Ce bon vieux de Gaulle

Québec 2008 - l'art de détourner le sens la Fête

Il y a un principe de base en communication politique : pour dédramatiser une situation problématique qui traîne dans les paysage depuis longtemps, vaut mieux se la réapproprier carrément, la normaliser et tenter ainsi d'en neutraliser les effets les plus néfastes.
C'est précisément l'exercice auquel se sont livrés ce matin Jean Charest et le premier ministre français, François Fillon.
Et l'objet de cette neutralisation fut nul autre que Charles de Gaulle lui-même. Ou, plus précisément, le traumatisme que son «Vive le Québec libre» de 1967 cause depuis aux leaders fédéralistes.
Pour «réparer» la référence que M. Fillon a faite hier à la mémoire du général, il fallait le voir ce matin, avec M. Charest, dédramatiser le tout de la manière la plus calme, mais combien préparée d'avance conjointement!
Il faut se remettre de ce «traumatisme», a dit M. Charest, et se souvenir PLUTÔT de toutes ses belles initiatives moins politiques de rapprochement entre la France et le Québec. Voilà ce en quoi constitue vraiment ce «marqueur» important de l'histoire récente.
Poussant l'opération de communication à son extrême limite, M. Charest s'est même permis de dire que dorénavant, on entendrait parler de Charles de Gaulle encore plus!
Et voilà comment M. Charest a transformé le général de Bonhomme sept heures officiel des leaders fédéralistes en bon ami gentil et dorénavant politiquement inoffensif du Québec.
L'art de dépolitiser le fameux «Vive le Québec libre» en le noyant dans un tout nettement plus neutre!
Au milieu de l'opération, M. Fillon a tout de même confirmé clairement que la France -- ou Sarko, pour être plus précis --, «veut sortir du «ni-ni»» (politique de non-ingérence et de non-indifférence visant l'«accompagnement» du Québec, même s'il devenait souverain).
Nous voulons «entrer dans une nouvelle ère», Fillon disait ce matin -- l'ère du «le Québec est notre frère et le Canada est notre ami»...
D'où le sourire radieux de Jean Charest...
Quant à Pauline Marois, dont la réaction ce matin fut doucereuse, elle ne semble pas vraiment comprendre ce qui est en train de se passer.


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