Bernard Drainville entend continuer à mener ses combats

Fin de la course à la chefferie du PQ

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Certains pensaient l'enterrer, mais Drainville continue

POLITIQUE. La décision de Bernard Drainville d'abandonner la course à la chefferie du Parti québécois (PQ) et de se rallier à Pierre Karl Péladeau ne s'est pas prise de gaieté de cœur: elle découle du constat que M. Péladeau gagnera la course, déjà terminée aux yeux des militants. Pour le député de Marie-Victorin, un deuil reste à faire.
«Je me suis imposé de penser à l'après, à ce qui est mieux pour le parti. J'ai mis de côté mes sentiments personnels et mes émotions, puis j'ai pris une décision rationnelle, qui n'était pas facile, partage le député, rencontré à son bureau de Longueuil. Je vis un deuil, c’est évident, mais il ne faut pas être trop égoïste. La dernière affaire que les citoyens veulent, c'est de la chicane.»
Considérant que ce serait manquer de respecter que d'inviter les autres candidats à la course du PQ à jeter la serviette, il les invite néanmoins, surtout lors des deux prochains débats, à songer à l'après-course.
C'est d'ailleurs après le débat de Québec, où il a posé des questions plus serrées au favori, que M. Drainville a constaté qu'il ne pouvait se permettre de poursuivre dans cette veine, bien que ces questions étaient «légitimes» et «devaient être posées», juge-t-il.
«La vaste majorité, peut-être les deux tiers des réactions (courriels, appels téléphoniques, réseaux sociaux), c'était négatif, relate M. Drainville. Dans l'esprit de la majorité des membres, la course était finie. Il faut que tu acceptes la décision démocratique des membres.»
Le constat qu'il n'y aurait probablement pas de deuxième tour a aussi pesé dans la balance au moment de sa décision.
Un homme d'expérience
Malgré la popularité de Pierre Karl Péladeau, Bernard Drainville croyait au départ à ses chances d'emporter la course à la chefferie, étant donné son expérience au sein du PQ, qui aurait pu rassurer et convaincre les membres.
C'est d'ailleurs grâce à cette expérience qu'il estime contribuer à la candidature de M. Péladeau, préférant mettre l'accent sur son apport au favori plutôt que sur ce qu'ont en commun les deux hommes politiques.
«Je lui apporte une vision où l'économie, la justice sociale et l'environnement doivent être en équilibre les uns avec les autres. Il faut faire du Québec la première économie verte des Amériques, faire la transition le plus rapidement possible vers les énergies vertes», souligne le député.
Cette vision du Québec ne contredirait pas celle avancée par PKP, qui mise sur une «transition progressive vers les énergies renouvelables».
De «grandes batailles à mener»
Le député de Marie-Victorin dresse un bilan positif de sa campagne à la chefferie, considérant avoir tout donné. «J'ai fait pratiquement 65 000 km en neuf mois, l'équivalent de six allers-retours entre Montréal et Vancouver!», a-t-il calculé.
Bien qu'elle ait fait l'objet de controverses, la Charte de la laïcité ne lui aurait pas nui, au contraire. Elle lui a permis de prouver qu'il était capable de subir la pression, de «passer à travers un mur de feu», croit-il.
«Les grands changements ne se font pas sans débat. La laïcité, pour moi, c'est une de ces grandes batailles qui demeurent nécessaires dans un contexte où on vit dans une société où la diversité est une force.»
Une autre de ces grandes batailles à mener reste la souveraineté du Québec. Il partage l'analyse de Pauline Marois qui, lors de son passage à Tout le monde en parle, le 19 avril, affirmait que le PQ avait perdu les élections en 2014 en raison de la peur d'un référendum.
«On n'a pas été capable de répondre à la question "est-ce qu'il y aura un référendum?". Un paquet de personnes se sont mises à avoir peur et, évidemment, les libéraux ont alimenté cette peur. C'est pour ça qu'il faut qu'on ait une réponse très claire à cette question en 2018», affirme-t-il.
Il juge que le discours indépendantiste doit être renouvelé, se coller davantage à la réalité des citoyens, montrer clairement ce que «ça changerait de bon et beau dans nos vies si on était vraiment maître chez nous».


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