(AFP) = Les conservateurs canadiens ont le vent en poupe semblant plus que jamais, mardi, en mesure de mettre fin à 12 ans de pouvoir du parti libéral, alors que les leaders politiques s'affrontent dans les derniers débats télévisés de la campagne avant le vote du 23 janvier.
Un sondage de l'institut Ekos, publié par les quotidiens Toronto Star et La Presse les crédite d'une avance record de 12 points sur les libéraux du Premier ministre sortant Paul Martin, leur faisant même miroiter pour la première fois la possibilité de pouvoir former un gouvernement majoritaire.
Les conservateurs de Stephen Harper n'ont cessé de progresser ces derniers jours et la dernière enquête d'opinion leur accorde un score de 39,1%, contre 26,8% à leurs rivaux libéraux.
Les analystes situent traditionnellement autour de 40% le score nécessaire pour qu'un parti atteigne la majorité absolue à la Chambre des Communes.
"Les conservateurs vers un gouvernement majoritaire", proclamait en Une le quotidien libéral Toronto Star, notant que le parti de M. Harper a enregistré des gains importants dans la province d'Ontario, qui envoie le plus grand nombre de députés à la Chambre, ainsi qu'au Québec où ils n'ont pas d'élus actuellement.
The Globe and Mail considère lui aussi que la possibilité de voir les conservateurs revenir au pouvoir est désormais bien réelle, même si on ne peut exclure un retournement de situation.
"La partie n'est pas finie, mais M. Harper a la possession du ballon et il évolue méthodiquement en direction des buts", écrit le journal dans une métaphore sportive.
Lors de la précédente élection en juin 2004, M. Harper avait un moment dominé dans les sondages, mais les libéraux avaient fini par l'emporter de justesse, formant un gouvernement minoritaire.
Les libéraux avaient alors réussi à faire craindre à une partie de l'électorat que l'arrivée de M. Harper au pouvoir ne se traduise par un violent coup de barre à droite.
Mais cette fois-ci, l'avance des conservateurs est beaucoup plus nette et leur position paraît plus solide. "Les gains des conservateurs semblent démontrer que M. Harper a réussi à se montrer sous un nouveau jour", plus consensuel, a déclaré à La Presse, Frank Graves, président d'Ekos.
Le nouveau sondage ne tient pas compte de l'impact de la dernière série de deux débats télévisés des chefs des quatre principaux partis, qui a commencé lundi soir et se poursuit mardi.
Mais la plupart des commentateurs jugeaient que la performance de M. Martin lundi soir, lors d'un débat en anglais, n'est pas susceptible de renverser la tendance, même si celui-ci s'est montré combatif et passionné par moments.
"Le débat d'hier a surtout servi à conforter les gens dans l'opinion que M. Harper est plus raisonnable qu'ils ne le pensaient et peut-être prêt à gouverner", a déclaré à l'AFP Luc Juillet, professeur de sciences politiques à l'université d'Ottawa.
M. Martin a attaqué bille en tête son rival, l'accusant de vouloir tailler dans les programmes sociaux pour financer ses promesses électorales et de vouloir s'inspirer des conservateurs américains.
M. Harper est pour sa part demeuré posé et souriant pendant les deux heures du débat, réitérant ses accusations de corruption contre le parti libéral.
L'opposition avait fait chuter le gouvernement minoritaire de M. Martin fin novembre, en partie à cause d'un scandale de pots-de-vin dans une campagne de publicité visant à promouvoir l'unité canadienne après le referendum de 1995 sur l'indépendance du Québec, au cours duquel la province francophone avait rejeté de justesse la séparation d'avec le Canada.
Les chefs des principaux partis s'affrontent mardi soir dans un dernier débat, en français cette fois.
Laissez un commentaire Votre adresse courriel ne sera pas publiée.
Veuillez vous connecter afin de laisser un commentaire.
Aucun commentaire trouvé