Déçu, non? On s’attendait à plus, n’est-ce pas? Quand on est appréhendé intempestivement, comme ça, pour des raisons nébuleuses, il me semble qu’on devrait réagir avec énergie et courage.
Pas l’énergie du désespoir mais celle, fulgurante, que procure le sens de l’honneur.
Guy Ouellette m’a donc déçu. Il l’a jouée trop prudemment sa partie. Il l’a jouée dans le respect des règles et des convenances.
Comme un gars bien ordinaire. Courageux mais pas téméraire du tout. Il n’a d'ailleurs rien dit d’inhabituel, qu’il est sans reproche évidemment. Ce qui reste à voir.
On veut tous le croire, malgré tout, et de tout cœur. Parce que chez nous, on prend forcément pour les victimes et ceux qui en ont l’air. Les conquis préfèrent les perdants, les défavorisés, les David contre Goliath, ceux qui leur ressemblent...
Quant aux flics de l’Unité patentée anti comparution, ils n’ont impressionné personne, préférant rouler les Québécois dans la farine avec un jargon approximatif, choisi pour le brouillard qu’il provoque dans l’esprit de ceux qui écoutent.
Mais qu’est-ce qu’un «appât» si ce n’est pas un guet apens? Et de quel droit les flics font-ils passer à un élu un «test d’intégrité»? Eux, les amateurs de double trempette, passent-ils ce «test d'intégrité»? Leur moralité, je la méprise.
Une arrestation, deux arrestations, un communiqué, pas de communiqué, des problèmes informatiques et cette affirmation étonnante du patron : «Je suis sûr qu’il y aura des accusations dans ce dossier»...
Quand il sera démontré que le brigadier Lafrenière a tort ou a raison, les élections seront-elles passées? La réputation de Guy Ouellette aura-t-elle été lavée?
Il y a quelque chose de pourri au royaume de la police : la SQ débarque au SPVM, la SQ met discrètement à la porte ses ripoux, l’UPAC donne aux élus des documents caviardés...
Le Québécois moyen n’a plus qu’un seul refuge : le cynisme. Incapables sommes-nous de nous diriger convenablement; on va d’un scandale à l’autre, de controverse en controverse, d’impasse en cul-de-sac.
Religion, harcèlement sexuel, rapacité, manifs et grèves à gogo, bureaucraties laxistes, ha, la Belle province est un joli foutoir.
Au pays du no-fault et des congés accumulés, où que l’on regarde, les anguilles s’offrent en spectacle... En direct à la télé. Pour qu'on ne rate rien de leur duplicité!