électorat, l’affaire Michaud. Tous les ouaouarons de la mouvance n’ont sans doute pas le même agenda…Ça aussi c’est normal.
    La Cause nous dépasse tous…mais ce n’est pas l’avis de tous…

  • Archives de Vigile Répondre

    14 janvier 2011

    Messieurs,
    c'est encourageant de vous lire. Moi itou, je le comprends ainsi et je m'engage à y oeuvrer. Mais parfois, devant tellement de propos démoralisants et "désafectants" on a envie de crier... Alors merci pour l'audace!
    Nicole Hébert

  • Jean-Claude Pomerleau Répondre

    14 janvier 2011

    Ce qui est certain, c'est que le déterminant de la politique c'est l'État: 'Car seul l'État agit avec envergure' (JRM Sauvé)
    Voici un extrait de ma lecture géopolitique 101 du Plan Marois qui rejoint votre propros (l'unité se fait dans l'agir de l'État):
    '(la) nationalisation de l’hydro-électricité de Jean Lesage ; proposition qui lui a permis, après avoir pris le pouvoir de justesse en 1960, d’être réélu en 1962 avec 55% des voix.'
    http://www.vigile.net/Le-difficile-changement-de
    ...
    'L'action de l'État est une conquête sans cesse renouvellée de sa compétence sur son territoire' (C. Chaumont)
    ....
    Le pays n'est pas devant nous mais bien sous nos pieds et tout autour de nous; cela fait 400 ans que l'on s'investi pour lui donner forme. Ce qui nous manque c'est le contrôle effectif du pays parce que nous avons été annexé depuis 1760 et que notre État est réduit dans ses capacité d'agir â celui d'un demie État.
    Il importe de comprendre, que l'enjeu véritable de notre lutte c'est l'État; c'est ce que me donne â penser votre texte.
    JCPomerleau

  • André Taillon Répondre

    14 janvier 2011

    Attendre d'en savoir assez pour agir en toute lumière, c'est se condamner à l'inaction.
    Rostand (Jean)

  • Archives de Vigile Répondre

    14 janvier 2011

    Pourquoi devrions-nous passer sous silence les événements suivants, et tant d'autres, pourtant pas si lointains :
    - le 21 janvier 1948 le drapeau du Québec, tel que nous le connaissons aujourd'hui, flotta pour la première fois sur l'Hôtel du Parlement. ( http://www.republiquelibre.org/cousture/DRAPO.HTM )
    - la première fois où le gouvernement du Québec a réussi un coup de force remonte à 1954, lorsque Maurice Duplessis a fait adopter une loi permettant au Québec de lever lui-même ses impôts ( http://www.desequilibrefiscal.gouv.qc.ca/fr/memoire/pdf/m24.pdf ), droit qui nous avait été volé en 1941 par le Wartime Tax Agreements Act ( https://www.cga-pdnet.org/Non_VerifiableProducts/ArticlePublication/FiscalImbalance_F/FiscalImbalance_p1_F.pdf )
    J'ajouterais donc simplement à vos arguments que : nous n'avons pas commencé hier seulement à poser des gestes d'indépendance.
    Ça n'est évidemment pas que j'aimerais vivre sous la gouverne de gouvernements comme celui de Duplessis mais cela fait aussi partie de notre histoire avec des avancées et des reculs !
    Je me souviens.