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Canadiens-français ou Québécois... suite

le choix d'une nation

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Tribune libre

Après une longue discussion dans l’article Canadien-français ou Québécois?


J’aimerais relever les quelques objections soulevées lors de ces échanges. Il y a des mythes qui persistent longtemps. Il y a des rêves qui ont la vie dure. S’obstiner pour aller chercher un statut non-reconnu et inférieur à ce que nous avons actuellement n’a pas beaucoup de sens et pas beaucoup de chances de succès.


Voici un exemple basé sur la légende :


 


«La question de notre survie repose sur notre capacité à nommer notre identité -notre nationalité- dans sa spécificité de langue, de culture et de civilisation. »


 


Justement, ce n’est pas nous qui avons choisi ce terme de Canadien-français, c’est bien eux, les anglophones, le peuple majoritaire! La capacité à nommer fut celle des anglophones; cette capacité ne vient pas de nous. Question de nous diminuer.


 


On ne peut pas laisser les autres dessiner les frontières de notre destinée.


 


Ensuite il y a le discours suivant :


 


«On a cru l’exprimer par la québécitude, mais ça a échoué lamentablement… …Il nous faut donc admettre cette erreur et revenir au cadre de référence qui a assuré notre progrès et notre émancipation politique depuis la Conquête jusqu’aux États généraux du Canada français : la pleine reconnaissance des droits de la nation canadienne-française.»


 


C’est ne pas connaître son histoire d’affirmer une telle chose. Nous avons continuellement diminué en pourcentage et en pouvoir politique pendant toute cette période que vous citez.


Ce fut une période difficile pour notre peuple.


Dois-je moi aussi mentionner que cette voie à échoué lamentablement? Dois-je accepter cet attentisme comme un échec? Rien faire vaut échec? Alors qu’au contraire depuis l’affirmation de notre québécitude, nous avons faits des pas de géants.


Et pourtant, le danger est toujours là. Ce n’est pas l’affirmation de notre fragilité, mais bien notre inaction de faire un pays qui est en cause. Demain matin, nous pouvons, selon vos vœux, tous se nommer Canadiens-français; ceci ne changera rien à notre position de minoritaire au Canada. Rien.


 


Nous avons tous le droit de rêver :


 


« il faut le faire reconnaître et cela doit commencer ici chez nous au Québec dans notre loi fondamentale, par un ajout dans les considérants de l'article 46 où nous avons autant le droit d'être reconnus que les nations autochtones et la communauté anglophone.»


 


J’aimerais bien savoir justement quelle sont ces droits inscrits à l’article 46 qui garantit des droits aux anglophones. Et quelle sont les droits reconnus dans ce même article sur les nations autochtones. Inscrire des droits du Canadien-français ne confère aucun droit.


Quels droits puis-je aller chercher de plus de qu’est-ce que j’ai déjà? Quel droit nous manque-t-il?


Ce ne sont pas des droits qu’il nous manque mais bien des pouvoirs politiques pour se conduire comme une nation.


La seule façon d’avoir contrôle sur notre avenir revient à une forme de souveraineté, d’indépendance ou d’autonomie politique. Aucun droit de plus sera ajouté en restant minoritaire dans le Canada. Même si nous revenons en arrière pour nous nommer des Canadiens-français.


 


Pour faire suite :


 


«La Fédération des Canadiens-Français réclame la reconnaissance de la nation canadienne-française par Québec, pourquoi vous opposez-vous avec une telle véhémence à cette reconnaissance ?»


 


En tant que Canadien, ces gens peuvent bien faire ce qu’ils veulent. Mais n’incluez pas les Québécois dans ce bateau! Nous sommes soit des Canadiens ou des Québécois.


J’aimerais bien qu’on me nomme et me démontre qu’est-ce qu’une reconnaissance veut dire.


Un droit inscrit n’égalera jamais un pouvoir inscrit dans une loi.


 


Un début de solution :


 


«…vous avez bien compris la difficulté d'être canadien-français au Canada. C'est ce que Pierre Bourgault exprimait déjà en 1966…»


 


Oui, comme la majorité des nôtres avant la Révolution tranquille! C’est justement ce constat qui a fait de Pierre Bourgault un des plus grands défenseurs du Québec. Il vient un moment qu’on doit couper les ponts avec le Canada. Pour un bon nombre ce fut cette époque. Continuer à vouloir sauver chaque francophone canadien relève de l’impossible. On doit un jour choisir et vivre avec ce choix; pas être opportuniste comme François Legault le vire-volant et changer avec le vent. Puis-je vraiment me fier à lui pour l’avenir de ma nation? Que pense-t-il vraiment?


 


Le rêve de l’indécision se poursuit :


 


« Vouloir se désigner comme peuple ou nation d'une façon exclusive représentant notre ethnicité et notre culture n'est pas en soi un rejet de l'indépendance du Québec, c'est tirer les conséquences de notre situation et établir la fondation du prochain chapitre de notre histoire en tant que peuple. »


 


On est face à cette indécision classique du Canadien-français-Québécois-Franco-Américain ne sachant pas quoi choisir. Si vous ne rejeté pas la souveraineté, comme vous mentionnez, et bien affirmez et reconnaissez qui vous êtes; Québécois. Vous pouvez cesser de penser que vous allez sauver tous les francophones du Canada- il est longtemps terminé ce temps-là. Le rêve du Canada est fini. Il ne reste plus qu’une option, un territoire, une nation à libérer.


Ces objections rappellent le pourquoi de notre échec lors du dernier référendum, manque de compréhension des enjeux et manque de maturité politique.


En plus de nous faire porter un rêve que même nos ancêtres n’ont pas eu; aucun Français colonisateur est venu ici pour devenir Canadien-français.


Aucun. La source de qui nous sommes se retrouve chez le Français en nous, chez le Canadien déchu ou le Québécois.


 


Rien ne nous motive dans notre plus profond de nous-même pour baisser de statut avec une reconnaissance bidon de qui nous sommes dans la constitution du peuple majoritaire.


 


Sachant que l’avenir, pour ma survie, révèle qu’une option, la souveraineté, je choisis d’être qui je suis, Québécois.


 



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13 commentaires

  • Normand Bélair Répondre

    26 novembre 2021

     


    Monsieur Verrier, reprenons mot pour mot vos écrits :



    Notre identité a toujours été la même depuis la Conquête.


    FAUX. À la Conquête personne est devenu comme vous dites Canadien-français. C’est un processus dans le temps. Il a fallu environ 70 ans avant que nos chers Anglais nous baptisent.



    De Canadiens, à Canadiens-Français, et on peut rajouter, pour qui le souhaite, l'identité "québécoise" jusqu'à la transition qui s'est opérée à partir de 1973, 


    FAUX. Je vous rappelle la lignée juste de l’histoire : Français, Français-Canadien, Canadien, ensuite Canadien-français IMPOSÉ par les Anglais, et on fini avec Québécois choisi par nous-même.



    rien n'a changé notre identité en essence.


    FAUX. TOUT à changé! Nous sommes au départ des gens colonisateurs et fiers passé à conquis et humilié.  Nous sommes passé de majoritaire à minoritaire avec, ce qui nous reste, le dernier terrain de bataille, le Québec avec les Québécois.



    Prétendre que les Anglais nous ont imposé notre identité alors que celle-ci était pour eux une source permanente de maux de tête dans l'administration de la colonie est absurde.


    FAUX. Oui, les Anglais ont bel et bien choisi cette désignation dénigrante, que vous défendez encore 170 ans plus tard, pour nous abaisser, pour nous humilier du fait que nous ne parlions pas anglais! On était pour eux, des moins que rien, donc désignés comme tel : tiret français ou crûment des Canadiens-vauriens.



    En revanche, ce que les Anglais nous ont bel et bien imposé ce sont les configurations successives et mouvantes du territoire que nous occupions et sur lequel ils avaient pleine autorité. Ceci à partir de l'institution de "The Province of Quebec", décrétée en 1763 (traduction : province de Québec). Ce que les Anglais nous ont imposé, ce sont les divers régimes étatiques qui  façonnent notre destin depuis la Conquête. 


    ENFIN quelque chose de vrai dans votre propos.



    Sans l'atout d'une identité forte et structurée nous n'aurions pas survécu. Les formes politiques de notre existence, y compris en 1867 (sous de fausses promesses) et en 1982 (sous de fausses promesses et la tricherie) nous ont toujours été imposées. Notre identité nationale est tout ce que nous avons en propre et demeure la seule base légitime à partir de laquelle nous pouvons continuer à vaincre le temps.


    FAUX. La preuve étant fait que depuis plus de 200 ans, les «francophones» n’ont pas gagnés grand-chose sauf deux fois; l’acte constitutionnel de 1791 et la loi sur les langues officielles de 1969 grâce à qui? Bien oui, les Québécois. Sans la montée du nationalisme et l’identité québécoise jamais auparavant le français d’Amérique n’a réussi ceci, de rendre ce Canada bilingue.


    Et en 1791 ce sont bien les Canadiens qui ont gagné ce point. Donc, historiquement le mythique «Canadien-français», imposé par les Anglais n’ont jamais, mais jamais rien gagné. Un grand mythe historique.


    Elle est là l'identité nationale, chez le Québécois.



    En cette matière, la québécitude aura fait en 50 ans plus de dommages que les Anglais depuis 1760.


    FAUX. Le « Canadien-français » n’a jamais en 200 ans faites avancer moindrement le fait français dans ce pays. Ils n’ont même été capable de faire respecter les mêmes lois sur le territoire canadien que celles imposées par les Anglais, au Québec dans le domaine de l’éducation! Alors pour vos dommages causés par le Québécois vous pouvez les laisser au vestiaire. C’est ridicule. Depuis les années ’60, le Québec à fait des pas de géant vers qui nous sommes aujourd’hui.


    Il n’y a aucune raison pour que le Québécois recule dans le temps pour revivre ce légendaire mythe. Ce temps-là est révolu.


    On a tous compris ce grand mensonge.


    ...



  • Gilles Verrier Répondre

    25 novembre 2021

    Notre identité a toujours été la même depuis la Conquête. De Canadiens, à Canadiens-Français, et on peut rajouter, pour qui le souhaite, l'identité "québécoise" jusqu'à la transition qui s'est opérée à partir de 1973, rien n'a changé notre identité en essence. Prétendre que les Anglais nous ont imposé notre identité alors que celle-ci était pour eux une source permanente de maux de tête dans l'administration de la colonie est absurde. En revanche, ce que les Anglais nous ont bel et bien imposé ce sont les configurations successives et mouvantes du territoire que nous occupions et sur lequel ils avaient pleine autorité. Ceci à partir de l'institution de "The Province of Quebec", décrétée en 1763 (traduction : province de Québec). Ce que les Anglais nous ont imposé, ce sont les divers régimes étatiques qui  façonnent notre destin depuis la Conquête. Sans l'atout d'une identité forte et structurée nous n'aurions pas survécu. Les formes politiques de notre existence, y compris en 1867 (sous de fausses promesses) et en 1982 (sous de fausses promesses et la tricherie) nous ont toujours été imposées. Notre identité nationale est tout ce que nous avons en propre et demeure la seule base légitime à partir de laquelle nous pouvons continuer à vaincre le temps. En cette matière, la québécitude aura fait en 50 ans plus de dommages que les Anglais depuis 1760.


  • Catherine Doucet Répondre

    23 novembre 2021


    Dites-moi, M. Bélair, vous qui consacrez tant de lignes à nier l'existence historique du Canada Français, à quoi réfère, selon vous, l'identité québécoise? 


    • Normand Bélair Répondre

      23 novembre 2021


      Bonjour,


      Ensemble de valeurs qui définissent l'appartenance à la nation québécoise : l'usage de la langue française, l'héritage spirituel catholique, le principe de laïcité, l'égalité des hommes et des femmes, l'importance des services publics de santé et d'éducation, la référence au territoire du Québec, la création et les pratiques culturelles, les habitudes de loisirs. C'est une définition d'a peu près toutes les nations sur terre, ni plus ni moins. Nos racines sont Française, Canadienne et Québécoise.


      J'ai beau chercher, il n'y a pas de racines Canadienne-française sauf par la désignation des Anglais pour nous nommer. Ce terme nous a été IMPOSÉ. Ceci n'a jamais été un choix libre de notre part.


      • Guy Huard Répondre

        24 novembre 2021


        Ainsi, d'après vous, un habitant du Québec de religion musulmane, même francophone, ne peut être Québécois, pas plus qu'un anglais dont les ancêtres sont venus il y a 100 s'établir à Montréal ou dans les Cantons de l'Est. Geoff Molson n'est pas québécois et ne le sera jamais, pas plus qu'il n'est un Quebecker (simple traduction) ou un anglo-québécois, parce qu'il n'a pas d'héritage spirituel catholique, sans parler du reste. De même les immigrants arrivés au Québec ne sont pas des néo-québécois et ne le seront jamais non plus, faute aussi d'héritage spirituel catholique pour la majorité.


        Ces distinctions, anglo-québécois, néo-québécois, ont déjà existé, mais plutôt brièvement.Elle sont tombées en défaveur le temps d'une décennie. Peut-être dans l'intention toujours déçue de favoriser de façon "inclusive" l'adhésion des "autres" au projet d'indépendance du Québec espérée par une majorité claire des Québécois... de souche, ou "pure laine", accusés de vouloir être une classe supérieure de Québécois.


        Et votre définition correspond aux Franco-Ontariens et autres Francos de toutes les provinces à l'ouest du Québec. Notre diaspora, en somme. Pas plus tard qu'hier je voyais l'antique photo d'un entrepreneur-menuisier du village de Côte-des-Neiges revenant d'avoir construit une chapelle à Gravelbourg, Saskatchewan. Peut-être y avait-il des cousins ou mieux, que le curé était son frère, qui sait?. Mais d'après vous il semble mieux d'oublier ce genre de détail. Louis Riel? Bof.


        Il me semble que vous faites des contorsion pour définir les Québécois comme des Canadiens-Français du Québec sans le dire.


        • Normand Bélair Répondre

          25 novembre 2021


          Bonjour,


          En parlant de contorsion, vous ne cédez pas votre place! Je n'ai jamais dit rien de ce que vous dites! Il suffit d'accepter ces notions de base de notre société et voilà vous faites partie de la société québécoise.


          On ne peut pas laisser les autres dessiner les frontières de notre destinée. Si ça vous plait de vous définir comme vous l'affirmez, c'est-à-dire un Canadien Québécois Canadien-français; bien à vous de le faire. Sauf que dans la réalité, dans le vrai monde, dans le concret il n'y a que des Canadiens et des Québécois. Le reste n'est que légende, mythe et mensonge.


          • Guy Huard Répondre

            26 novembre 2021


            Québécois est une désignation adoptée dans les années '60 en même temps que celle de Grande Noirceur. La définition que vous en donnez est basée sur une réalité antécédente, domaine des légendes et mythes, que vous écartez pourtant d'un revers de main dans un effet de toge.


            Si vous voulez vous baser sur la réalité du vrai monde concret, eh bien, en dehors du Canada et d'une partie de la francophonie le Québec est malheureusement inconnu. Certains d 'entre nous, dont je soutiens le combat, bataillent toujours pour que des équipes sportives québécoises participent aux compétitions internationales, 45 ans après la première élection du PQ. Je le regrette certainement autant que vous, mais cela fait aussi malheureusement parti de la réalité du vrai monde concret dont vous vous réclamez.


            • Normand Bélair Répondre

              26 novembre 2021

              Bonjour,
              Je vous félicite pour vos efforts sportifs. Très louable. Je vois que vous n'oeuvré pas au Canada mais bien au Québec.
              Sur la question de l'inconnu du Québec, je dois vous contredire, partout aux Etats-Unis et en Amérique Centrale, on connait le Québec, même dans les Caraïbes.
              Il suffit d'avoir des citoyens-ambassadeurs pour dire que nous sommes là.

  • Gilles Verrier Répondre

    22 novembre 2021


    Vous tenez l'absence de statut politique de la nation canadienne-française comme la preuve de son inexistence. Le cas des Acadiens vous ferait-il conclure à une même inexistence nationale?  Selon cette logique tronquée toute nation sans statut n'existerait pas. En réalité, c'est un dilemne que vous nous posez, mais vous allez trop vite en besogne à le résoudre avant d'en avoir exposé les deux termes : 1) La nation canadienne-française n'existe pas parce qu'elle n'est pas reconnue, où 2) son existence nationale est historiquement niée par des institutions politiques érigées sur une conquête violente ?  Pour mémoire, dans son célèbre rapport, Lord Durham voulait prestement assimiler et faire disparaître un peuple ? Lequel ?


    • Normand Bélair Répondre

      23 novembre 2021


      Bonjour,


      Les Acadiens, eux ont choisis de se nommer Acadiens. Les «Canadiens-français» se sont fait définir par les Anglais...c'était pas un choix faite volontairement. C'est une imposition. Tiens vous parlez de Lord Durham, allez écouter ceci et ensuite dites-moi qui à baptiser les Canadiens du terme «tiret Français».


      https://www.facebook.com/watch/?v=1027907940702028


  • Normand Bélair Répondre

    21 novembre 2021


    Une Nation ?


    Encore une fois, le terme de qui nous sommes, Canadien-français, n’existe pas.



    Est-ce reconnu par la constitution canadienne?


    Est-ce inscrit dans la Charte des droits et liberté?


    Est-ce inscrit dans une loi fédérale quelconque?


    Dans une loi provinciale?


    Quelle est la capitale de cette supposée nation?


    Quelle est le territoire de cette prétendue nation?


    Y a-t-il des sièges à la Chambres des communes pour représenter cette nation?


    Au Sénat?


    Y a-t-il un seul élément moindrement légal ou un brin d’une tenue juridique dans une loi quelconque mentionnant cette nation?


    Y a-t-il un traité secret reconnaissant ce statut?


    Y a-t-il une reconnaissance aux Nations unis?


    Y a-t-il une reconnaissance internationale ?


    Au fait qui reconnaît ce… non-statut?



    La réponse c’est une douzaine de fois NON!


    Rien de ceci n’existe!


    Cependant quand vous remplacez ce terme par Canadien ou Québécois, alors là tout devient OUI.


    Il y a reconnaissance. Ici, et partout ailleurs.



    Le mythe se poursuit dans la citation :


    de Marie de l’Incarnation (1599-1672) avec la variante inversée de « François-Canadois »


    … n’est pas une variante inversée mais belle et bien la définition d’origine! D’abord Français devenu Canadien! Puisque le terme est arrivé AVANT ceci ne peut pas être une inversion. Bien au contraire ce sont en effet les Anglais qui ont inversé le terme, pas Marie de l’Incarnation!


    Et rajouter :


    «Il est d’autant plus grotesque d’avancer que ce sont les Anglais qui auraient tenu à rappeler notre francité…»


    Mais personne n’avance ce propos! Bien au contraire les Anglais voulaient montrer notre infériorité, pas assez bon pour être un vrai Canadien dorénavant nous vous baptisons des…moins-que-Canadien! Des Canadiens ne parlant pas l’anglais!


    «En revanche, les Anglais nous ont laissé un nom et un statut en réserve, un nom provincial qui favorise notre infantilisation et notre anglicisation, celui de « Québécois/Quebecers »


    Ils sont tellement généreux ces Anglais! Ils ne nous ont rien laissé du tout. Nous avons choisi cette désignation. J’ai parfois l’impression que certains vont pousser jusqu’à l’absurde juste pour avoir raison et nous garder dans une position d’infériorité. On n’a même plus besoin des Anglais pour faire ça, on est bien servi parmi les nôtres!



    Conséquences pour de fausses raisons


    Sur les écrits de Rodrigue Tremblay, vous attribuez (trop facilement) les conséquences de la négociation entre le Québec et les autres provinces à un échec de René Lévesque.


    Et un Robert Bourassa aurait fait quoi devant le rouleau compresseur fédéral? Ou un Jean Charest? Ou même un Maurice Duplessis?


    Qui aurait agi différent pour avoir un résultat différent?


    Qu’est-ce que vous proposez pour faire enlever la notion de multiculturalisme de la constitution?


    Et pour redonner le pouvoir de choisir des candidats potentiels de juges, au fédéral?



    Dans la Constitution


    La seule proposition avancée par vous, fut d’inscrire des droits de cette mythique nation dans la Constitution.


    Ah bon.


    Donc nous faisons inscrire quoi comme droits? Le droit de notre langue?


    Le droit d’un territoire donné? Un nombre de 50% des sièges du Parlement pour faire respecter la notion de nation à nation?


    Que pensez-vous être capable d’inscrire dans la Constitution canadienne pour faire avancer la légendaire nation?


    Ils vont accepter d’inscrire plus de droits que les autres Canadiens?



    Les dangers


    Qu’est-ce c’est cette reconnaissance dont vous évoquez?


    Vous voulez avoir des droits tel que les Amérindiens ont, mais que personne ne respects? Comme une loi sur les Indiens, vous voulez une loi sur les subalternes Français-pas-assez-bon-d ’être-Canadien?


    Vous voulez créer des réserves sur lesquelles nous allons habiter?


    Vous êtes prêt d’abaisser le statut de Québécois soutenu par des lois légales, par une Capitale, un territoire, une langue commune en échange pour un statut de vœux pieux dans un texte dont personne va suivre dans une charte ou une constitution contrôlé par la majorité de ce pays canadien?



    Votre solution


    Vous êtes là à dénoncer les Québécois et comment nous sommes rendus des vauriens, alors expliquez-nous VOTRE démarche. Expliquez-nous votre cheminement pour atteindre le même degré d’autonomie que les Québécois. Détaillez-nous des explications crédibles du POURQUOI et du COMMENT de votre démarche vers un statut non-reconnu nulle part sur terre. Montrez-nous comment mettre ça en application dans le Canada d’aujourd’hui.


    «Devenus Québécois nous ne sommes plus que l’ombre de ce que nous étions. Qui dira le contraire?»


    C’est honteux de souhaiter ça aux Québécois! Inacceptable. Ça semble vous faire plaisir que le malheur arrive chez les Québécois pour que vous puissiez revenir à une posture de non-statut. C’est le rêve de personne de revivre une période de notre histoire où nous nous sommes laissé berner par le peuple majoritaire pour nous garder petit, petit, petit.


    Un retour à la Grande noirceur fait partie de votre plan?



    Dans ce pays, trois termes ont eu une désignation légale; Français, Canadien et Québécois.


    Aujourd’hui nous appellerions le terme du 19e siècle, Canadien-français du Fake News.


    Tout comme Trump fait à croire qu’une élection fut volée, et bien ici nous avons eu des Anglais qui nous ont fait à croire que ce terme avait un statut. Faussement.


    À ce jour le terme Canadien-français n’a aucun statut.


     


  • Éric F. Bouchard Répondre

    21 novembre 2021


    Le vocable Canadiens-Français apparaît déjà sous la plume de Marie de l’Incarnation (1599-1672) avec la variante inversée de « François-Canadois ». Par la suite, les observateurs ou littérateurs des nôtres ou parmi les nôtres ne cesseront de l’utiliser, même si l’usage du raccourci « Canadiens » tente à dominer jusque vers 1850.


    Il est d’autant plus grotesque d’avancer que ce sont les Anglais qui auraient tenu à rappeler notre francité, car c’est elle qui fonde notre dignité nationale, notre nationalité propre. Ce nom de Canadiens-Français affirmait et affirmerait toujours l’échec de la Conquête, le refus d’une intégration docile au monde anglo-saxon par le respect de nos droits nationaux.


    En revanche, les Anglais nous ont laissé un nom et un statut en réserve, un nom provincial qui favorise notre infantilisation et notre anglicisation, celui de « Québécois/Quebecers ». Car Québécois se réfère à la « Province of Quebec », un État colonial bilingue établi pour nous circonscrire et nous acculturer au sein d'une population, d'un "peuple" nourri essentiellement par l'immigration : un conditionnement, une aliénation qu’ont intériorisée les jeunes Québécois depuis 50 ans.


    Devenus Québécois nous ne sommes plus que l’ombre de ce que nous étions. Qui dira le contraire?


  • Gilles Verrier Répondre

    20 novembre 2021

    Monsieur Bélair, votre façon de voir les choses se situe dans le prolongement d'un nationalisme québécois dont deux jalons sont la fondation du Parti québécois en 1968 et sa victoire électorale de 1976. Dans une chronique en ligne sur Vigile, Rodrigue Tremblay, témoin et acteur important de l'époque, nous en parle aujourd'hui dans un tout autre cadre : celui d'un nationalisme en déclin, qui a manqué tous ses rendez-vous avec l'histoire. Comme il arrive souvent les mentalités retardent sur la réalité. Vous ne semblez pas avoir pleinement noté que le nationalisme québécois est aux prises avec une crise existentielle qui le met à risque d'une disparition définitive. La chronique de Rodrigue Tremblay propose une synthèse nuancée et adroitement tournée qui, même si elle ne va pas suffisamment au fond des choses, constitue un excellent premier pas pour qui voudrait cheminer vers une prise de conscience plus réaliste de la perte de puissance du Québec depuis cinquante ans et les perspectives plus sombres qui sont désormais les nôtres.  En voici quelques extraits significatifs : 



    Les conséquences de la défaite référendaire de 1980 pour le gouvernement Lévesque et pour le Québec


    Après sa défaite, le gouvernement Lévesque commit un certain nombre d’erreurs stratégiques [...] un gouvernement qui perd un plébiscite se doit normalement de démissionner, car une défaite plébiscitaire est, à certains égards, plus importante qu’une défaite électorale. [...] la stratégie du gouvernement Lévesque pour faire obstacle aux visées constitutionnelles unilatérales du gouvernement fédéral avait consisté à se joindre à sept autres gouvernements provinciaux anglophones pour former le Groupe des Huit.


    • Les conséquences pour le peuple québécois et pour la nation canadienne-française du coup de force constitutionnel fédéral de 1981-1982


    Trois grandes conséquences pour le peuple québécois et pour la nation canadienne-française ont découlé du coup de force constitutionnel fédéral de 1981-1982.


    1- Le Parlement élu du Québec a de facto été placé depuis sous la tutelle arbitraire d’un ‘gouvernement des juges’ non élu et nommé par le seul gouvernement canadien. [...]


    Dans ce contexte, il est devenu problématique pour le gouvernement du Québec de légiférer en matière de langue, de culture, de laïcité et d’éducation, tous des domaines qui relevaient dans le passé de sa compétence exclusive. L’exemple le plus patent a été la Charte de la langue française, plus connue sous le nom de « Loi 101 », laquelle s’est vue retranchée des pans entiers par les tribunaux fédéraux.


    2- L’insertion de l’idéologie politique du multiculturalisme dans la loi constitutionnelle de 1982, (N. B. : Le Canada est le seul pays au monde qui a constitutionnalisée une telle idéologie politique), a justifié l’adoption d’une politique fédérale d’immigration super massive de remplacement de population, en très grande majorité intégrée au Canada anglais. À terme, cette politique est une menace au pouvoir politique relatif et à la survie même de la nation canadienne-française dans son ensemble. 


    3- La centralisation politique accrue au niveau fédéral canadien tend de facto à faire du foyer majoritaire des francophones en Amérique du nord qu’est le Québec une sorte de colonie intérieure soumise aux diktats politiques du Canada anglais. [Les conséquences] ont considérablement réduit la souveraineté du parlement du Québec dans les domaines de ses compétences.



    Même s’il n’a pas signé la Constitution de 1982, le gouvernement du Québec, y compris avec le Parti québécois à sa tête, en a intégré les principales conséquences, notamment par l’adoption de la loi 99 (2000) qui décrit le peuple québécois comme un peuple plurinational, une large diversité au sein de laquelle cependant les Canadiens-Français ne sont pas inclus. Acceptez-vous cette discrimination contre le peuple fondateur du Canada ?