Better call Phil...

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Philippe Couillard, Françoise David, même combat !





L’acharnement du premier ministre Couillard contre l’exploitation des ressources d’Anticosti est très inhabituel. Et surtout pas très libéral.


Il est tout à fait exceptionnel de voir un chef de gouvernement prendre en grippe publiquement, et avec autant de hargne, un projet pourtant soutenu initialement par les libéraux eux-mêmes.


Tant de véhémence ne semble pourtant pas nécessaire. L’exploitation du pétrole ou du gaz naturel dans cette île du Saint-Laurent a bien peu de chances de faire du Québec une deuxième Norvège.


Le «saccage sauvage» dont parle M. Couillard n’aura vraisemblablement pas lieu et son exaspération a de quoi étonner.


Dans un élan de franchise, le ministre des Ressources naturelles, Pierre Arcand, a fait comprendre mercredi que, dans l’état actuel du marché, les investisseurs d’Anticosti feront face à un échec.


«Avec un baril à 29 $, sur le plan économique, ça n’a pas de bon sens», a-t-il laissé tomber à l’Assemblée nationale.


Alors, quoi? Qu’est-ce à dire? On sait que ce projet ne sera pas rentable et que ses promoteurs risquent fort de ne pas tenir le coup!


Mais pourquoi donc s’acharner?


Porte de sortie possible


La seule porte de sortie possible pour les investisseurs, le premier ministre Couillard l’a ouverte toute grande: poursuivre le gouvernement en justice et récupérer les sommes dépensées en sus des millions en dommages et intérêts punitifs.


M. Couillard a déclaré lui-même à Paris qu’il existe effectivement des «pénalités en cas de non-respect» du contrat signé par le gouvernement Marois.


Les jeux sont faits, et les fonctionnaires ont été avisés publiquement de faire ce qu’on leur dira. Leur soumission ne sera même plus nécessaire quand seront évalués les impacts environnementaux de la fracturation du sous-sol d’Anticosti. M. Couillard s’est déjà fait une tête!


La tournure des événements semble dramatique, mais pourrait constituer une excellente nouvelle pour ceux qui ont investi dans cette aventure. Pétrolia, Junex et cie disposent pour ainsi dire d’une police d’assurance.


L’attitude du premier ministre est autrement étonnante. Le Parti libéral du Québec est une organisation puissante, mais c’est aussi et surtout une façon de penser.


Celle dont M. Couillard a hérité de Jean Charest, de Daniel Johnson et de Robert Bourassa prônait une conception du monde qui induit la préséance du développement économique sur toute autre considération. Le vert était secondaire dans l’équation.


« Le monde change »


Mais, cette semaine, Philippe Couillard semblait plus proche de Françoise David que de Françoise Bertrand, plus en harmonie avec Québec solidaire qu’avec la Chambre de commerce.


«Le monde change. Moi, je le sais que le monde change; on le sait, on le sent que le monde change. Nous, on va être en avant du changement, vers l’innovation et la décarbonisation de l’économie», a-t-il lancé, alors qu’il était mitraillé de questions sur Anticosti.


La future politique énergétique du Québec, dit-il, reflétera son virage vert. Heureusement que Gaz Métro et les autres sont déjà passés à la caisse du Fonds vert...


Mais un changement de cap aussi soudain n’est pas sans faire sourciller le milieu des affaires. François Legault soutient qu’il n’y a jamais senti autant de désarroi, tandis qu’au Parti québécois, Pierre Karl Péladeau estime que l’action gouvernementale est désormais soumise à «l’arbitraire des décisions du premier ministre». Les règles administratives ou de droit ne tiennent plus. Autrement, au Québec, better call Phil...


Mais le chef libéral, sûr de son flair, n’en démord pas. Selon lui, le pétrole appartiendra bientôt au passé.







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