Brexit : Nigel Farage propose à Boris Johnson un pacte de non-agression

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Vers une alliance des forces pro-Brexit

Le chef de l'opposition travailliste Jeremy Corbyn a de son côté affirmé qu'il ferait tout son possible pour empêcher un Brexit sans accord.



Le dirigeant du Parti du Brexit, Nigel Farage, a proposé ce mardi à Boris Johnson un «pacte de non-agression» dans l'hypothèse de nouvelles élections législatives au Royaume-Uni, à condition que le premier ministre conservateur opte clairement pour un Brexit sans accord.


«Nous plaçons toujours les intérêts du pays avant les intérêts partisans, et nous le ferons toujours», a déclaré Nigel Farage. Si la sortie de l'Union européenne se fait sans accord et que de nouvelles élections ont lieu en Grande-Bretagne, «nous serions prêts, dans ces circonstances, à l'aider (Johnson), à travailler avec lui, peut-être par un pacte de non-agression lors des élections», a-t-il ajouté. Pour Nigel Farage, «un Brexit clair et net» le 31 octobre répond au souhait de la majorité des Britanniques. Il a ajouté que l'accord de retrait conclu entre l'ancien gouvernement de Theresa May et l'UE était «le pire accord de l'histoire du pays», avec ou sans "backstop" (clause de sauvegarde) sur la frontière irlandaise. Il a mis en garde le premier ministre de toute «entourloupe» à ce sujet, notamment sur la tentation de vouloir faire adopter au Parlement de Westminster une version amendée de cet accord de retrait. «Il y a plus de 50% de probabilités que nous aurons des élections législatives cet automne», a-t-il estimé.


Le chef de l'opposition travailliste Jeremy Corbyn a quant à lui affirmé qu'il ferait tout son possible pour empêcher un Brexit sans accord. Une telle éventualité, a-t-il dit, mettrait le Royaume-Uni à la merci du président Donald Trump et des entreprises américaines. Les partis d'opposition ont d'ailleurs annoncé ce mardi un accord de coopération en vue de prévenir un «no deal», après des discussions entre Jeremy Corbyn, le Parti national écossais (SNP), les libéraux-démocrates, le Parti Vert et le Groupe indépendant pour le changement. «Les participants sont convenus de l'urgence de prendre des mesures afin de trouver des moyens concrets d'empêcher un "no deal", notamment par la présentation de textes législatifs et un vote de défiance», ont précisé ces partis dans un communiqué commun.


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Boris Johnson a eu ce mardi un entretien téléphonique avec le premier ministre néerlandais Mark Rutte. Sur Twitter, ce dernier a souligné que les Pays-Bas et ses partenaires de l'Union européenne restaient «ouverts à des propositions concrètes (de Londres) compatibles avec l'Accord de retrait: respect de l'intégrité du marché unique et pas de frontière 'dure' en Irlande». Boris Johnson doit aussi s'entretenir au téléphone dans la journée avec Jean-Claude Juncker, le président de la Commission européenne.





David Frost, l'un des principaux conseillers du premier ministre britannique, est attendu mercredi à Bruxelles pour discuter d'alternatives au plan de Brexit négocié par Theresa May. Le commissaire européen aux Affaires économiques et financières, Pierre Moscovici, a souligné ce mardi que le Royaume-Uni devra s'acquitter de son «chèque» à l'égard de l'UE, qu'il y ait ou non accord sur sa sortie. Boris Johnson a laissé entendre récemment que la perspective d'un «no deal» sur le Brexit rendait caduque la contribution d'une cinquantaine de milliards d'euros que Londres est appelé à verser sur plusieurs années à l'UE.


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