Bourse : les banques françaises dans l'oeil du cyclone

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La crise financière s'installe

La publication de résultats solides par BNP Paribas n’enraye pas la défiance des investisseurs.

En tête des plus fortes chutes du CAC40, les banques françaises n’ont pas échappé à la débandade boursière qui frappe le secteur en Europe. Mardi, le titre Natixis, a été le plus attaqué : il a cédé 5,46%, tandis que Société Générale, BNP Paribas et Crédit Agricole SA ont respectivement décroché de 4,38 %, 3,56 % et 4,54%.

Depuis début janvier, après plusieurs séances de fortes baisses , ces établissements ont vu leur capitalisation boursière s’effondrer. Celle de Société Générale a ainsi perdu un tiers de sa valeur en l’espace d’un peu plus d’un mois. En dépit de leur rentabilité, les grands groupes bancaires valent désormais en moyenne à peine plus que la moitié de leurs fonds propres. Ainsi, BNP Paribas, qui a dégagé en 2015 près de 7 milliards d’euros de bénéfice net, vaut aujourd’hui en Bourse seulement 70 % de ses fonds propres.

Déficit de confiance

De quoi ont peur les investisseurs ? Ils redoutent en premier lieu la dégradation des portefeuilles de crédits des banques dans le secteur pétrolier, en raison de la chute du prix du baril. Selon les analystes de JP Morgan, Crédit Agricole SA et Natixis sont les plus exposés à ce risque, avec 5 à 7 % de leurs prêts liés à ce secteur. Reflet de la santé de l’économie, les banques françaises subissent aussi « les inquiétudes des marchés vis-à-vis des perspectives macro-économiques de l’économie mondiale », précise Alex Koagne analyste chez Natixis.

Face à la tempête, les banquiers tentent de se montrer rassurants, à l’image du patron de BNP Paribas, qui affirmait vendredi aux « Echos » qu’il « n’y a pas de sujet : notre portefeuille de crédits «pétrole et gaz » concerne de grandes compagnies comme Total. Nous n’avons donc pas à passer de provisions ».

Reste que les banques font désormais face à un fort déficit de confiance. « Les investisseurs conservent une vision de la banque qui est celle de 2008 : ils estiment que ces entreprises concentrent beaucoup de risques. Ils ne voient pas qu’avec les exigences réglementaires post-crise financière, les banques sont très contraintes dans leur prise de risque  : leurs expositions sont courtes, colatéralisées, très bien notées, estime David Benamou, associé gérant chez Axiom. Il faudra un moment de vérité, c’est-à-dire le défaut de sociétés dans le secteur pétrolier, pour voir que le risque ne se trouve plus dans le bilan des banques ».


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