Caisse de dépôt: 7 questions à poser en commission

6c27218daa25fd14e37b9231dbda07e6

L'affaire de la CDP - commission parlementaire



Francis Vailles - (Montréal) C'est demain que débute la commission parlementaire sur les résultats de la Caisse de dépôt et placement du Québec. Pour aider les élus, La Presse Affaires suggère sept questions qui devraient être posées aux dirigeants afin de mieux comprendre l'évolution de la Caisse et les raisons qui lui ont fait perdre 40 milliards en 2008.
Le premier à témoigner demain matin sera Fernand Perreault, l'ex-PDG par intérim. Suivra en après-midi, entre autres, Richard Guay, l'ex-bras droit d'Henri-Paul Rousseau, qui a dirigé l'institution durant quelques mois avant de prendre un congé pour surmenage, en pleine crise financière.
Le témoignage de M. Rousseau ne sera entendu que la semaine prochaine. Entre-temps, les parlementaires auront l'occasion de questionner Alban D'Amours. L'ex-président du Mouvement Desjardins était président du comité de gestion des risques du conseil d'administration de la Caisse de dépôt. C'est lui qui a passé en revue les stratégies de risque de la Caisse avant les deux catastrophes qui ont frappé l'institution: la crise du papier commercial PCAA, en août 2007, et la crise boursière, en octobre 2008.
Voici donc nos questions, regroupées en trois volets.
Le dollar et l'immobilier
1- Le portefeuille immobilier de la Caisse a fondu de 22% en 2008. En comparaison, celui du fonds ontarien Teachers' a perdu 4,3%, tandis que le portefeuille d'Omers a gagné 6%. Comment expliquer cette grande différence? Est-ce la surexposition de la Caisse dans des marchés internationaux en dépression? Ou est-ce que ce sont plutôt les méthodes de calcul qui diffèrent?
2- Depuis 15 ans, la Caisse protège pleinement ses investissements immobiliers et ses placements privés contre les fluctuations du dollar canadien.
Or, pendant la crise de l'automne 2008, la Caisse a fait passer son taux de couverture de 100% à environ 80% pour des questions de liquidités. Compte tenu du rebond récent du dollar canadien, la Caisse s'attend-elle maintenant à perdre beaucoup d'argent puisqu'elle n'est plus couverte à 100%?
Les papiers commerciaux PCAA
3- La Caisse détenait 13,2 milliards de dollars de PCAA non bancaire au déclenchement de la crise d'août 2007, un chiffre jugé anormalement élevé (38% du marché). Est-il possible que la Caisse, quelques mois avant la crise, ait été obligée de racheter des milliards de dollars de ces PCAA parce que des investisseurs se retiraient du marché? Autrement dit, est-il vrai que la Caisse a pu jouer le rôle de banque centrale pour éviter que le marché ne s'effondre?
4- Dans son portefeuille à court terme, la Caisse détenait principalement du PCAA non bancaire, comprend-on. Pourquoi ne détenait-elle pas plutôt du PCAA bancaire, principalement, un produit moins risqué qui ne s'est pas effondré? En somme, quelle a été la ventilation de la Caisse dans les divers produits de marché monétaire au cours des trois années précédant la crise et qu'est-ce qui explique ce choix de ventilation?
5- Jusqu'en décembre 2006, 10 mois avant la crise, la Caisse était le principal actionnaire (30%) de Coventree, le principal producteur de PCAA non bancaire. Est-il possible que la Caisse ait massivement acheté du PCAA non bancaire pour appuyer Coventree?
Le risque
6- Au cours des cinq dernières années, le taux d'emprunt de la Caisse (de type REPO) a représenté 22,3% de son actif net, en moyenne, contre 15,8% pour Teachers' et 10,6% pour Omers. L'effet de levier de la Caisse a donc été significativement plus grand que ses rivales. Pourquoi? Comment justifier que la Caisse ait maintenu ce degré plus élevé de risque?
7- Avec ses déposants, la Caisse a bâti un portefeuille de référence auquel elle se compare. Ce portefeuille de référence a fondu de 18,5% en 2008, comparativement à un recul de 9,6% pour celui de Teachers' et de 13,2% pour celui d'Omers. La chute plus grande du portefeuille de référence de la Caisse suggère qu'elle prend plus de risque que ses rivales. Qu'en est-il?


Laissez un commentaire



Aucun commentaire trouvé