Bravo Madame Charest !

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Le voile islamique : un refus d'assimilation

J’admire le courage des politiques qui vont à contre-courant de la pensée unique, de la rectitude politique, et qui osent exprimer publiquement des opinions personnelles qui déplaisent à une partie de leur électorat potentiel, qu’ils risquent donc de perdre. Isabelle Charest est une de ces femmes politiques qui a démontré ce courage et pris ce risque. Diriez-vous qu’elle « l’ assume » ou qu’elle « l’ affirme »? On assume une tare, un défaut, une faiblesse, une infirmité, tandis qu’on affirme un principe, une valeur, une chose dans laquelle on croit… et qu’on défend. C’est ce que fait courageusement cette femme, Ministre québécoise de la condition féminine.


Au Québec, la question des « symboles religieux » dans l’espace public en est une des plus délicates, et elle n’est pas réglée. Je crains même qu’elle ne le soit jamais. J’ai mis « symboles religieux » entre guillemets car en ce qui concerne le voile, ce foulard islamique appelé aussi hidjab, il s’agit de bien plus que d’un symbole religieux, c’est un symbole politique.


Si on veut savoir ce qui nous guette avec une éventuelle loi québécoise sur les symboles religieux ostensibles , on n’a qu’à regarder le bilan qu’ont fait nos cousins français, de la « loi du foulard »  dans les écoles  publiques un an après son adoption : 659 incidents reliés à des « symboles religieux ostensibles », dont 5 turbans, 2 grandes croix et …. 652 foulards islamiques. Ceux qui ont osé appeler cette loi la « loi du foulard » ne sont-ils pas plus lucides, moins hypocrites et plus courageux que ceux qui ont décidé que ça s’appellerait pour être politiquement correct, la « loi sur le port de signes religieux ostensibles (ou ostentatoires, corrigez-moi) dans les écoles publiques françaises » ?


J’ai déjà beaucoup écrit à ce sujet sur ce blog. La Commission Bouchard-Taylor n’a rien réglé. J’ai déjà dit qu’il revenait à l’individu, pas à l’état, de décider des symboles religieux ou politiques qui l’offensent, mais maintenant, je n’en suis plus sûr. Une collectivité peut-elle décider de symboles qui sont offensants pour la majorité et légiférer pour les interdire? Je ne vois personnellement comme symboles offensants et donc inacceptables, que ceux de la cagoule du Ku Klux Klan , de la svastika des nazis et du foulard islamique de femmes musulmanes – je dis « de » femmes, car elles ne sont pas à mettre toutes  sous le même foulard- . En voyez-vous d’autres?


Le crucifix au-dessus du siège du Président de notre Assemblée nationale représente un homme qui a été crucifié pour racheter nos péchés (excluant les péchés carboniques). En quoi est-ce offensant? Est-ce un plébiscite des croisades et de l’inquisition? C’est un symbole qui témoigne de nos racines judéo-chrétiennes, que certains voudraient oublier voire nier. Ceux-ci ont-ils été affectés par des religieux catholiques au point d’en exprimer ainsi autant d’amertume, de rancune et de haine? C’est pourtant grâce à ces religieux, bannis de France par la loi Combes de 1905, que j’ai été soigné et instruit.


Bernard Landry a été un des rares politiques à reconnaître publiquement le rôle de ces religieux dans l’évolution du peuple québécois. Ces hommes et ces femmes ont administré des hôpitaux pour pas mal moins cher que nos médecins administrateurs d’hôpitaux d’aujourd’hui. Ces religieux bannis de leur pays par la loi Combes, (qui faisait que l’état prenait possession de tous leurs biens) sont venus se réfugier au Québec pour y fonder des communautés religieuses. Ils ont soigné les malades, ont écrit la majorité des manuels scolaires de mon enfance… et le regretté Bernard Landry leur a rendu hommage publiquement en pleine assemblée nationale. Certains voudraient effacer ce passé qu’ils considèrent comme une époque de grande noirceur, pour s’ouvrir à la grande clarté du multi-culturalisme, celle du « vivre ensemble »… Avec qui acceptez-vous de vivre? 


Qu’elle en soit consciente ou pas, la musulmane voilée au Québec me dit deux choses




1- Je suis soumise à l’homme.




2- Tu es un homme qui n’est ni mon époux, ni mon proche parent et je dois donc couvrir ma chevelure, laquelle est un attribut sexuel secondaire, afin de ne pas exciter ta concupiscence. 




Ce double message est inacceptable dans toute société occidentale, moderne et civilisée. Cette femme a souvent quitté un pays dans lequel les hommes pourraient l’agresser sexuellement si elle leur exposait sa chevelure… mais qu’en est-il dans le pays qui l’a accueillie ? Sommes-nous une bande de demi-civilisés qui se rue sauvagement devant la femme qui ose nous exciter avec une chevelure voluptueuse?




Si je tolère la présence de ce voile dans mon environnement, aucune femme musulmane voilée n’aura de contact avec moi (verbal ou physique) à moins de retirer ce voile. Comme je l’ai déjà fait, je lui explique la raison de ma requête et lui demande poliment de le retirer, le temps du contact qu’elle veut avoir avec moi, ensuite elle pourra le remettre. C’est une question de valeurs et de principes.


Certains pourront évoquer que dans l’exercice de fonctions officielles et professionnelles, comme celle de professeur, j’ai un devoir de réserve, mais moi je leur dis que quand il s’agit d’un principe aussi important que l’égalité homme-femme, il n’y a aucun devoir de réserve qui tienne.


J’ai été professeur d’université pendant 33 ans et j’ai pu éluder le problème car


1- j’enseignais à des ingénieurs, profession presque exclusivement masculine et


2- à l’époque il y avait très peu de musulmans au Saguenay.


Mais si j’étais encore prof en 2019 et que j’aie eu une femme musulmane voilée dans mon cours … avec les conséquences de l’application rigoureuse du principe que je viens d’affirmer, pouvez-vous imaginer le verbatim de Céline Galipeau au Télé-Journal de Radio-Canada?


Y a-t-il en 2019, une collectivité, un peuple, qui vit dans un pays démocratique, moderne et civilisé, et qui a élu un gouvernement qui a le courage d’identifier clairement des symboles offensants pour la collectivité et qui n’ont donc pas leur place dans l’espace public? Isabelle Charest prétend représenter un tel gouvernement, donc le peuple qui l’a élue, et elle a osé identifier un de ces symboles.


Je pose cette question aux lecteurs de ce blog. Y a-t-il des symboles qui vous offensent personnellement (à part le CH des Canadiens de Montréal…) et que vous croyez que le Québec devrait interdire dans l’espace public?


Je vous demande d’assumer … ou d’affirmer… votre réponse.


yemen femmes


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