Budget «historique» pour rénover les écoles

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Le régime libéral continue de promettre mer et monde

L’investissement pour les rénovations annoncé lundi par le ministre de l’Éducation a beau être « historique », il ne réglera tout de même pas tous les problèmes de vétusté dans les écoles, estime la Commission scolaire de Montréal.


Après des années de laisser-aller dans le réseau, le ministre Sébastien Proulx poursuit son « rattrapage » de l’entretien des écoles de la province avec un investissement de 740 millions $ pour l’année 2018.


Cette somme permettra aux écoles de faire réparer leur toiture, leurs portes et leurs casiers, par exemple.


La fille de Widad Toumi, Diana Lebbadi, va à la maternelle à l’école Iona, qui fait partie de celles qui auront droit à des rénovations majeures. Quelque 800 000 $ seront injectés pour rénover les toilettes de cet établissement.



« C’est un montant inégalé », se réjouit Catherine Harel Bourdon, présidente de la Commission scolaire de Montréal (CSDM), qui aura droit à plus de 190 M$. En comparaison, elle recevait environ 10 M$ pour les rénovations il y a 10 ans, illustre-t-elle.


Mais même avec ce nouvel investissement, ce ne sont pas tous les besoins d’entretien qui seront comblés. La CSDM estime à 1,3 milliard $ les besoins réels en rénovation dans ses écoles, soit sept fois plus que ce qui a été annoncé.


À l’école Iona, située dans le quartier Notre-Dame-de-Grâce, à Montréal, quelque 800 000 $ serviront à la réfection de salles de bain. « C’est vrai qu’elles sont vieilles. Et les robinets sont trop hauts pour les enfants », remarque Kathia Khoroujik, mère d’un garçon de 6 ans.


Le ministre Proulx qualifie son annonce d’« historique », car presque tous (98 %) les projets de rénovation soumis et « acceptables » par les commissions scolaires ont été acceptés. Dans le passé, des besoins d’entretien étaient ignorés puisque les sommes qui y étaient consacrées étaient moindres, explique-t-il.



Manque d’espace


Par ailleurs, cette annonce n’aborde pas le manque criant d’espace dans les écoles de la région de Montréal.


Diane Lamarche-Venne, présidente de la Commission scolaire Marguerite-Bourgeoys, attend donc avec impatience une prochaine annonce du ministre sur les agrandissements et constructions de nouvelles écoles. « C’est ça, le nerf de la guerre », avoue-t-elle.


Les écoles montréalaises ont connu, cette année, une hausse « fulgurante » du nombre d’élèves en raison de l’immigration, abonde Mme Harel Bourdon. Or, les ajouts de locaux à la CSDM n’augmentent pas au même rythme.


Nouveaux terrains ?


En fait, lorsque le ministère fait ses prévisions d’effectifs dans un quartier, il tient compte des nouveau-nés, mais pas des développements résidentiels en cours ni de l’immigration, déplore-t-elle.


Mme Harel Bourdon se dit toutefois « optimiste » pour l’avenir, d’autant plus qu’elle a l’impression d’avoir une meilleure écoute de la part de la Ville depuis l’élection de la mairesse Valérie Plante.


Sous Denis Coderre, la CSDM avait reçu une liste de terrains potentiels proposés par la Ville pour de nouvelles écoles. Certains étaient situés dans des lieux industriels ou près de lignes à haute tension.


Présente à la conférence de presse, Mme Plante s’est engagée à réviser cette liste. « On veut vraiment travailler à trouver des solutions parce que c’est urgent. Il faut des écoles à Montréal », a-t-elle dit.