Barack Obama et le fameux tribunal de Nuremberg

Obama serait-il «condamné»? C'est bien possible!

Tribune libre

Il y a une dizaine d’années, et même un peu plus, l’intellectuel étatsunien Noam Chomsky faisait part de son «rêve» de participer à d’assez longues émissions de télévision au cours desquelles il assénerait un certain nombre de «vérités» en exigeant d’avoir assez de temps pour expliciter sa pensée et pour proposer les preuves requises dans le cadre d’un tel exercice.
Voici quelques-unes de ces «vérités chomskiennes» :
1) Les plus grandes opérations terroristes de l’histoire ont été dirigées par Washington.
2) Si on appliquait les lois du tribunal de Nuremberg, tous les présidents étatsuniens qui ont «dirigé» le pays depuis 1945 seraient « pendus ».
3) Dans les affaires internationales il n’y a pas plus de moralité «maintenant» qu’à l’époque de Genghis Khan.
Et v’lan!
Rappelons que dans un texte publié dans Vigile, Bill Van Auken n’est pas tendre, pas du tout, lorsqu’il analyse la présidence de Barack Obama en mettant surtout l’accent sur la politique internationale. Titre de ce texte très éloquent : «L’institutionnalisation des assassinats d’État et l’élection du 6 novembre».
Dans la mesure où les propos de Van Auken sont justifiés, le portrait n’est pas du tout reluisant et on voit éclater la bulle d’espoir et d’admiration dont a profité Monsieur Obama. C’est triste et ça provoque le désenchantement (mot que le vieux sociologue que je suis trouve plus approprié et plus pertinent que le mot «cynisme»).
Ce type qui a reçu, de manière insensée et absurde, le prix Nobel de la paix serait-il «pendu» si on le jugeait en recourant aux lumières du Tribunal de Nuremberg? Grosse question, n’est-il pas!
À mes yeux la grande forfaiture de Barack Obama, c’est d’avoir ouvert de nouvelles portes d’espérance et d’admiration, tout en répétant inlassablement : «Yes we can!».
Mais («yes I can!») ce fantoche a surtout défendu les intérêts des milieux financiers et ceux de la «gang» de Chicago, dirigée depuis longtemps, par une des familles qui dirige presque tout : les fameux et affreux Bailey, escrocs de première classe. Ce faisant, Obama a déçu de nombreux jeunes et de nombreux citoyens qui attendaient «autre chose».
Si on veut défendre le «crime» d’Obama, on peut dire que ce n’est pas sa faute s’il a été obligé de faire face à une crise économique et financière.
Mais cela ne justifie pas tout. Non!
Il reste, comme option, l’ancien missionnaire mormon qui risque de mêler la religion, la politique et une «saine gestion». Cet homme est plus un gestionnaire et un «plein aux as» qu’un politicien habité par une vision qui ouvrirait éventuellement de nouvelles portes et des perspectives novatrices. Les portes de ce mec sont celles de la droite, et rien d’autre.
Il se peut qu’Oscar Ameringer ait dit la vérité lorsqu’il a prétendu ce que voici : «La politique est l’art charmant de soutirer les votes des pauvres et le soutien financier des riches en promettant aux deux de les protéger les uns des autres.»
J’espère qu’au Québec nous dirons, en le pensant vraiment, «yes we can».
Puisse le dégueulasse Canada de Stephen Harper nous donner le goût d’explorer de nouveaux horizons!
Jean-Serge Baribeau, sociologue des médias


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4 commentaires

  • Jean-Serge Baribeau Répondre

    7 novembre 2012

    Je remercie toutes les personnes qui, par leurs commentaires, ont profondément enrichi mon analyse. Merci aussi aux personnes qui m'ont suggéré des liens que j'ai consultés avec beaucoup d'intérêt.
    JSB

  • Archives de Vigile Répondre

    6 novembre 2012

    Obama est le chef d'État modèle pour le système qui régit le monde.
    Il y a un article de l'auteur français Yvan Blot qui est intéressant à ce sujet:
    http://www.polemia.com/article.php?id=1793

  • Archives de Vigile Répondre

    6 novembre 2012

    Déjà, Barack et Hillary, lors de la course de 2008, avaient été suspectés, après qu’ils aient disparu de la circulation toute une journée pour une "rencontre privée", d’avoir participé à la réunion du sélect Biderberg Group qui avait lieu, cette année-là à l’hôtel Westfields Marriott à Chantilly. On peut en savoir davantage ici.
    Ah! Barack Hussein va-t-en-guerre Nobel de la PAIX!!!.
    À tel point que Radio-Gescadna, tout comme les papiers de Mon’onc, en sont rendus à nous "révéler" comment l’utilisation de drones sous l’administration Obama s’est accrue depuis l’arrivée de M. Nobel en remplacement de George W.
    Peut-être veulent-ils, tout intégrés qu’ils sont, nous faire voir comment les récalcitrants risquent d’être traités par les férus du Nouvel Ordre qui se bâti. On sait jamais.
    Même le très à gauche Le Monde :
    "Quand il arrive à la Maison Blanche, en janvier 2009, le démocrate Obama dénonce le concept bushien de "guerre contre le terrorisme". Il est sceptique sur la réponse apportée aux attentats perpétrés par Al-Qaida aux Etats-Unis en septembre 2001. Il ne croit pas que les deux guerres d'occupation menées en Afghanistan et en Irak soient de nature à porter un coup fatal au terrorisme islamiste. Il s'emploie à retirer ses troupes d’Irak, puis d'Afghanistan. Mais il garde un programme hérité de son prédécesseur, George W. Bush : l'utilisation de drones pour assassiner tel ou tel responsable d'Al-Qaida repéré à l'étranger, au Pakistan notamment".
    Mais tout ça, est très normal.
    Déjà en 2010 dans Voltaire :
    "Les responsables de la Défense nommés par Barack Obama sont ceux là mêmes qui ont commis les pires crimes et les pires malversations sous les administrations précédentes".
    Ou encore :
    "Pendant ses dix premiers jours de sa présidence, Barack Obama a nommé onze hauts fonctionnaires issus de la Commission trilatérale à des postes clés de son administration, introduisant ainsi une puissante force extérieure dans le leadership de son gouvernement, mais avec un agenda de base qui porte plutôt préjudice aux citoyens des États-Unis".
    Et n’oublions pas que ce président de tous les américains s’est octroyé, en pleine contravention de la Constitution, le pouvoir de tuer ou emprisonner sans procès quiconque est "susceptible" d’être soupçonné d’avoir des velléités terroristes. Et ce, partout dans le monde où se trouve le "dividu" en question.
    À cet effet, il est bon de relire cet article publié la semaine dernière, ici-même sur Vigile.
    Afin de mieux connaître d’où vient Obama, on peut référer à une tentative d’explication en deux volets. Le premier ici, pour l’autre, là
    .
    De toute façon, aujourd’hui 6 novembre, en ce jour d’élection US, on peut être certain que le vainqueur sera un Républicrate.
    André Lemay

  • Archives de Vigile Répondre

    5 novembre 2012

    Gauche. Droite. Il n'y rien de significatif.
    Les candidats sont acceptés de l'Establishment pour leur critère de corruptibilité. Mitt Romney est né Mormon, mais n'est pas forcément religieux. Son grand-père était missionnaire. Son père a brigué la présidentielle malgré sa naissance au Mexique. Lui, il s'est orienté sur les affaires et la politique. La religion ? Parlons plutôt de traditions.
    Je doute qu'il ne goûte pas de temps à autre à une bière ou un café. Il n'a pas refusé les millions de Sheldon Adelson pour sa campagne.
    Par contre, Ron Paul est celui que les média principaux voulaient occulter. Il a perdu les primaires républicaines et retourne dans le sérail du parti libertarien en appuyant Gary Johnson.
    http://en.wikipedia.org/wiki/Ron_Paul_presidential_campaign,_2012
    Un Président du Système restera toujours une marionnette qui fait croire au Peuple que celui-ci est maître du Système et endosse les responsabilités.
    Le véritable pouvoir reste dans une oligarchie dominée par les intérêts financiers.
    Et malheur aux Présidents qui en font à leur propre tête.
    JFK était de la trempe à défier le Pouvoir. Populiste au sens que Jarislowski donnait, le Système n'a pu le supporter, comme son frère Bobby qui suivit le même chemin.