Au lendemain du réinvestissement dans l'éducation postsecondaire annoncé par Jean Charest, le chef péquiste André Boisclair accuse le premier ministre d'opportunisme. Les universités et cégeps se réjouissent tandis que les syndicats accueillent la nouvelle avec prudence.
M. Charest s'est engagé dimanche à augmenter le financement de l'enseignement supérieur sans attendre une entente avec Ottawa. Élevant l'éducation au rang de priorité, le premier ministre annoncera au cours des prochaines semaines combien d'argent sera versé dans les coffres des établissements d'enseignement. Pour la première fois cette année, toutes les universités québécoises prévoyaient un déficit.
M. Boisclair, qui a fait de l'éducation sa priorité, a critiqué le premier ministre hier en conférence de presse. "Quand je regarde de quelle façon M. Charest gouverne, il ne semble guère avoir de plan d'ensemble : un jour la santé, le lendemain l'environnement, le troisième jour l'éducation, son propos et ses priorités semblent varier en fonction des auditoires auxquels il s'adresse."
Le chef péquiste a répété que l'éducation sera "la priorité nationale" du Parti québécois. M. Boisclair a toutefois refusé, comme M. Charest, de chiffrer ses engagements. Le déficit accumulé des universités québécoises s'élève à près de 300 millions $.
Universités et cégeps
De leur côté, les universités et les cégeps se sont réjouis de cet appui financier.
"Le réinvestissement annoncé hier (dimanche) est un premier pas dans la bonne direction, qui devra rapidement être suivi d'investissements plus substantiels issus d'un meilleur équilibre fiscal entre les provinces en matière d'éducation postsecondaire", a indiqué le président-directeur général de la Fédération des cégeps, Gaétan Boucher, par voie de communiqué.
Les 48 établissements du réseau collégial, qui se sont souvent plaints d'être oubliés aux dépens des universités, estiment leurs besoins à 245 millions $.
La rectrice de l'Université McGill, Heather Munroe-Blum, de même que le président de l'Université du Québec, Pierre Moreau, ont aussi accueilli favorablement l'annonce du premier ministre. "Ce sont des bonnes nouvelles que nous attendions depuis longtemps", a indiqué M. Moreau.
Méfiance syndicale
Les centrales syndicales ont réagi avec plus de méfiance. "Ce n'est pas la première fois que Jean Charest fait des promesses en matière d'éducation postsecondaire", a indiqué Denise Boucher, vice-présidente de la Confédération des syndicats nationaux (CSN). "Nous jugerons l'arbre à ses fruits."
Selon Diane Charlebois, troisième vice-présidente de la Centrale des syndicats du Québec, le réinvestissement annoncé tient beaucoup plus de l'opportunisme politique que d'une volonté réelle de passer à l'action. Les Québécois "se souviennent que (Jean Charest) avait fait le même type de promesse en 2003 pour se faire élire, promesse qu'il n'a jamais tenue".
Avec la Presse canadienne
ddviens@lesoleil.com
Réinvestissement en éducation
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