Le premier ministre Justin Trudeau a dénoncé lundi les propos francophobes et anti-Québec d’un professeur de l’Université d’Ottawa, Amir Attaran.
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«En tant que Québécois, je suis toujours désolé quand des gens essaient de propager des déclarations-chocs pour irriter, pour avoir un peu de publicité. On va toujours être là pour défendre la liberté d’expression, mais je pense que ça va faire, le Québec bashing», a déclaré le premier ministre canadien lors de son passage à Trois-Rivières.
À ses côtés, le premier ministre François Legault a déploré la réaction du recteur de l’Université d’Ottawa, Jacques Frémont, dans ce dossier. «J’ai été déçu, effectivement, de voir que le recteur de l’Université d’Ottawa n’a pas condamné les propos de son prof. C’est inacceptable», a-t-il dit.
Pas de condamnation
La veille, Jacques Frémont s’était dissocié des propos de son professeur, mais il a refusé de les condamner ou d’intervenir pour les faire cesser. Le recteur répondait à une lettre du chef péquiste, Paul St-Pierre Plamondon, qui lui demandait de «condamner publiquement les propos de M. Attaran et de présenter des excuses aux Québécois pour ses propos dénigrants».
Depuis plusieurs semaines, ce professeur à la faculté de droit et de médecine de l’Université d’Ottawa affirme que les Québécois sont racistes et que la province pratique un «lynchage médical» envers les autochtones et les Noirs.
Selon M. Attaran, le premier ministre Legault et son gouvernement seraient des «suprémacistes blancs», notamment en raison de leur refus de reconnaître le racisme systémique.
Nouvelle controverse
La réaction de l’Université d’Ottawa détonne de celle à l’endroit d’une autre professeure l’automne dernier, Verushka Lieutenant-Duval, suspendue pour avoir prononcé «le mot en N» dans un contexte académique.
Dans sa lettre, le recteur Jacques Frémont insiste pour distinguer la responsabilité de l’Université d’intervenir dans un cadre académique et le respect de la liberté d’expression de ses professeurs à l’extérieur de ses murs.
En classe, «l’Université a l’obligation de s’assurer de maintenir un climat respectueux et propice à l’apprentissage», écrit Jacques Frémont.
«Dans toutes les situations, l’Université vise à protéger la liberté d’expression des uns et des autres, une valeur chère sur tous les campus et à empêcher la censure», ajoute-t-il.