Beaulieu et Drainville sur la même longueur d'onde

Tribune libre

La démission du député bloquiste de Haute-Gaspésie–La Mitis–Matane–Matapédia, Jean-François Fortin, vient ajouter de l’huile sur le feu aux réactions controversées ayant entouré la nomination de Mario Beaulieu à la tête du Bloc.

Dans sa lettre de démission, Jean-François Fortin reprend pour l’essentiel les arguments des détracteurs du nouveau chef qui, selon eux, « radicalise le parti par son approche dogmatique, divise les souverainistes » et sape « la crédibilité établie par Gilles Duceppe et poursuivie par Daniel Paillé ».

De son côté, Mario Beaulieu argue que les ténors du Bloc québécois font front commun derrière lui et que les arguments évoqués par le député Fortin viennent « torpiller le Bloc québécois et la cause indépendantiste », tout en ajoutant que le député démissionnaire « n’a jamais accepté la décision démocratique » des membres du Bloc de le choisir lors de la course à la chefferie.

À mon sens, le Bloc québécois, sous la gouverne de Mario Beaulieu, joue la carte de la clarté concernant son option indépendantiste et il se doit de maintenir le cap dans cette voie malgré les soubresauts qu’elle provoque au sein de l’aile conservatrice du parti. En termes clairs, ça passe ou ça casse !

Le plan de match du PQ selon Drainville


Même si la course à la direction du PQ n’est pas encore lancée, le député de Marie-Victorin, Bernard Drainville, se montre transparent et avoue penser sérieusement se présenter à la succession de Pauline Marois.

Et, son plan de match est tout aussi transparent : attribuer à l’indépendance du Québec une place prioritaire dans le programme politique du PQ dont le « point de départ » doit être identique à son « point d’arrivée », c’est-à-dire la question d’un éventuel troisième référendum sur l’indépendance du Québec. Le libellé de la question ? « Voulez-vous que le Québec demeure une province du Canada [ou] devienne un pays indépendant ? » Et, le député d’ajouter : « Si nous voulons être entendus des Québécois sur tous les autres enjeux, réglons d’abord la question fondamentale de notre raison d’être comme parti ».

Quant à ceux que Bernard Drainville qualifie de « provincialistes », il encourage les sympathisants de la cause indépendantiste à leur répondre en les forçant à défendre le maintien du Québec, « une province comme les autres », au sein du Canada, alléguant que le fardeau de la preuve leur incombe tout autant qu’aux indépendantistes.

Après des décennies de valse-hésitation de la part des dirigeants du PQ relativement à l’option fondamentale du parti, je ne peux qu’adhérer au discours pragmatique du député de Marie-Victorin et endosser la direction qu’il se propose de présenter aux instances du PQ lors de leur réflexion sur les bases d’un « nouveau » Parti québécois.

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Henri Marineau2093 articles

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Né dans le quartier Limoilou de Québec en 1947, Henri Marineau fait ses études classiques à l’Externat Classique Saint-Jean-Eudes entre 1959 et 1968. Il s’inscrit par la suite en linguistique à l’Université Laval où il obtient son baccalauréat et son diplôme de l’École Normale Supérieure en 1972. Cette année-là, il entre au Collège des Jésuites de Québec à titre de professeur de français et participe activement à la mise sur pied du Collège Saint-Charles-Garnier en 1984. Depuis lors, en plus de ses charges d’enseignement, M. Marineau occupe divers postes de responsabilités au sein de l’équipe du Collège Saint-Charles-Garnier entre autres, ceux de responsables des élèves, de directeur des services pédagogiques et de directeur général. Après une carrière de trente-et-un ans dans le monde de l’éducation, M. Marineau prend sa retraite en juin 2003. À partir de ce moment-là, il arpente la route des écritures qui le conduira sur des chemins aussi variés que la biographie, le roman, la satire, le théâtre, le conte, la poésie et la chronique. Pour en connaître davantage sur ses écrits, vous pouvez consulter son site personnel au www.henrimarineau.com





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5 commentaires

  • François A. Lachapelle Répondre

    14 août 2014

    Effectivement, il faut parler de l'avènement possible de l'indépendance politique pour notre pays bien aimé et bien nommé le Québec. Les français colonisateurs et fondateurs de la Nouvelle-France auxquels se sont joints les autochtones et plusieurs immigrants d'autres parties du monde méritent que nous honorions leurs mémoires en devenant le Pays du Québec.
    À cause de notre histoire depuis plus de 400 ans et le mariage entre les personnes et la géographie physique, le milieu terrestre qui nous nourrit, le Québec peut apporter quelques choses d'originales aux autres pays. Les Québécois doivent être conscients de leurs valeurs uniques et de les partager avec d'autres humains qui n'ont pas la chance de vivre dans cette partie du monde généreuse de nature au-delà de millions d'autres endroits sur terre.
    Cette accession à l'indépendance du Pays du Québec ne devrait pas être si compliquée à comprendre en la comparant à l'acquisition de l'indépendance par chaque personne qui franchit les étapes de la naissance à la vie adulte. Cet accomplissement personnel comprend au moins trois qualités: la maturité, la responsabilité et le partage de ces qualités avec les plus faibles. L'oeuvre du Dr Julien auprès des enfants défavorisés de l'est de Montréal est un bon exemple de cette maturité, cette responsabilité et le partage avec les plus faibles.
    Comment organiser un tel programme auprès des adultes en difficultés dans toutes les régions du Québec ? Mario Beaulieu et Bernard Drainville ont du boulot à faire et je souhaite qu'ils s'y consacrent dès que possible.

  • Nestor Turcotte Répondre

    14 août 2014

    Vous croyez vraiment Drainville?
    Pas moi. Il cherche des votes - surtout ceux des cariboux - pour se faire élire chef. Par la suite, vous verrez à nouveau le cha-cha politique du PQ.
    Le nouveau PQ? Un rêve. Une autre diversion.
    Vous saurez me le dire dans quelques mois, comme j'avais prévenu les militants lors de l'élection de Boisclair, et surtout de Pauline Marois.

  • Pierre Cloutier Répondre

    14 août 2014

    Monsieur Marineau,
    J'aime bien Bernard Drainville, mais mon premier choix c'est PKP parce que j'estime qu'on ne pourra pas faire l'indépendance sans la participation active des entrepreneurs, des créateurs et des gens d'affaires et que seul PKP peut les rallier en grand nombre.
    D'autre part, lisez bien le programme actuel du PQ et vous constaterez que 99,8% du programme est consacré à la gestion provinciale et seulement 2 lignes pour l'indépendance.
    Or c'est exactement le contraire qu'il faut faire : proposer un "projet de pays" qui prendrait la forme d'un livre blanc sur l'indépendance et d'un projet de constitution temporaire, accompagnés de seulement une dizaine d'engagements temporaires de gouvernance provinciale.
    Slogan : "On y va pour le pays". Amen
    Pierre Cloutier

  • Archives de Vigile Répondre

    14 août 2014

    Enfin le PQ fait le travail ce pourquoi il a été crée.
    Oui Mr Beaulieu dérange et je pense qu'a Ottawa ils ont peur de se faire rappeler que le Québec a fini de se faire remplir et qu'au prochain référendum celui là ils ne vont pas nous le voler. Pour le moment il faut organiser la diffusion d'informations pertinentes pour démontrer que le Québec est viable que les vieux vont recevoir leur pension pareil. On a quatre année pour dénoncer ce que Desmarais et compagnie font pour assimiler les Québécois, les anéantir pour que le Canada puisse survivre.
    PKP doit devenir le chef du PQ, les fédéralistes le craignent et par les temps qui courent Couillard et ses acolytes font le maximum pour remettre en place ce que Charest avait fait, infiltrer les institutions pour les maganer le plus possible. Un gang très dangereux!

  • Archives de Vigile Répondre

    14 août 2014

    La question référendaire de Bernard Drainville est habile. Personne ne pourra s'esquiver ou fantasmer sur une supposée troisième voie.