Anticosti: autre duperie de Couillard

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N'en jetez plus, la cour est pleine !





Embobinés par la firme de Philippe


Ben oui, vous avez été plusieurs à, encore une fois, vous faire berner par Philippe Couillard. Tout d’un coup et contre toute attente, il s’est fait l’apôtre de la lutte au réchauffement climatique. Un premier pas concret dans cette direction pour lui est de stopper la fracturation hydraulique du gaz et du pétrole de schiste à Anticosti par la binerie Pétrolia, financée par des fonds publics et dont le principal actionnaire est le gouvernement du Québec de Philippe Couillard. Ce que vous pouvez être naïfs parfois. En passant, tous les droits d’exploration pétrolière et gazière étaient de propriété collective et détenus par Hydro-Québec. Mais, par idéologie et en catimini, le gouvernement du Québec les a donnés, oui gratos, à des minuscules compagnies sans le sou créées afin de recevoir ce bien commun qu’étaient les droits d’exploration portant sur une ressource naturelle de propriété collective (pétrole et gaz). Les copains d’abord comme le chantait Georges Brassens.


Après avoir fait son numéro ridicule dans le but évident de berner et leurrer la population, Philippe Couillard est revenu à son naturel et a donné à Pétrolia ce qu’elle caressait et ce à quoi le PLQ aspirait depuis le début: «Québec autorise les forages avec fracturation sur Anticosti. L’eau nécessaire aux travaux sera puisée dans des rivières à saumon» (Le Devoir, 16 juin 2016). Une autre gammick dogmatique dans laquelle les Québécois devront engloutir des centaines de millions de dollars de fonds publics additionnels en retour d’une pincée de redevances, exactement comme pour les mines et les forêts. Ce projet n’a jamais démontré sa rentabilité économique, loin de là, surtout si l’on tient compte des effets dévastateurs pour l’air, l’eau, la flore, la faune, etc. Qui d’après vous devra payer pour la construction de routes, de pipelines, de facilités portuaires, de gazoducs à Anticosti?


Bah, faut pas achaler les bonzes du PLQ et les affairistes avec des pacotilles comme l’environnement. L’important c’est d’enrichir une caste d’affairistes avec des fonds publics et avec nos ressources naturelles. À Anticosti, le PLQ a agi de la même façon avec la forêt: «Coupes de bois. Pas de moratoire à Anticosti. Le ministère des Forêts (du PLQ) rejette la demande des habitants de l’île» (Le Devoir, 6 mars 2015). Pourtant, c’est ce même gouvernement menteur qui a déclaré récemment: «Acceptabilité sociale. Québec (PLQ) reconnaît qu’une communauté peut refuser un projet» (Le Devoir, 17 février 2016). Même si, à Anticosti, à Gaspé, à Ristigouche, la population a dit non aux projets pétroliers, miniers, forestiers, éoliens, etc., le PLQ, sournois, dit oui et même plus, il leur a donné encore plus de pouvoirs, comme: «Québec donne aux pétrolières le droit d’exproprier. L’importante Loi sur les hydrocarbures reprend les dispositions de la vieille Loi sur les mines» (Le Devoir, 8 juin 2016). Le PLQ qui prend comme référence la vieille Loi sur les mines adoptée il y a plus d’un siècle. Le PLQ est contre l’immobilisme quand ça fait son affaire.


Pour rajouter un peu de mépris, après avoir autorisé en juin 2016 Pétrolia à y aller gaiement avec la fracturation sur Anticosti, et bien le PLQ ajoute un investissement additionnel de 8,5 millions $ dans Pétrolia. Ces deux figurants qui, il n’y a pas si longtemps, étaient en guerre. Une guerre simulée afin d’endormir et de tromper la population: «Québec investit de nouveau dans un projet de Pétrolia» (Le Devoir, 17 juin 2016). L’harmonie et l’amitié sont revenues entre ces deux comédiens après leur mise en scène: «Pétrolia n’exclut pas de poursuivre Québec» et «Québec et Pétrolia s’affrontent sur Anticosti. Tandis que le gouvernement (PLQ) évoque un éventuel retrait, l’entreprise avertie qu’elle ne se laissera pas "saboter"» (La Presse, 16 février 2016 et Le Devoir, 22 décembre 2015). Le retrait du PLQ, c’était juste une joke, un vaudeville.


La malhonnêteté proverbiale du PLQ


Déjà, en 2013, Couillard annonçait ses couleurs: «Le gaz et la fracturation hydraulique font rêver Couillard» (Le Devoir 26 août 2013). Font aussi rêver les «progressistes» Lucien Bouchard, Bernard Landry et Pierre Karl Péladeau. Puis en 2014 suite aux pressions des lobbyistes gaziers, Couillard fait le pitbull. Faire le pitbull avec le monde ordinaire et le domestique avec le monde extraordinaire s’entend: «Gaz de schiste. Philippe Couillard ferme la porte... à un moratoire». (Le Devoir, 9 décembre 2014). L’important, comme le disait la républicaine Sarah Palin, est de driller coûte que coûte: «Drill baby drill».


En plus, voilà deux autres articles qui démontraient les véritables intentions du PLQ: «Un réseau de pipelines pour Anticosti» et «Québec veut exploiter 40 % de l’île d’Anticosti. Un scénario prévoit le forage de 6500 puits de pétrole» (Le Devoir, 23 mars 2015 et Le Journal de Montréal, 21 mai 2015). Un réseau de pipeline payé par qui selon vous? 40 % d’Anticosti pour le pétrole, gros pourcentage aussi réservé aux forestières et aux gazières, y va rester quoi sur l’île? Un coup parti, pourquoi pas un parc d’éoliennes, un aéroport, quelques tours de télécommunication, un port, un gazoduc, un chemin de fer, quelques grosses routes asphaltées et une cimenterie à Anticosti? En passant, le PLQ dit oui à Pétrolia, mais: «Anticosti. Québec assume l’essentiel du risque» (Le Devoir, 22 février 2016). Bah, c’est comme ça aussi avec les alumineries, les forestières, les mines, les éoliennes, etc. En dernier ressort, c’est la population qui prend tous les risques en cas d’échecs et de pertes. Comme le dit l’adage: «Privatiser les profits et socialiser (payer) pour les pertes». Je dirais même plus: «Payer collectivement les affairistes même quand les gros profits sont juste pour eux».


La conversion soudaine de Couillard


Commençons ce paragraphe par une drôle: «Anticosti. Le torchon brûle entre Québec et Pétrolia» (Le Journal de Montréal, 4 juin 2016). C’est le feu de l’amour et rien d’autre. Quelle belle histoire qui finit bien comme dans les «vues». Après une chicane simulée, les deux tourtereaux se réconcilient et la pauvre «victime» Pétrolia est gavée d’autres somptueux cadeaux en argent sonnant par le PLQ et défrayés par la population captive. Moi, ça me fait pleurer des pseudo-drames qui se terminent ainsi en toute beauté.


Probablement après l’intervention de l’Esprit saint, voilà-tu pas que Philippe Couillard vire son capot de bord et se drape tout d’un coup du manteau de défenseur d’Anticosti et même de Gaspé: «Couillard laisse de côté le gaz de schiste» (Le Devoir, 17 décembre 2014). Laisse de côté sans jamais toutefois s’en détacher. Puis, comme dans un contre un conte de fées, le marchand d’illusion entonne: «Couillard vante la valeur naturelle d’Anticosti» (Le Devoir, 4 décembre 2016). Valeur naturelle... économique, s’entend. Et faisant sa Jojo Savard: «Couillard prédit la fin du recours au gaz naturel» (La Presse, 7 décembre 2015). La fin du gaz naturel. Mais pas pour tout de suite. Mettons, à long terme comme dans mille ans.


Et pour assommer les incrédules, Philippe y porte un autre grand coup pour impressionner la galerie: «Anticosti. Couillard évoque un retrait du gouvernement des projets d’exploration» (Le Devoir, 18 décembre 2015). Philippe mériterait juste la prison pour avoir induit la population en erreur et pour abus de biens publics. Et son ministre d’en rajouter: «Anticosti. Le ministre de l’Environnement Heurtel émet des doutes sur l’exploitation du gaz de schiste» (Le Devoir, 17 décembre 2015). Des doutes qui six mois plus tard seront consentis en certitude sur les immenses bienfaits du gaz de schiste. On appelle ça des vire-capot ou des girouettes.


Ah ben, celle-là est l’une de mes meilleures en termes de bassesse: «Anticosti. Québec a incité les opposants à intervenir. Des scientifiques rejettent l’exploitation pétrolière... et donnent un coup de pouce au gouvernement» (Le Devoir, 30 janvier 2016). Des «scientifiques» qui se sont fait rouler dans la farine et qui ont cru à la métamorphose environnementale du PLQ. Ils se sont fait avoir comme des enfants d’école à jouer le rôle de faire-valoir et de clowns du PLQ dans leur grande naïveté de «scientifiques». Ça leur apprendra. Et, enfin, ma dernière sur la conversion de Couillard, à l’image de Saint Paul dans l’Évangile (celui qui persécutait les chrétiens avant sa rencontre avec le Christ): «Anticosti. Couillard entend "tout faire" pour éviter la poursuite des forages» (Le Devoir, 6 février 2016). Voilà que trois mois plus tard, il se travestit une fois de plus et fait tout pour la poursuite des forages à Anticosti. En passant, au Nouveau-Brunswick, contrairement au Québec: «Maintien du moratoire sur la fracturation hydraulique pour une durée indéterminée» (Le Devoir, 28 mai 2016). Au Québec par contre tout est permis, absolument tout, aux affairistes armés de leurs lobbyistes et de leurs amis au gouvernement libéral.


L’idéologie prime même si Québec perdra gros


Écoutez, mes amis, l’exploration pétrolière et gazière n’est absolument pas rentable au Québec et engloutira chaque année des millions de dollars de fonds publics provenant des poches des citoyens. Pas ben grave pour les ténors du PLQ, faut aider les amis. Après tout, ce n’est pas leur argent qu’ils engloutissent, seulement celui de la population. Absolument inconcevable sur le plan économique de donner le feu vert à l’exploration pétrolière et gazière au Québec comme le sont aussi les projets éoliens, les petites centrales hydroélectriques, les mines, la forêt, les alumineries et j’en passe.


Comme dans le cas des mines et de la forêt, le gouvernement du Québec ne fera qu’empocher de maigres redevances, car contrairement à la Norvège, au Mexique, à l’Arabie saoudite, etc., le pétrole d’ici n’est pas de propriété publique. Et du privé qui n’a de nom que le privé étant intensivement subventionné par l’État comme le sont Pétrolia, Gastem et Junex. Par contre, c’est le gouvernement qui devra payer, avec l’argent des contribuables, pour la construction de routes, de ports, de pipelines, de gazoducs, de lignes de transport d’électricité, etc. Ce projet en est un de création de pauvreté collective et encore beaucoup plus si on ajoute les coûts environnementaux. Le PLQ qui affirme lutter contre le réchauffement climatique est une grosse farce lugubre, lui qui finance la cimenterie McInnis en Gaspésie, les alumineries, et maintenant le pétrole et le gaz.


C’est pas payant et c’est pas moi qui le dis. En mars 2011: «Le BAPE conclut qu’il y a trop d’incertitudes sur les impacts de l’industrie» Puis, en février 2014: «Le rapport de l’évaluation environnementale stratégique (EES) estime que le contexte est défavorable au développement de l’industrie» Et, enfin, au mois de décembre 2014: «Rapport du BAPE. Le gaz de schiste n’est pas avantageux pour le Québec» (La Presse, 16 décembre 2014). Au premier paragraphe de l’article du journaliste Martin Croteau, il est écrit que: «L’exploitation du gaz de schiste va noircir le bilan environnemental du Québec et la province n’en retira pas des avantages financiers suffisants pour compenser l’ensemble de ses coûts conclut le BAPE». Ça peut pas être plus clair et plus limpide. Mais Couillard et ses sbires ne s’embarrassent pas des faits et des opinions contraires aux leurs. Ils préfèrent s’en remettre aux avis exprimés par leurs experts et universitaires de service.


Et puis, pour le pétrole en Anticosti, Pétrolia et les libéraux sont les seuls à y croire: «Pétrole dans l’île d’Anticosti. Pétrolia optimiste, des experts sceptiques» (La Presse, 22 mai 2015). Après avoir joué la comédie, fini les folies pour Couillard et, aveuglement, on lance le Québec dans l’aventure pétrolière et gazière. Au diable les fonds publics, le réchauffement climatique et on dit dehors les chiens pas de médaille: «Québec donne aux pétrolières le droit d’exproprier» (Le Devoir, 8 juin 2016). Et le ministre de l’Énergie et des Ressources naturelles du Parti libéral du Québec prend parti: «Le ministre Arcand défend le droit d’expropriation des pétrolières» (Le Devoir, 9 juin 2016).


Une énième hypocrisie de Couillard


Ah ben que vois-je dans Le Devoir du 17 février 2016, comme je l’ai cité plus tôt: «Acceptabilité sociale. Québec (PLQ) reconnaît qu’une communauté peut refuser un projet». Faut pas les croire, c’est juste du tape-à-l’œil pour endoctriner le monde.


On va driller et forer à l’île d’Anticosti même si: «Hydrocarbures. Île d’Anticosti: la nation innue et des élus de la Minganie s’opposent en bloc» (Le Devoir, 21 mai 2016). Acceptabilité sociale quand tu voudras, on va commencer par exproprier ces récalcitrants et après on verra. Acceptabilité sociale d’accord, mais quand elle est du même côté que le patronat et des libéraux. Sinon, «out you go» comme le disent les Anglais. Le PLQ préfère retenir l’opinion d’un ex-élu d’Anticosti comme: «L’ex-maire d’Anticosti devient lobbyiste de Pétrolia» (La Presse, 27 juillet 2013). En voilà un (Denis Duteau) qui va faire un bon libéral québécois. C’est comme ça que Couillard les aime.


Acceptabilité sociale vous dites, mais ce qui n’a pas empêché: «Pétrolia attaque Gaspé en justice. L’entreprise veut faire invalider le règlement municipal interdisant le forage pétrolier» (Le Devoir, 25 avril 2013). Et aussi: «Exploration pétrolière. Québec reste sourd aux demandes de Gaspé. La ville a réclamé une étude du BAPE à plusieurs reprises, mais sans succès» (Le Devoir, 6 juin 2016). Dans le fond, pour le PLQ, c’est l’acceptabilité sociale du patronat qui prime, comme dans cet autre cas: «Poursuite de Gastem. Québec laisse Ristigouche se défendre seule» (Le Devoir, 17 novembre 2014). Faut pas que la population et certains élus remettent en question la dictature «démocratique» patronale sinon, ça donne ça: «Poursuite par Gastem, Ristigouche craint la faillite». (Le Devoir, 17 mars 2015). Ça leur apprendra à s’opposer aux «vraies affaires» telles que définies par le PLQ. Pas la fin du monde si Ristigouche fait faillite, c’est juste un village éloigné.


Des petites vites comiques pour terminer


Dire non comme il se doit au pétrole et au gaz et hop là: «La réputation du Québec est mise à mal» (La Presse, 6 février 2016). Mise à mal par les investisseurs affaires qui veulent nous exploiter en exploitant nos ressources naturelles tout en carburant aux subventions publiques, s’entend. Mise à mal par une infime minorité de profiteurs.


Couillard, toujours égal à lui-même: «Politique énergétique du Québec. Une table d’experts étrangers pro-pétrole» (Le Devoir, 8 juin 2015). Ah voilà le genre de comité et de commissions paquetées que le PLQ nous sert toujours comme ses deux dernières commissions sur la révision de la fiscalité et sur la révision des programmes qui ont conclu, oh surprise, moins d’impôts pour les nantis et plus de TVQ et de tarifs pour le monde ordinaire et l’urgence de «downsizer» tous les programmes sociaux.


Ah ben l’universitaire des HEC, détenteur d’une belle grosse chaire financée par les pétrolières qui, à la surprise générale, nous dit: «Pétrole. Pourquoi se priver? Spécialiste du secteur de l’énergie, Pierre-Olivier Pineau estime que le Québec peut très bien exploiter ses hydrocarbures tout en respectant ses objectifs en matière de réduction des GES» (Le Devoir, 10 décembre 2015). C’est ça la pensée magique émanant. Des universitaires comme les compagnies et certains politiciens aiment. Chaque année, le privé s’en paie toujours quelques-uns comme ça. Et pour terminer sur une note optimiste, il y a l’homme d’affaires Marcel Dutil qui affirme jovialement: «Propriétaire d’une pourvoirie, il ne craint pas les forages sur Anticosti» (Le Journal de Montréal, 17 février 2016). Merci Marcel, ça nous rassure et même plus, ça nous convainc des bienfaits de «driller» partout au Québec, pas seulement à Anticosti. Ça, jumelé avec le festival annuel Juste pour rire et le Grand Prix automobile, et voilà le Québec riche à craquer.




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