Isolé, affaibli, humilié. Le chef conservateur Andrew Scheer a pris la seule décision possible, soit celle de cesser de s’acharner et de partir.
Au lieu de se calmer, la grogne à son endroit n’a fait que prendre de l’ampleur depuis les élections d’octobre.
Ses détracteurs étaient toujours plus nombreux et actifs. Ils ont lancé des pétitions, écrit des lettres ouvertes, mis en ligne des sites web dans le seul but de lui indiquer la porte de sortie. Le mécontentement prenait de plus en plus l’allure d’une guerre ouverte.
M. Scheer a tenté de s’accrocher, pendant trop longtemps, diront certains.
Il connaissait pourtant l’envergure de la frustration à son endroit. Il est lui-même allé prendre le pouls des militants dans plusieurs grandes villes canadiennes, dont Montréal. M. Scheer y a chaque fois trouvé peu d’appui.
Même Jason Kenney, ou encore Doug Ford, n’ont pas volé à son secours.
Ses détracteurs en ont eu assez. Certains d’entre eux ont ébruité de l’information voulant que leur chef utilise l’argent du parti pour payer l’école privée de ses enfants.
Pour un parti qui prétend défendre le bon peuple contre les élites, contrairement aux petits bourgeois libéraux, l’impression est mauvaise.
Retour du balancier ?
Voilà donc les conservateurs lancés dans une autre course à la direction. Les débats seront sans doute houleux. Le parti se cherche, déchiré entre ses différentes factions.
Les militants conservateurs ont au moins appris une chose du passage d’Andrew Scheer à la direction du parti. Gagner avec à sa tête un chef provenant du courant de la droite religieuse relève du miracle en 2019. Les voilà prévenus.